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L'équilibre commercial ou l'euro : il va bien falloir choisir

Publié le jeudi 24 novembre 2016 . 4 min. 24

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Les données de base du problème sont assez simples : la France a sérieux un problème avec son commerce extérieur. Depuis 12 ans maintenant le solde est constamment dans le rouge et les rares épisodes d’amélioration, comme entre 2011 et 2015, sont juste liés à la chute des cours du pétrole.  Cela n’aurait rien de grave si les revenus tirés des activités extraterritoriales et rapatriés en France par nos entreprises, principalement nos multinationales, étaient suffisants pour l’éponger.

 

Mais ce n’est pas le cas, la balance des transactions courante est en déficit permanent depuis 11 ans et la tendance prise ces derniers mois n’est pas là pour rassurer. Cela n’aurait rien de grave, non plus, si l’Allemagne recyclait une partie de ses excédents d’épargne en France soit sous forme d’investissements directs, soit sous forme d’achats d’obligations de l’Etat Français mais ce n’est pas le cas ou de façon trop marginale, comme l’a montrée Olivier Passet, directeur des synthèses à Xerfi dans sa vidéo intitulée : les excédents massifs allemands profitent très peu à l’Europe. Il faut donc s’attaquer au cœur du problème et il n’y a pas 36 solutions : il faut soit comprimer les importations ce qui ne peut s’obtenir qu’au prix d’un resserrement de la demande intérieure, notamment de la consommation des ménages, ou doper les exportations, ce qui compte tenu du niveau de gamme du made in France revient à compresser les coûts.

 

En d’autres termes il faudrait suivre le chemin espagnol de la déflation salariale qui a en outre le grand avantage d’étouffer la consommation des ménages, donc de réduire les imports. CQFD. Le problème, c’est que l’Espagne occupe déjà le terrain des productions à bas coûts dans la zone euro et qu’il faudrait aller encore plus loin : c’est la course au moins disant social et dans cette course l’Espagne part avec une sacrée avance comme le montre les les écarts de coûts horaires dans l’industrie manufacturière qui sont de 39%. Mais même avec l’Italie, la France part avec un sérieux handicap.

 

Le problème, aussi, c’est que le prix à payer c’est d’accepter de se cantonner dans le rôle de sous-traitant low cost. Le problème c’est, et ce n’est pas rien, de saborder son modèle social et de contraindre une partie de la population à aller voir ailleurs faute d’emplois et de perspectives : si la population baisse en Espagne, ce n’est pas un problème de déficit du solde naturel, mais bien parce que les jeunes diplômés ont été contraints à l’exode.

 

Finalement, le problème c’est que c’est inacceptable à moins de se mettre à genoux. Comment faire alors pour relancer les exportations sans trop de casse sociale ? Monter en gamme, oui, c’est un vieux serpent de mer mais c’est trop tard, l’Allemagne qui a pris un avantage déterminant un avantage cumulatif. L’excédent courant allemand n’est pas que financier. C’est aussi une arme redoutable pour consolider l’avantage réel déjà constitué. L’économie allemande est constituée d’un noyau dur industriel, plus rentable que le nôtre et qui se renforce par effet d’agglomération et par une plus forte capacité à autofinancer l’investissement. Qui surexploite le levier de rentabilité grâce à la sous-traitance à l’est.

 

Les portes se referment les unes après les autres et certains de préconiser une dépréciation de l’euro pour se donner une bouffée d’oxygène. Après, tous les économistes du FMI ont réalisé une étude sur une cinquantaine de pays et montrent qu’en moyenne pour une dépréciation du taux de change de 10% on obtient un gain de 1,5% du PIB. L’internationalisation des chaines de valeurs a certes un effet modérateur sur ses gains mais cela reste bénéfique. Le problème, c’est que le cœur de notre déficit n’est pas vis-à-vis de des pays hors zone euro mais avec les pays de la zone euro et cela depuis plus de 15 ans.

 

C’est là qu’est le dilemme, il faut avoir le culot de le dire : c’est le rapport entre les monnaies au sein de la zone euro qu’il faudrait revoir pour tenir compte des différences entre les gains de productivité et les taux d’inflation entre chaque pays membres. Et cela exige une chose : que l’on mette fin à l’euro pour que notre pays retrouve la compétitivité qu’il a perdu depuis son entrée dans l’euro, en réalité depuis le début des années 90 et la politique du franc fort.

 

Alexandre Mirlicourtois, L'équilibre commercial ou l'euro : il va bien falloir choisir, une vidéo Xerfi Canal TV


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