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Quel risque de pénurie alimentaire en Europe ?

Publié le jeudi 26 mars 2020 . 4 min. 13

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Avec le développement du Covid-19, les craintes de pénuries alimentaires ont refait surface en Europe. Pourtant, quand la politique agricole commune a été créée entre 1957 et 1962, le principal objectif était bien la garantie de la sécurité des approvisionnements via l’accroissement de la production.


Le souvenir traumatique de la pénurie alimentaire qui avait marqué la Seconde guerre mondiale était encore dans tous les esprits. Les succès sont là, rapides et dès les années 70, ce n’est tant la pénurie qui inquiète mais les excédents. Pour les gestionnaires de la PAC, le cauchemar devient la surabondance à tels points que des quotas sont mis en place, notamment dans le domaine laitiers, dans les années 80. Les années 2000 sont celles de la libéralisation de la PAC. Les négociations commerciales se multiplient et progressivement, au fil des réformes agricoles, s’est imposé le principe qu’il n’était pas forcément impérieux de produire à proximité de chez soi pour avoir accès, à moindre prix, aux produits alimentaires. L’agriculture s’est alors ouverte, globalisée, mondialisée. Aujourd’hui, que les frontières se referment, le doute s’installe.

 
Pourtant, l’Europe reste bel et bien une place forte agricole, la plus puissante au monde. Pour jauger de la souveraineté alimentaire, d’un pays ou d’une région, il importe de bien savoir quelle part les approvisionnements intérieurs disponibles provient des importations et quelle part provient de la production du pays lui-même. Le taux de dépendance aux importations répond à cette question. Il se définit comme le rapport entre les importations divisées par la demande locale c’est-à-dire la production domestique à laquelle sont ajoutées les importations et soustrait les exportations. Ainsi calculé, le TDI de l’Europe est proche de 29% en 2019, un chiffre stable depuis 2016. Le taux d’autosuffisance complète le bilan. Il se calcule cette fois-ci en rapportant la production domestique à la demande locale, en d’autres termes, est ce que je produits assez chez moi. Plus le taux est élevé, plus la zone se rapproche de l'autosuffisance. En Europe, il voisine autours de 105%, voire plus.


Cette vision macroscopique pourrait néanmoins masquer des points faibles, c’est pourquoi il est préférable de scruter certaines lignes de produits essentiels. Parmi les 3 principales céréales, le blé se situe nettement au-dessus de 100%, le maïs s’en rapproche selon les années, le riz pour des raisons évidentes est structurellement très en dessous. Si dans leur utilisation toutes ces céréales ne sont pas totalement substituables, il n’en demeure pas moins que l’UE à 28 est globalement proche de l’autosuffisance. 


En raison de la nature hautement périssable des produits laitiers, les échanges internationaux se limitent pour l’essentiel aux fromages, laits en poudre et poudre de lactosérum ainsi, mais plus marginalement, au beurre. Quatre lignes de produits où l’autosuffisance est largement assurée depuis de nombreuses années.


L’Union Européenne semble aussi à l’abri dans le domaine de la viande, la barre des 100% est amplement franchie pour la viande porcine, de volaille ou bovine. En fait, le seul grand déficit se trouve du côté de la viande ovine.


Toutefois, le diable se cache dans les détails, la zone d’ombre se situe du côté de l’alimentation animale. La faiblesse du taux d’indépendance aux protéines végétales est ancienne, c’est un héritage de l’accord commercial passé en 1962 avec les États-Unis lors du Dillon Round au GATT, où le Vieux Continent s’était engagé à ne pas taxer les importations de ce type de produits. C’était plus ou moins la contrepartie de la PAC.


Il existe bien des possibilités de substitution mais cela reste partiel. Rétablir, une souveraineté protéinique européenne va s’avérer un chantier urgent. La relance des productions de légumineuses fourragères, comme la luzerne, peut y participer. Un espace agricole intégré pour accéder à l’autosuffisance alimentaire.


L’ambition était grande, mais le pari est globalement gagné et il ne devrait pas avoir de pénurie alimentaire dans les pays membres. A deux conditions, que la logistique suive et ici, comme ailleurs, que les égoïsmes nationaux ne prévalent pas sur la solidarité au risque sinon de voir des territoires dans des situations très inconfortables.


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