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Et pourtant, les Français épargnent vraiment beaucoup !

Publié le mercredi 23 janvier 2019 . 4 min. 42

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Voici un nouveau triangle des incompatibilités : comment les habitants d’un pays peuvent à la fois être matraqués fiscalement, consommer abondamment et afficher un taux d’épargne parmi les plus élevés au monde.


Que disent les statistiques ?


C’est pourtant la situation décrite par les statistiques françaises. Les prélèvements obligatoires ont dépassé la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros l’année dernière et de l'Union européenne, la France est le pays dont la richesse produite par ses contribuables est la plus ponctionnée. La somme des impôts et des cotisations sociales nettes en pourcentage du PIB dépasse désormais 48%, contre 46,5% en Belgique et 46,4% au Danemark, deux autres poids lourds de la fiscalité. Loin donc devant l'Allemagne (40,4%), et plus encore de la Bulgarie, de la Roumanie et de l'Irlande qui ferment la marche.


Côté consommation, son poids dans le PIB est légèrement supérieur à celui de la zone euro et sa dynamique sur les 10 dernières années, place la France en deuxième position juste derrière l’Allemagne mais loin devant les trois autres économies majeures de la région, Pays-Bas, Espagne et Italie.


Quant au taux d’épargne, il fait passer les Français pour des fourmis, au même titre que les Allemands et les Néerlandais qui thésaurisent également beaucoup alors que les Italiens et les Espagnols se retrouvent en bas de classement.


Amour de l’immobilier et des dépenses socialisées


Il y a bien là un mystère et le mystère s’épaissit d’autant plus que comptablement le système de retraite par répartition tend mécaniquement à réduire le taux d’épargne. Pour résoudre cette énigme française, trois pièces doivent être versées au dossier.


La première : en face des prélèvements obligatoires, l’Etat fournit beaucoup de prestations. C’est facilement oublier, mais en travaillant pour la collectivité on travaille aussi pour soi. À côté des revenus tirés de l’activité comme les salaires ou les revenus mixtes des entrepreneurs individuels et des professions libérales, de la propriété (dividendes et les intérêts), il y a les prestations sociales en espèces (pensions retraites, allocations chômage, familiales, RSA…) auxquelles s’ajoute une ligne fondamentale qui complète les ressources des Français : les transferts sociaux en nature. Ils correspondent aux biens et services individuels fournis par la puissance publique (remboursements de soins, de médicaments, scolarité gratuite, aides au logement, etc.). Or leur part dans la formation du revenu disponible brut ajusté (le RDBA) a fortement progressé au fil du temps pour atteindre un peu moins de 23% de ce dernier en 2018. Le pendant de cette tendance, c’est la montée progressive des dépenses socialisées. C’est au cœur du modèle social français : assumer collectivement des dépenses au nom de la cohésion sociale. Ce système profite directement aux particuliers, notamment les populations les plus fragiles, en diminuant la part qu’ils doivent débourser pour divers services. Cela laisse un peu plus d’espace pour consommer autre chose ou épargner, d’autant plus que la note serait au final probablement plus salée si ces services passaient au privé comme on le constate pour la santé aux Etats-Unis.


La deuxième pièce à verser au dossier est purement comptable. L’épargne est un résidu C’est la partie non-consommée du revenu disponible brute ajusté. Or par convention, le taux d’épargne est calculé comme le rapport entre l’épargne et le revenu disponible brut, c‘est à dire hors transferts en nature ce qui tend à réduire le dénominateur donc à gonfler le ratio de l’épargne.


Le dernier élément est culturel, c’est l’appétence des français pour la pierre ce qui se traduit par un investissement logement et une épargne immobilière structurellement élevée d’autant plus que les prix sont en hausse. C’est un trait culturel, les ménages sont prêts à faire des sacrifices aux quotidiens pour devenir propriétaire.


Amour de l’immobilier, convention comptable mais plus fondamentalement importance des dépenses des ménages socialement assurée sur la base des besoins de chacun plus que de ses ressources expliquent non seulement l’importance de l’épargne en France, mais aussi, autre paradoxe apparent, que dans un pays de retraite par répartition on capitalise beaucoup aussi… Ce qui est à l’origine du haut niveau de vie relatif des retraités par rapport aux actifs. Visiblement, tout n’est pas à jeter dans notre usine à gaz sociale !


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