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La « reflation » via la courroie de la hausse des prix des matières premières est une illusion. Pourtant, hausse des cours des matières première, il y a. Elle est globale et pourrait s’installer durablement.


Depuis son dernier point bas d’avril 2020, l’indice général de Goldman Sachs a flambé de 90%, restaurant ses niveaux d’avant-crise. Une vision trop microscopique peut néanmoins être trompeuse. Il suffit d’élargir l’échelle du temps pour mettre en évidence combien, malgré la dernière envolée, les cours des commodités restent bas par rapport à leurs derniers pics. Ces derniers demeurent deux fois inférieurs environ aux records absolus de l’été 2008. Cela donne néanmoins une indication sur le champ des possibles. D’autant plus que des 24 matières premières qui composent l’indice, toutes (ou presque) flambent.


Produits agricoles : des achats frénétiques sur fond de « Niña »


C’est le cas des matières premières agricoles dont les cours sont résolument orientés à la hausse et ont pris plus de 50% depuis le printemps 2020. Si les pics historiques sont encore loin, les prix atteignent leurs plus hauts niveaux depuis 7 ans. Une mise sous tension des principaux marchés agricoles due aux répercussions sur les rendements de la Niña. Ce dérèglement climatique provoque un refroidissement du Pacifique-centre qui entraîne des périodes de sécheresse aux États-Unis, en Argentine en Russie, en passant par le pourtour de la mer Noire et affecte les moissons de blé. A l'inverse, dans le Sud-Est asiatique, les pluies diluviennes inondent les rizières et plantations de palme.


Facteur aggravant, une vague d’achat frénétique. De la part de la Chine d’abord. En pleine reconstitution de son cheptel porcin décimé par l’épidémie de fièvre porcine africaine, sa demande en produits agricoles pour nourrir les animaux a explosé. Il y a ensuite les achats à tour de bras des grands importateurs traditionnels de céréales (pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient) dans le but de constituer des réserves de précaution et de se prémunir d’une éventuelle flambée des prix alimentaires toujours très déstabilisante pour ces économies. A côté des produits agricoles, les métaux industriels sont également en forte progression (de 50% depuis leurs derniers points bas). Cuivre, nickel, aluminium s’inscrivent tous sur les mêmes tendances haussières. Bilan, l’indice global n’est pas loin d’être revenu à ses derniers pics de 2018.


Métaux et pétrole : de tensions au niveau de la production


Au-delà de l’opportunisme des industriels chinois qui se sont rués sur les marchés au printemps derniers au moment où les cours ont plongé pour reconstituer leurs stocks, c’est du côté de la production qu’il faut regarder :


- L’offre minière s’est contractée sous l’effet des mesures sanitaires liée à la Covid-19, auxquelles s’ajoutent les conséquences du sous-investissement chronique dans les installations depuis des années.
- C’est aussi à la lumière de l’évolution de l’offre qu’il faut analyser la hausse récente des prix du pétrole. Les cours du Brent sont descendus à des niveaux historiquement bas au plus fort de la première vague de la pandémie, mais ils ont rebondi ensuite de plus de 220%. En face, la production mondiale a reculé avec 1) la mise en place de quotas essentiellement par l’Opep et la Russie ainsi que 2) la réduction de l’offre américaine, difficilement rentable quand les cours passent en dessous d’un certain seuil. Quant à l’avenir, Joe Biden, plus sensible que son prédécesseur sur les questions climatiques, reviendra certainement sur la déréglementation tous azimuts promue par Trump en faveur des énergies fossiles.


Les marges des industriels trinquent


Dans un monde « normal », toutes ces hausses auraient fini par contagion à faire dévier l’inflation générale de sa trajectoire. Or, là, rien de tel : les prix restent très sages et l’inflation sous-jacente navigue dans de basses eaux, notamment des deux côté de l’Atlantique :


En effet, la hausse des cours des matières premières s’explique essentiellement par un asséchement de l’offre. Pas par une demande galopante. Ou de façon très ponctuelle, car la croissance mondiale tourne toujours au ralenti : décrochage aux États-Unis, « stop and go » incessants en Europe, plongeon de l’Amérique latine. Le PIB mondial n’aura toujours pas retrouvé fin 2021 son niveau de la fin 2019, avec cette double conséquence : des populations durablement appauvries, donc ultra-sensibles aux variations de prix.


Côté entreprises, c’est la lutte pour gagner des parts de marché face à l’attrition des débouchés. Cela peut se faire par le rachat des concurrents ou alors en renforçant la lutte par les prix. C’est en cela que la situation est inédite : avec d’un côté une flambée des matières premières et de l’autre le retour de la guerre des prix. Entre les deux, ce sont les marges des industrielles qui trinquent, ce qui risque d’étouffer toute possibilité de reprise et d’alimenter une contagion dépressive entre les secteurs et les pays.


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