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Comment rendre soutenables nos dépenses de santé ?

Publié le jeudi 24 novembre 2011 . 7 min. 38

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Xerfi Canal présente le débat entre Brigitte Dormont et Jean de Kervasdoué, animé par Christian Saint-Etienne au Forum Expert 5 : Comment rendre soutenables nos dépenses de santé?


Christian Saint-Etienne : Comment organiser le système de santé français pour maîtriser les coûts tout en améliorant son efficacité ?

Brigitte Dormont : Il est faux de croire que rationner les soins est une solution. Cela ne fonctionne pas, comme le montre l’exemple des Etats-Unis où les dépenses de santé augmentent. En France, on ne parle que de responsabiliser les patients. Les économistes pensent qu’il faut également responsabiliser les offreurs de soins (soit les médecins, les laboratoires pharmaceutiques…). Il faut affronter le problème de la médecine ambulatoire et la très mauvaise répartition des médecins sur le territoire. En théorie, la tarification par pathologie à l’hôpital est une bonne idée. En pratique, elle a conduit à une dérive inflationniste. Parmi les pistes à explorer pour réformer notre système de santé, certains évoquent l’obligation ponctuelle de services pour les médecins dans certaines zones. Je considère qu’il faut surtout mettre en place une autre façon de pratiquer la médecine ambulatoire. 

Jean de Kervasdoué : Les dernières discussions des Français avec les médecins remontent à 1928 et 1930. C’est tout le débat entre tarif opposable et tarif de la prestation. En France, on contrôle le patient, mais ni le généraliste ni le spécialiste. Il faudrait instaurer la règle du forfait pour les généralistes et revaloriser la médecine générale. Selon les départements, le taux d’infarctus du myocarde dans les hôpitaux varie de 1 à 2 et celui des pontages de 1 à 4. Le taux de chirurgie de jour n’est que de 30% dans les hôpitaux français alors qu’il devrait être de 60%. Pour atteindre ce taux, il faudrait contraindre les hôpitaux à le faire figurer dans leur contrat pluriannuel. Cela suppose également d’organiser le parcours de soins. Ce sont les différences d’accès des patients à l’information, et non les différences de revenus, qui créent les véritables inégalités d’accès aux soins. La création de réseaux de soins, financée en partie par l’assurance maladie à raison de 6% par risque, est une piste pour réformer notre système de santé.



Christian Saint-Etienne : Quelle(s) direction(s) emprunter entre médecine de ville et hôpital ?

Brigitte Dormont : La médecine de ville est la priorité absolue, en lien avec l’hôpital. La tarification à l’activité a pour principal mérite d’inciter à l’orientation de l’activité, à la chirurgie de jour, aux séjours courts et à la réorientation des services. Le seul problème est sa mise en place, la même pour le secteur public et le privé alors que le premier n’a pas les mêmes moyens que le second. 

Jean de Kervasdoué : Contrairement à ce qui est en train de se passer, la bonne idée est de rendre autonome l’hôpital public. La création de trusts publics, à l’image de ce qui se fait en Angleterre, avec un véritable PDG qui nommerait les médecins chefs et le directeur de l’hôpital est un exemple à suivre en France.

 


Christian Saint-Etienne : Que pensez-vous de la création de maisons de santé pour mieux faire le lien entre la ville et l’hôpital ?

Brigitte Dormont : C’est notre planche de salut en réalité puisque sa vocation est d’être aussi connue que l’hôpital. Les maisons de santé peuvent aussi être des lieux d’expérimentation, par exemple pour d’autres modes de rémunération des médecins. Ces derniers pourraient ne plus seulement être rémunérés à l’acte, une idée qui chemine d’ailleurs dans l’esprit des médecins de moins de 50 ans. L’idée des maisons de santé reprend en fait celle des centres médicaux à Paris. 

Jean de Kervasdoué : Ces maisons de santé sont une bonne idée, sauf qu’elles sont déficitaires. Aujourd’hui, le revenu d’un médecin généraliste est de 69 euros de l’heure en France. Autrement dit, la réforme du mode de paiement doit précéder la réforme du mode d’organisation. 

Brigitte Dormont : Je suis favorable à un mode de rémunération mixte capitation/acte du médecin. 

Jean de Kervasdoué : En France, on pense que contrôler les dépenses passe par la hausse des tarifs et surtout pas par le contrôle des volumes de médicaments consommés. Or, la clé est là. Une donne à laquelle les industriels se sont bien évidemment adaptés. La France est tout de même le seul pays à avoir inventé le médicament à moitié efficace. 

Brigitte Dormont : Le prix du médicament est d’ailleurs plutôt bas en France. En revanche, on a appliqué un tarif d’innovation à des médicaments moyennement efficaces et surtout on en consomme beaucoup trop.

 


Christian Saint-Etienne : Comment la France pourrait-elle exporter son système de soins ?

Jean de Kervasdoué : La codification du savoir-faire médical en français pourrait être un moyen. L’admission de quelques étrangers également, sans oublier le financement des PME françaises qui ne restent pas sur le territoire.

 


Christian Saint-Etienne : Comment la France pourrait-elle s’organiser pour que l’on vienne s’y faire soigner ?

Brigitte Dormont : Le principal objectif du système de soins est tout de même de soigner la population du pays. Il faut donc faire attention à avoir une capacité excédentaire.



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