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Les retraités français sont-ils des privilégiés ?

Publié le jeudi 16 novembre 2017 . 4 min. 42

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C’est devenu un cliché : d’un côté des retraités privilégiés, captant à leur profit les richesses du pays, et de l’autre des jeunes en galère dans une société en crise. La France chouchouterait donc ses séniors. Les comparaisons internationales montrent que ce n’est pas totalement faux.

 

Le revenu disponible (pensions + revenu du patrimoine essentiellement), net d’impôt, perçus par les plus de 65 ans, correspond à 100,4% de celui la population totale. Ce qui place la France en deuxième position des pays de l’OCDE, derrière le Luxembourg, seul autre pays où le revenu des seniors est en moyenne supérieur à celui de la population.

 

Conséquence, le taux de pauvreté chez les plus des 65 ans, tel qu’il est calculé par l’OCDE, est de 3% chez nous contre plus de 12% en moyenne dans les pays de l’OCDE.

 

Après une progression spectaculaire, le niveau de vie des retraités se stabilise

 

Si les retraités français bénéficient aujourd’hui d’un niveau de vie supérieur à la moyenne, ce ne fut pas toujours la règle. Selon les données du Conseil d’Orientation des Retraites, en 1970, le niveau de vie des séniors correspondait à 70% de celui de l’ensemble de la population. L’écart va rapidement être comblé si bien qu’en 1996 les séniors passent devant. En jeu, l’effet de Noria, c’est-à-dire l’arrivée massive à la retraite des actifs ayant eu des carrières complètes, auquel s’ajoute la progression de l’activité féminine, qui se traduisent par des générations ayant acquis davantage de droits que leurs aînées, donc des pensions supérieures.

 

Rupture de tendance de 1996 à 2006 environ. Les niveaux de vie moyens des retraités et de la population évoluent parallèlement et le rapport se stabilise, avant de progresser à nouveau en faveur des retraités en fin de période. Non pas que leurs revenus se soient envolés : à l’intérieur de ces derniers, les pensions sont globalement gelées depuis 2013. Non, c’est du côté de la rémunération des actifs que cela bouge : avec la crise le chômage s’étend, les salaires sont sous pression et les revenus d’activité flanchent. C’est ce décalage qui explique la remontée du ratio.

 

D'ici à 2060, le retour en arrière

 

Mais c’est le chant du cygne pour les retraités. D’après les projections du Conseil d’Orientation des Retraites, les pensions, stricto sensu, vont progresser entre 27 et 38% d’ici 2060, selon les hypothèses retenues, et les revenus d’activité entre 53 et 101%. Ainsi, en termes relatifs, la pension moyenne rapportée au revenu d’activité moyen passerait par un pic de 67% en 2018 avant de diminuer pour tomber selon les scénarios entre 55 et 45%. Un véritable retour en arrière.

 

On peut toujours argumenter que pour compléter leur retraite, les séniors disposent de revenus du patrimoine plus élevés. C’est vrai : la valeur du patrimoine moyen brut tend à s’accroitre avec l’âge, excepté aux valeurs extrêmes. Et les écarts seraient plus importants encore en termes de patrimoine net, dans la mesure où les retraités sont moins endettés que le reste de la population. Rien de plus normal, c’est le fruit de l’accumulation de plus de 40 ans de vie professionnelle. Plus souvent propriétaires et plus souvent libérés de toutes charges de remboursements, le Conseil d’Orientation des retraites évaluait à 4,5 points de niveau de vie relatif supplémentaire la prise en compte des loyers imputés nets (c’est à dire de la valeur locative du logement possédé, nette des intérêts d’emprunts payés).

 

Les patrimoines pourront plus difficilement compenser

 

Toutefois les retraités de demain devraient être moins chanceux : la constitution d’un patrimoine immobilier est rendue plus complexe par la flambée des prix de la pierre aux cours des années 2000 et par des carrières moins linéaires avec la montée du chômage. Ce sont donc bien les différentes sources de revenus des retraités et futurs retraités qui vont être sous pression.

 

En conséquence, demain, à législation constante, le niveau de vie des retraités, comparé à celui de la population, va diminuer. Selon les différents scénarios économiques envisagés, il s’établirait entre 85 et 95% en 2060. C’est une vision optimiste. Car depuis peu les retraités sont dans la ligne de mire du gouvernement.

 

Alors oui, les retraités sont aujourd’hui légèrement mieux lotis que le reste de la population… Et c’est une particularité française. Mais nous devrions plutôt en être fiers que de le remettre en cause.

 

Alexandre Mirlicourtois, Les retraités français sont-ils des privilégiés ?, une vidéo Xerfi Canal Economie.


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