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Anatomie de la pauvreté en France

Publié le mardi 21 février 2017 . 4 min. 02

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Pauvreté : qui, où, combien et quelle tendance ?

 

D’abord, combien. La France compterait près de 9 millions de pauvres selon l’INSEE. Ce chiffre est discutable, car le seuil de pauvreté est depuis 2008 fixé à 60% du revenu disponible médian, revenu qui partage en deux la population : une moitié gagne moins, l’autre plus. Ce seuil est trop élevé si bien que le phénomène de pauvreté perd de son sens, il est exagéré et surtout banalisé. Le seuil de 50% du revenu médian est certainement plus proche de la réalité sociale de la pauvreté, et la France compte déjà ainsi plus de 5 millions de pauvres. Pour mettre des balises monétaires, pour une personne seule c’est un revenu après impôts directs et prestations sociales de 840 euros par mois.  Pour une famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans, le seuil est à 1 092 euros. Pour un couple sans enfant, il passe à 1 260 euros et atteint 2 100 euros pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans. Sous ces différentes limites, vous êtes statistiquement considérés aujourd’hui comme pauvre.  

 

Maintenant, la tendance. De plus en plus de personnes sont concernées par la pauvreté avec une hausse de près de 23% depuis 2000 et une nette accélération après la grande récession. Bien entendu, il y a une composante démographique dans ces chiffres car la population française a augmenté sur cette période. Il faut donc passer au taux de pauvreté pour mieux appréhender la tendance, c’est dire rapporter le nombre de personnes pauvres à la population totale. Et la situation actuelle montre, ô combien, nous sommes en rupture avec la tendance historique. La pauvreté a fortement reculé des années 70 jusqu’au début des années 90. La crise du début des années 90 qui commence avec la guerre du Golfe et dont l’épicentre se situe en 1993 en France marque une première rupture. Mais le mouvement reprend sa trajectoire naturelle et le taux de pauvreté descend à son plancher historique en 2002 (6,5%) et reste très bas jusqu’en 2004. Une seconde rupture intervient alors en 2005 et se consolide par la suite avec une nette accélération à partir de 2009. Nous sommes bien là à un tournant de l’histoire sociale de la France.

 

Troisième question : qui sont les pauvres en France ? Plutôt les jeunes. Les moins de 30 ans représentent plus de la moitié des pauvres alors que leur poids dans la population totale est de 36%. Pour une partie des plus jeunes (les enfants), leur pauvreté est celle de leurs parents. Ce qui renvoie mécaniquement à une deuxième caractéristique : la pauvreté se vit en famille. Selon les données de l’observatoire des inégalités, trois-quarts des pauvres vivent en famille avec ou sans enfants. Mais les disparités sont fortes au sein de cette catégorie : le taux de pauvreté descend à 4,6% chez les couples avec un enfant et grimpe à quasiment 20% pour les familles monoparentales. Les femmes sont également plus frappées par la pauvreté, mais l’écart reste limité avec les hommes compte tenu de leurs poids dans l’ensemble de la population. Parmi les facteurs discriminants, l’emploi : 60% des pauvres sont soit inactifs, soit chômeurs.  

 

Ultime question : où ? En prenant les 25% de départements où le taux de pauvreté est le plus élevé, une fracture très nette apparait : une partie se concentre au Nord, une autre en Ile-de-France (dont Paris), ce qui montre l’étendue des inégalités au sein de la capitale et de la région parisienne, et dans le Sud-Est avec cette particularité : 60% des pauvres vivent dans des agglomérations de plus de 50 000 habitants avec une pointe dans celles comprises entre 100 000 et 200 000 habitants. La conclusion s’impose d’elle-même : dans un pays comme la France dont la richesse s’élève, la pauvreté gagne du terrain et se concentre. Comment alors s’étonner de certaines dérives !

 

Alexandre Mirlicourtois, Anatomie de la pauvreté en France, une vidéo Xerfi Canal TV.


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