Les PropTech à l'heure de la première phase de consolidation

Les start-up technologiques de l’immobilier entrent dans une nouvelle ère. Les créations d’entreprise ralentissent, le nombre de levées de fonds diminue tandis que le montant moyen de telles opérations progresse. Qui plus est, de nouvelles perspectives s’ouvrent à travers les investissements croissants des groupes de l’immobilier et du BTP dans ces jeunes pousses. Des investissements réalisés soit en direct soit à travers des véhicules de financement ad hoc. Si bien que les proptech disposent de plus de moyens pour fortifier leur modèle économique et développer leur activité. Car ces entreprises se doivent de répondre à terme aux exigences de plus-value des investisseurs, même si ces derniers savent parfaitement le risque lié au financement de jeunes pousses.

Dès lors, comment les proptech s’y prennent pour atteindre le fameux « point mort » ? L’une des priorités consiste à accroître le portefeuille clients et s’insérer dans des écosystèmes vertueux pour diffuser leurs solutions. Les groupes de BTP, promoteurs et sociétés de services ont ainsi nettement accentué leurs collaborations avec les jeunes pousses depuis 2017. L’extension du maillage territorial apparaît aussi essentielle, surtout si la proximité est au cœur de l’activité comme dans le smart building et l’intermédiation. D’ailleurs, les levées de fonds ont fréquemment pour finalité le recrutement de commerciaux. Les start-up font aussi évoluer leur offre pour fidéliser leur clientèle et en conquérir de nouveaux. Cela passe par l’ajout de nouvelles fonctionnalités ou encore par le perfectionnement des algorithmes. Quant à l’essor international, il demeure encore réservé aux poids lourds de l’univers proptech, à savoir Meero, Habiteo et Deepki.

Pour autant, parmi les 7 grands profils d’acteurs analysés dans l’étude Xerfi-Precepta, tous n’avancent pas à la même vitesse. Les spécialistes des services aux agences immobilières et aux promoteurs évoluent dans un contexte concurrentiel favorable. Citons PriceHubble ou Solen qui se positionnent en partenaires des professionnels de l’immobilier. A contrario, les start-up orientées BtoC sont exposées à une compétition féroce qui accroît le risque d’éviction. Cela concerne notamment les acteurs de l’intermédiation et de la gestion immobilière qui misent sur l’image globalement dégradée des professions immobilières pour leur prendre des parts de marché. Mais agences comme administrateurs de biens conservent de sérieux atouts. Quant aux proptech se positionnant sur des marchés émergents, elles doivent encore faire leurs preuves. Il s’agit des plateformes de réservation d’espaces de bureaux inoccupés, des start-up du smart office qui développent des prestations pour les usagers dans l’immobilier de bureaux ou encore des acteurs du co-living ou de la conciergerie pour les locations saisonnières de biens résidentiels.

En somme, les proptech françaises ont dans leur ensemble franchi une étape décisive de leur développement au cours des 24 derniers mois, ouvrant la voie à une consolidation prochaine de leur univers…