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Se préparer au plan B pour l'euro

Publié le mardi 14 février 2012 . 5 min. 32

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Xerfi Canal a reçu Jean-Michel Quatrepoint, journaliste-essayiste


La crise de l’euro serait-elle derrière nous ? À voir les évolutions des marchés financiers, on pourrait presque le croire. Les actions sont à la hausse. Les émissions de dette publique sont souscrites sans problème, avec des taux à la baisse. Et les craintes de faillites en cascade des banques européennes s’éloignent. 


Certains diront que ce répit est dû à la rigueur budgétaire imposée par l’Allemagne dans le cadre du futur traité européen. D’autres y verront plutôt l’action de Mario Draghi, le nouveau patron de la BCE. Ce dernier a effectivement trouvé un moyen original, habile, de faire jouer sans le dire, à la BCE, le rôle de prêteur en dernier ressort .
Celle-ci a déjà mis près de 500 milliards d’euros à la disposition des banques, et elle s’apprête à effectuer une opération du même type dans les prochains jours. Ce faisant, la BCE gave les banques de liquidités, comme les fabricants de foie gras gavent les oies. On sauve les banques européennes, en espérant qu’avec cet argent quasi gratuit, elles achèteront de nouveau de la dette souveraine.  
Ainsi, le dogme imposé par les Allemands : « pas de rachat direct de dettes par la BCE » serait respecté. Avec une BCE, transformée en intermédiaire, les apparences sont sauves. 


Ce répit est le bienvenu. Mais ce n’est qu’un répit. Car on n’a rien réglé sur le fond. Le problème de la zone euro, c’est tout simplement les écarts de compétitivité entre les différents États membres, qui se traduisent par une accumulation des excédents par les uns, et une accumulation des déficits par les autres. 
Comment surmonter ces déséquilibres ? Il n’y a guère que quatre moyens.

  • Le premier, traditionnel, serait de procéder à des dévaluations. Mais c’est impossible, dans le cadre d’une monnaie unique.
  • Deuxième solution : restructurer les dettes des pays les plus faibles en acceptant d’en effacer une partie, voire la totalité. Impossible, nous dit-on, car si on accepte, par exemple, un défaut de la Grèce, c’est toute la zone euro qui s’effondre.
  • Troisième solution : que les pays en excédent acceptent d’en transférer une partie vers les pays en déficit. C’est ce qui se passe dans les États fédéraux comme les Etats-Unis. C’est ce qui se passe en Italie entre le nord et le sud. C’est ce qui s’est passé, plus récemment, entre l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest. Impossible, nous dit-on, parce que l’Allemagne ne veut pas payer… pour rien.
  • Reste alors la quatrième solution, que l’on met en œuvre sans vraiment expliquer toutes ses conséquences. Derrière la rigueur à l’allemande, il y a en fait ce que l’on appelle une dévaluation interne. Elle est déjà à l’œuvre en Grèce et au Portugal. Elle commence en Espagne et en Italie. Et la France devrait être touchée à son tour. La dévaluation interne, c’est une baisse drastique des revenus de la quasi totalité de la population. A travers une diminution des salaires nominaux, et une augmentation des impôts et des prélèvements obligatoires. En principe, une dévaluation interne, pour éviter un  effondrement du pouvoir d’achat, doit s’accompagner d’une baisse des prix pour le consommateur. Or, ce n’est pas ce que l’on constate, en Grèce, comme en Espagne ou en France.


La dévaluation interne que l’on expérimente dans la zone euro n’est, pour le moment, qu’une purge, comme on n’en a rarement connue dans l’histoire économique, hormis en temps de guerre, ou dans l’entre deux guerres  
En outre, elle ne résout aucun des problèmes posés par la dette des pays du Sud. Ils seront de moins en moins capables de rembourser leurs dettes, car, avec la récession, leurs recettes fiscales vont s’étioler, voire s’effondrer.  
Voilà pourquoi la zone euro, avec le futur traité européen, risque de reculer pour mieux sauter… dans le vide. 
Il est donc temps d’imaginer et de travailler sur un plan B, voire un plan C. Un tel plan devrait répondre à plusieurs critères. D’abord, permettre aux pays déficitaires de retrouver de la compétitivité, par rapport à l’Allemagne, et aux autres grandes zones économiques.


Ensuite, honorer les dettes signées en euros. Enfin, conserver le principe d’une zone euro, tout en la recentrant sur un plus petit nombre de pays. Certains, comme la Grèce, Chypre et quelques autres, ayant vocation à en sortir. 
Ce plan B consisterait, en fait, à procéder à un réajustement monétaire, en créant par exemple quatre euros :

  • un euro mark qui vaudrait 1,10 euros
  • un euro franc, qui en vaudrait 0,95
  • un euro lire à 0,90
  • et un euro peseta à 0,80.


L’euro subsisterait, à l’image de l’écu hier, et sa valeur serait la combinaison des quatre sous-euros. Un serpent, avec des marges de fluctuation (- 2,5 + 2,5) et des règles strictes, serait réinstallé. Chaque banque centrale aurait à réimprimer les nouveaux billets, en coordination avec la BCE qui conserverait, bien évidemment, un rôle. 
Certes, on trouvera mille raisons pour expliquer qu’un tel plan B est totalement irréaliste. C’est vrai, les problèmes sont éminemment complexes. Mais ce plan B, avec toutes les variantes possibles, aurait le mérite :

  • de répondre aux déséquilibres de compétitivité ;
  • de garder le principe de la zone euro, en la recentrant sur une dizaine de pays seulement ;
  • et d’honorer les dettes contractées en euros.


Ce plan B ne dispenserait pas les pays du sud des efforts budgétaires, d’une plus grande rigueur dans les dépenses, mais au moins le coup d’accordéon avec les dévaluations, leur permettrait de retrouver un peu de compétitivité et donc de la croissance. Pour le bien de tous. Y compris de l’Allemagne.

 

Jean-Michel Quatrepoint, Se préparer au plan B pour l'euro, une vidéo Xerfi Canal.



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