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Nos libéraux ont une guerre économique de retard

Publié le vendredi 21 juin 2019 . 3 min. 25

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Non mais qu’est-ce que c’est que cette histoire : la France deviendrait de plus en plus une économie libérale ? C’est n’importe quoi : la France, c’est le pays où les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques sont les plus élevés au monde ; la France c’est le pays qui fait que des chômeurs gagnent plus à rester chez eux qu’à travailler ; la France c’est le pays où on claque un pognon de dingue pour aider les pauvres et où on part en retraite plus tôt qu’ailleurs. Et vous osez appeler ça un pays où règne le libéralisme économique !

Le discours des libéraux est bien rôdé : ce qu’il reste comme présence forte de l’Etat dans l’économie, l’Etat social, est dénoncé et caricaturé pour présenter la France comme un pays… pas très loin du socialisme… Et pourtant.

Pourtant la France a libéralisé sa finance, laissant grossir et s’internationaliser des banques dont les plus importantes affichent un poids économique aussi gros que le produit intérieur brut du pays et sont classées comme des établissements à risque par le Conseil de stabilité bancaire.

Et pourtant la politique de l’offre s’est imposée chez nous, et sous plusieurs aspects. Les grandes entreprises sont, d’abord, au service des actionnaires et de la maximisation des dividendes, les salariés ne sont pas un élément clé d’un collectif de production de richesse, pas la base de la consommation par leurs dépenses, mais seulement un coût à réduire, un produit intermédiaire à flexibiliser, à faire travailler le dimanche et à indemniser le moins possible en cas de licenciement. Les entreprises sont les contribuables pour lesquels on privilégie les baisses de prélèvements (CICE, crédit impôt recherche, impôt sur les sociétés…).

Et pourtant le poids des entreprises publiques n’a cessé de diminuer depuis les années 1980, privatisations après privatisations. La valeur ajoutée produite par les entreprises publiques représentait un quart du total en 1985, un peu moins de 6 % aujourd’hui. Et le mouvement de privatisation est relancé par le gouvernement avec ADP, la Française des jeux et Engie.

Les fonctionnaires ne sont pas les agents de services publics mais une masse salariale à modérer par tous les moyens (faibles rémunérations, recrutement hors statut…). La puissance publique contribue de moins au développement des équipements nationaux : l’investissement public non financier a été divisé par cinq par rapport à la période 2000-2009 selon l’OFCE.

En dépit de tout cela, la France n’est pas un pays libéral parce que notre système de redistribution accompagne « trop » les gens dans leurs accidents de vie (maladie, chômage) ou à la retraite. Le principal message du Grand débat national mis en avant par le Premier ministre Edouard Philippe a été « nous devons répondre à l’exaspération fiscale » pendant que ses ministres appellent à réduire l’indemnisation des chômeurs (Murielle Pénicaud) et à repousser l’âge de la retraite (Agnès Buzyn, Gérald Darmanin) en attendant une réforme bâtie pour s’attaquer au montant des pensions.

Le changement climatique, la montée des inégalités, la stabilité financière, la lutte contre les paradis fiscaux, contre les rentes des grands monopoles privés, etc., tous les grands défis de notre temps nécessitent une intervention accrue de l’Etat. Plonger dans le vieux monde des utopies libérales en échec, nos libéraux ont une guerre de retard.


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