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Hausse des matières premières agricoles : attention danger

Publié le mercredi 25 mai 2016 . 3 min. 35

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

La récente et brutale remontée des cours des matières premières agricoles doit inquiéter. Bien entendu, cette envolée même impressionnante doit être replacée dans sa tendance de long terme. Pour les céréales par exemple depuis janvier dernier, après une première embardée, les prix sont retombés avant de se ressaisir et de restaurer leur plus hauts niveaux : finalement depuis le point bas du début mars, les cours ont repris 13,5%, c’est beaucoup et c’est rapide.

 

Pourtant, replacée dans son contexte historique, cette hausse passe quasiment inaperçue, cela a tout l’air d’un épiphénomène sur lequel on aurait bien tort de s’attarder comme on aurait eu tort de se préoccuper des micro-fluctuations survenues entre 2005 et 2006 pas plus que celles de 2010. Et pourtant, on connait la suite ! Dans un monde qui croule sous les liquidités, sur des marchés très étroits, la spéculation aidant, les cours peuvent s’emballer à la moindre crainte sur les récoltes et atteindre très rapidement des sommets. Ce n’est pas encore le cas, mais sur certaines matières premières agricoles les tensions commencent à devenir très concrètes, c’est le cas du soja. De même la courbe des prix à termes (les futures) du maïs ou du riz est pentue ce qui montre que les intervenants sur ces marchés croient en la poursuite de la hausse.

 

Or, si l’augmentation des prix agricoles accroit légèrement les pressions inflationnistes dans les pays développés, la situation devient très vite explosive dans les pays émergents ou en développement. Dans des pays d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et du Moyen-Orient, entre environ 30 et 40% du budget des ménages sont destinés à l’alimentaire contre 16% pour un ménage français. Et pour certains produits de base, comme les céréales, les approvisionnements extérieurs sont incontournables. Or la hausse actuelle s’abat sur des économies fragilisées où les populations se sont brutalement appauvries depuis 2014, où les monnaies se sont globalement dépréciées face au dollar, devise avec laquelle s’effectuent toutes les transactions sur les marchés agricoles mondiaux. C’est donc une véritable poudrière. Les effets peuvent être dévastateurs ; les conséquences incontrôlées. Qui s’en souvient, mais les évènements de la place Tiananmen en juin 1989 sont précédés d’une accélération folle de l’inflation à la suite de la flambée des prix alimentaires alors que les salaires, majoritairement réglementés par l’Etat, ne suivent pas.

 

L’aspiration à plus de liberté bien sûr, mais ce mouvement s’est aussi nourrit de hyper-inflation alimentaire. Il ne faut pas se tromper non plus sur les printemps arabes, dont le catalyseur est aussi l’envolée des prix alimentaires. Il suffit d’observer l’évolution des prix mondiaux alimentaires et de caler certains évènements : début 2011, les affrontements ont lieu en Tunisie et Ben Ali quitte le pouvoir quelques temps après. Une onde de choc qui va gagner l’Egypte, dès le 25 janvier et pousse Moubarak à abandonner, lui aussi, le pouvoir. La Syrie, la Libye, et dans une moindre mesure l’Algérie, le Maroc, le Yemen, Bahreïn, font partie du lot. Quelques années plutôt, en 2008 lors du pic précédent, des émeutes de la faim avaient déjà éclatés au Mexique, en Argentine, en Thaïlande, aux Philippines et la liste n’est pas exhaustive. Les révolutionnaires de 1789 criaient-ils la « liberté » ? Non ! Ils criaient « Du pain et la liberté, il ne faudrait pas l’oublier.

 

Alexandre Mirlicourtois, Hausse des matières premières agricoles : attention danger, une vidéo Xerfi Canal TV


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