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La France, terre d'exil

Publié le mardi 26 novembre 2013 . 3 min. 41

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

La France était hier une terre d'asile, elle est aujourd'hui une terre d'exil. C'est un sujet dont la classe politique et la haute administration détestent parler. À chaque fois qu'on l'évoque, ministres et fonctionnaires balaient d'un revers de la main les questions : « Circulez, il n'y a rien à voir ». Pourtant, il s'agit bien d'un phénomène réel qui prend de l'ampleur. Les Français, sous le choc de la crise, du chômage, de la fiscalité, et aussi d'un climat, il faut bien le dire, assez pesant : les Français émigrent.

Il y a déjà longtemps que quelques grandes familles, leurs héritiers avaient passé la frontière pour des raisons fiscales et successorales. On a eu ensuite la vague de départ des entrepreneurs qui, arrivés à l'âge de la retraite, ont vendu leurs entreprises à l'étranger. Tout simplement, parce que le produit de ces cessions allait être soumis aux plus-values, et surtout à l'ISF.

On a eu, ces dernières années, une augmentation du départ des riches seniors, qui allaient généralement en Belgique, parce que l'imposition des revenus du capital y est très faible et que le coût de la vie, notamment l'immobilier, y est plus bas qu'en France. Parallèlement, on a assisté aux premières vagues de départ de jeunes diplômés, essentiellement de jeunes financiers vers la City. Depuis deux à trois ans, le mouvement s'accélère et touche de nouvelles catégories. Les jeunes actifs, les diplômés quittent le territoire, parce qu'ils ne trouvent de jobs qu'à l'étranger. Sur la dernière promotion d'HEC, il se dit que les trois quarts des diplômés auraient ainsi quitté la France.

Ce phénomène touche également des jeunes non diplômés, mais particulièrement dynamiques, qui vont tenter leur chance au Canada, en Australie, en Asie, dans toutes les zones où on accueille à bras ouvert les jeunes Français, dès lors qu'ils veulent bosser.

Enfin, il y a désormais les départs des seniors de la classe moyenne. Des retraités, qui vont chercher au sud le soleil, mais aussi des pays où le coût de la vie est moins élevé qu'en France. Des pays qui déroulent souvent le tapis rouge des avantages fiscaux pour les attirer. Il y a le Maroc, bien sûr, mais aussi le Portugal, Malte et peut-être demain l'Espagne, qui offrent des statuts de résidents, dès lors que l'on investit quelques centaines de milliers d'euros dans une résidence ou dans une entreprise. Du coup, des pans entiers de la classe moyenne, menacée de paupérisation, envisagent désormais l'exil.

Certes, nos dirigeants vont encore dire que ce phénomène est marginal. Il ne l'est plus. Ils doivent ouvrir les yeux et entendre le message subliminal caché derrière ces départs.

La dernière fois où notre pays a connu un tel exode massif remonte à la révocation de l'Édit de Nantes, sous Louis XIV. Les persécutions contre les protestants entraînèrent leur départ de France, notamment vers la Suisse, les Pays-Bas. Et ils ne furent pas pour rien dans la prospérité de ces pays. S'ils étaient restés, la France n'aurait peut-être pas subi cet effacement progressif qui fut le sien, au XVIIIè siècle, face à l'Angleterre.

Certes, aujourd'hui, les exils n'ont pas de motif religieux. Mais le résultat est le même : une perte de substance et de recettes pour le pays. Ils ne sont pas pour rien dans les erreurs de prévisions sur les rentrées fiscales. D'aucuns se consolent en pensant que les jeunes notamment reviendront. Rien n'est moins sûr. Surtout, si l'environnement économique, fiscal et sociétal de notre pays ne change pas.    

Jean-Michel Quatrepoint, La France, terre d'exil, une vidéo Xerfi Canal


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