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Conjoncture : période glaciaire en vue

Publié le mardi 14 février 2012 . 5 min. 51

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi


Deux éléments du 24ème Observatoire des crédits aux ménages illustrent parfaitement l’état de la conjoncture en France. D’abord le taux de détention des crédits par les ménages.. Le taux ne remonte pas depuis sa chute de 2009 et seule sa descente est freinée. A 49,4%, il atteint en 2011 l’un des niveaux les plus bas enregistrés depuis 20 ans. C’est le signe que les ménages sont dans une logique de désendettement. Mais au-delà des ménages, les entreprises et même l’Etat sont engagés dans cette même logique. C’est comme si tout le monde essayait, en même temps, de se débarrasser de son trop plein de dettes. Pour faire bref, l’Etat, les entreprises et on pourrait même dire les ménages allègent leur bilan. L’ensemble de ces allègements se traduit par une remontée de l’épargne donc un tassement général de la demande domestique. Et comme la France est incapable de capter la demande mondiale qui lui est adressée, les conséquences sont bien sûr une activité déprimée. Comme le montre notre indicateur, après le rebond technique lié au simple arrêt de la récession, l’activité coince de nouveau. Et le 4ème trimestre s’est achevé sur une fausse note. Pour résumer, le désendettement quand il concerne tous les agents économiques entraîne, c’est implacable, une insuffisance de la demande globale donc un défaut d’activité. Autre illustration. La diminution rapide des intentions de recours aux crédits dans les mois à venir. Regardez, seuls 3,6% de l’ensemble des ménages envisagent de souscrire un crédit à la consommation. Le recul de la demande s’accélère même sur la dernière enquête qui marque pourtant le 4ème repli successif. En d’autres termes, les Français persistent dans leur logique de désendettement. Une obsession qui témoigne de l’inquiétude des ménages face aux perspectives économiques des prochains mois. Et les dernières informations, notamment sur le marché du travail, n’ont rien de rassurant. En additionnant les différentes strates de chômeurs, des catégories A à E, la barre des 5 millions d’inscrits à Pôle emploi est sur le point d’être franchie. A cela s’ajoute maintenant, le retour de l’inflation. Une inflation qui campe depuis mars dernier, au dessus de 2%. 2% c’est pourtant le haut de la cible fixée par la Banque centrale européenne. Une inflation qui d’ailleurs atteint désormais 2,5%. A n’en pas douter, la hausse des prix va redevenir d’actualité en 2012. Pour des Français, dont les revenus ne progressent pas ou peu, c’est un sujet de préoccupation de plus. Et l’inquiétude est partagée par les chefs d’entreprise. La direction prise par les indicateurs avancés en début d’année ne dit pas autre chose. Les carnets de commandes dans l’industrie, les perspectives de commandes dans le commerce, l’évolution attendue de la demande dans les services empruntent le même chemin. Ce chemin, c’est celui de la poursuite de la dégradation au mieux jusqu’à la fin du printemps, au pire jusqu’à la fin de l’été, c’est-à-dire la rentrée prochaine. La fin 2011 a été délicate pour les entreprises françaises. Le début 2012 l’est donc encore plus. Et comme ce sont les entreprises qui fabriquent la croissance et les emplois, notre problème stratégique, aujourd’hui, c’est que le retour de la croissance ne pourra venir que des entreprises. Il faut donc regarder de près leur état de santé. C’est ce que nous indique l’évolution de notre indicateur Xerfi-risk qui mesure l’évolution du risque de défaillance des entreprises en France. Et la tendance n’est pas bonne. Notre indicateur est en hausse depuis la rentrée. Une hausse qui le ramène à 2 points seulement de son pic historique d’avril 2010. Que se passe t-il ? Il faut garder à l’esprit que nos entreprises sont sorties très affaiblies de la récession de 2008-2009, la pire depuis la seconde guerre mondiale. Et une seule année de convalescence n’aura pas suffi à effacer toutes les séquelles. Au moindre accroc, les trésoreries se tendent. Et nombre d’entreprises, notamment de PME, sont actuellement prises en tenaille. Côté ressources, comme l’activité est bloquée, les chiffres d’affaires ne progressent plus. Côté coûts, la liste des postes en hausse ne cesse de s’allonger. Les frais de personnel d’abord. Certes, vu l’état du marché du travail, le pouvoir de négociation des salariés est faible. Mais au-delà même de l’augmentation de 2,4% du SMIC, les charges sociales enflent par petites piqures successives : coup de rabot sur le coefficient de réduction Fillon, hausse du plafond de la sécurité sociale, doublement de la taxe sur les contrats de santé. Autre poste important, celui des loyers : les coûts des locaux s’envolent. L’indice du coût de la construction, qui sert de référence pour revaloriser les baux commerciaux, s’est envolé depuis deux trimestres pour culminer sur un an à près de 7% au 3ème trimestre. A cela il faut ajouter le gonflement du coût de l’énergie, des matières premières et des produits importés. Parce que les cours se tendent à nouveau. Parce que l’euro a eu tendance à se déprécier face au dollar. La situation est d’autant plus périlleuse que les entreprises ont déjà massivement utilisé toutes les armes défensives à leur disposition : gel des embauches, blocage des rémunérations, report des grands projets d’investissement et ajustement des stocks. Bref, les marges de manœuvre sont épuisées. Pour nombre d’entreprises c’est la navigation au jour le jour pour boucler les échéances. La liste des dépôts de bilan s’allonge à nouveau. Or moins d’entreprises, c’est moins d’activité sur le territoire, moins de capacité à exporter, moins d’emplois, moins de consommation. Nous ne parvenons pas à rattraper le chemin perdu pendant la récession. C’est grave parce que cela veut dire qu’une partie de notre perte de production est permanente. Pire encore, parce que cela veut dire que c’est tout notre potentiel de croissance qui est en baisse aussi. A court terme, cela conduit selon notre scénario à une croissance molle pour cette année avec seulement 0,2%, mais aussi en 2013 avec 0,8%.

Alexandre Mirlicourtois, Conjoncture : période glaciaire en vue, une vidéo Xerfi Canal.


 


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