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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi

Cela ressemble d’abord à une success story à la française. L’histoire débute en 1989, non pas dans un garage, mais dans un appartement du 14e arrondissement de Paris. Philippe Spruch, le co-fondateur d’électronique D2 qui prendra plus tard le nom de LaCie, va faire de sa société LA référence dans la fabrication de périphériques de stockage informatique grand public. Il va en faire un groupe, qui emploie environ 450 salariés, pèse aujourd’hui près de 270 millions d’euros dont l’essentiel généré hors de France. Avec un résultat net consolidé proche de 10 millions d’euros en 2011, LaCie est rentable. Mais comme beaucoup de pépites françaises, elle le dépassera pas cette taille sous pavillon français. LaCie est en effet entré le 23 mai dernier en négociations exclusives avec l’américain Seagate, le leader mondial des disques durs et des solutions de stockage. A terme, les 64,5% du capital de LaCie, propriétés de son fondateur et Pdg changeront de main. Décidément, voilà un scénario qui se répète trop souvent : Rachat de LaCie par l’américain Seagate. Rachat de Price Minister en juin 2010, soit 10 ans à peine après sa création, par Rakuten le numéro un du commerce électronique japonais. Rachat de Meetic par l’américain Match.com jusqu’à celui d’Alloin dans les transports par le groupe suisse Kuehne & Nagel, Quel que soit le secteur ou les motifs invoqués, la liste est longue de ces entreprises françaises de croissance qui tombent dans le giron de grands groupes, souvent étrangers. Mais au-delà de ces exemples connus, nombre de nos PME changent aussi de mains sans faire les gros titres. 15% des PME de plus de 100 salariés sont absorbées par un groupe, souvent d’origine étrangère, chaque année. « Monétiser » le plus vite possible son entreprise, c’est une spécificité très française. A coté de cette France des cessions, se trouve une autre France, dans une position bien plus délicate. C’est la France des PME/ETI en difficulté. Le tissu économique français s’est considérablement affaibli ces dernières années, on le sait. Les signaux, on les connaît : manque de fonds propres, marges insuffisantes, trésorerie exsangue. Pour faire bref, aucune réserve n’est disponible en cas de coup dur comme une panne durable de l’activité. C’est hélas le cas actuellement. Et déjà au 1er trimestre, 16 203 défaillances d'entreprises ont été enregistrées selon Altarès. Et la tendance n’est pas à l’apaisement. Notre Indicateur Xerfi-Risk, qui mesure le risque de défaillance de ces prochains mois, a franchi depuis 4 mois la barre de 60, celle qui signale un risque de défaillances élevé. Ces entreprises en grandes difficultés sont autant de proies faciles. Le fabricant d’encres d’imprimerie Brancher (19 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 130 salariés) a ainsi été repris par une société familiale chinoise, Suzhou Kingswood. La percée des émergents dans le capital de sociétés industrielles, c’est une tendance qui se renforce. Proches de 1 milliard de dollar entre 2004 et 2008, les investissements directs chinois en Europe ont décollé en 2009 et en 2010 pour atteindre 3 milliards de dollars et culminer à 10 milliards de dollars en 2011. Les cibles privilégiées sur le Vieux Continent, ce sont les sociétés qui ont un savoir-faire technologique, mais également des marques reconnues. A côté de la France des cessions de PME/ETI, de celle des PME/ETI en dépôt de bilan ou en difficulté, il y a la France des entrepreneurs-développeurs C’est le cas d’Axon, constructeur de composants électroniques et concepteur de réseaux de câblage (1 500 salariés dans le monde dont 200 ingénieurs, 79 millions d’euros de chiffre d’affaires). C’est aussi le cas de Radiall spécialisé dans la conception et la fabrication d'équipements électroniques (203 millions d’euros de chiffres d’affaires dont plus des ¾ réalisés à l’étrangers, 2 500 salariés). Des groupes qui a coup d’innovations (ils consacrent tous les deux environs 10% de leur chiffre d’affaires à la R&D) ont su s’imposer partout dans le monde sur leurs niches de marché. Des groupes qui sont aussi capables de défendre leurs marges, et de rebondir en cas de coup dur. Mais il ne faut pas se voiler la face, la France des entrepreneurs-développeurs se réduit comme peau de chagrin. La France compte un peu moins de 4 600 entreprises de taille intermédiaire. Ces fameuses ETI qui emploie entre 250 et 4 999 salariés. Sur ces 4 600 ETI environ, près de 1 300 appartiennent à un groupe étranger, c’est 28% du total. Plus de 2 800 sont aux mains d’un groupe français, c’est plus de 61% de l’ensemble. Reste donc une poignée d’ETI indépendantes, moins de 500, qui pèsent à peine 11% du total. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : la France doit réapprendre à entreprendre.

 

Alexandre Mirlicourtois,Entreprises de taille moyenne: si peu de français indépendants !, une vidéo Xerfi Canal



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