Pourquoi le prix du pétrole va baisser
Publié le lundi 9 septembre 2013 . 3 min. 15
Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi
La réaction a été immédiate. La menace de frappes sur la Syrie ont fait flamber les cours du pétrole. Le Brent, le pétrole de la mer du Nord, a ainsi dépassé les 118$ le baril fin août, a une poignée de cents seulement de son pic annuel. De son côté, le WTI américain a accroché les 110$ le baril, son plus haut niveau depuis deux ans. Pourtant, la Syrie n'est pas un producteur majeur de pétrole. Mais les marchés se sont effrayés des conséquences de regains de tensions au moyen-orient qui s'ajoutent aux troubles politiques dans le monde arabe. Mais voilà, coup sur coup c'est le Royaume-Uni qui refuse les frappes punitives et Barack Obama qui temporise. Le spectre d'une intervention rapide s'éloigne. Aussitôt, les cours ont reculé. Le Brent a cédé 3,3% de sa valeur en 3 séances, le WTI lui emboîtant le pas avec un recul de 2,9%. C'est donc bien au seul contexte géostratégique que les cours du pétrole réagissent actuellement. A rien d'autre. Alors bien sûr, le conflit syrien n'est pas fini et pourrait hisser le baril à 125-130$, voire 150$ selon les analystes de la Société Générale. Pourtant, cela ne change en rien la tendance de fond, celle d'un prix d'équilibre du pétrole proche de 100$. Il y a d'abord un facteur conjoncturel lié à la demande. La consommation globale d'énergie est en berne. La faute au très net ralentissement de la croissance économique dans les grands émergents très énergivores comme la Chine, mais aussi le Brésil et l'Inde. Sans oublier aussi une zone euro encore convalescente. Mais le plus important se passe du côté de l'offre. En dix ans à peine, les réserves exploitables de pétrole ont bondi de près d'un tiers, et celle de gaz de près d'un quart. Derrière cela, les choix américains radicaux en matière d'exploitation de gaz de schiste et de pétrole non conventionnel, qui vont conduire à son indépendance énergétique. De nouvelles nations sont aussi en train de devenir des méga puissances pétrolières ou gazières. Le Canada mise sur les gaz et huiles de schiste tandis que le Brésil fait son grand retour avec l'extraction du pétrole en eau profonde. La Chine pourrait les rejoindre. Elle en a les moyens, elle qui détiendrait 18% des ressources mondiales de gaz de schiste. C'est plus que les États-Unis. Alors si les frappes contre la Syrie vont bien sûr conditionner à court terme les cours du brut, ce n'est que de l'écume. Le mouvement de fond est bel et bien un rappel des prix du pétrole vers les 100$. En moyenne, selon nos prévisions, le Brent reviendra cette année à 108$ le baril, en baisse de 3,6% sur 2012 puis à 105$ en 2014, en recul de 2,8%. La conclusion s'impose, le baril n'explosera pas !
Alexandre Mirlicourtois, Pourquoi le prix du pétrole va baisser, une vidéo Xerfi Canal
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