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Allemagne et Japon : baisse démographique et comportements économiques

Publié le mardi 17 février 2015 . 4 min. 29

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses, Xerfi

 

La crise nous conduit régulièrement à placer le projecteur sur nos discordances politiques en Europe.  L’intransigeance allemande concernant la rigueur. Versus le plus grand laxisme des pays latin, France et Italie en tête. Nous présentons le plus souvent cela comme relevant de choix discrétionnaires dont les racines seraient avant tout culturelles. On en oublie trop souvent la prégnance de la démographie sur ces choix.
On le sait pourtant. Ce n’est pas un hasard si les deux régions creuset de la déflation mondiale sont le Japon et l’Allemagne et la zone euro prise dans son ensemble.

Derrière les décennies perdues japonaises à partir de l’aube de 1990, il y a, on le sait, un violent mouvement de décélération démographique.  Qui a précipité l’explosion de la bulle immobilière. Si l’on regarde le rythme sur 10 ans de la croissance de la population en âge de travailler (15-64 ans), le japon est passé d’un rythme annuel de 0,9% à 0% entre les décennies 80 et 90 pour atteindre – 0,9% en 2015. 2 points de potentiel de croissance perdus en l’espace de 35 ans. Une déclaration qui s’est accompagnée d’une très forte déformation des ratios de dépendance. 17 séniors de plus de 65 ans pour 100 personnes en âge de travailler en 1990, 26 en 2000 et 44 en 2015. Même histoire outre-Rhin : un double mouvement de recul démographique et de montée de la dépendance  avec  une croissance de la population en âge de travailler qui se situe aujourd’hui à -0,4% au lieu de 0,6% à l’aube des années 90, soit une perte mécanique d’un point de croissance potentielle en 25 ans.  Et un vieillissement qui épouse le profil japonais avec 10 à 15 ans de décalage. Point commun de ces deux économies : une forte préférence pour l’épargne, un déficit chronique de demande intérieure, un excédent courant massif, et la recherche de rendements hors frontière pour asseoir la rente des retraités avec pour corollaire une tendance déflationniste chronique qui va de pair avec la recherche de débouchés externes.

En théorie, ces économies ne sont pas pour autant pas condamnées à la décroissance et à faire plonger leur périphérie. La rareté de la main d’œuvre et l’abondance relative de l’épargne pourrait conduire à une forte baisse du coût du capital par rapport à celui du travail, et donc à une forte accélération de l’accumulation de capital par tête, à l’intérieur de ces pays et en périphérie. Moins de travail, mais plus de capital et plus de productivité par tête. Hors dans toutes ces économies, le choc de demande a pris de vitesse le choc d’offre attendu. Mêmes causes mêmes effets. Japon comme Allemagne se sont transformés en régions à faible croissance à faible inflation et en rentier du reste du monde.  Le rendement des créances accumulés pour le reste du monde permettant de résoudre l’équation de la dépendance en servant une retraite aux seniors. La France, dont la démographie est fortement décalée se retrouve enclavée aujourd’hui au sein de régions vieillissantes. Car l’Espagne et l’Italie sont aujourd’hui sur le même régime démographique que l’Allemagne. Et c’est là tout son drame. La baisse du prix des facteurs chez nos grands voisins est ainsi décisive pour qu’ils puissent dégager des excédents et ce n’est pas la croissance mais le rendement des capitaux investis à l’étranger qui dicte leurs options de politique économique et qui les pousse à influencer les choix de leurs partenaires.

La France elle subit la dépression des demandes environnantes. Et ne peut sauver sa propre croissance qu’en se transformant en réceptacle des capitaux des pays rentiers. Qu’en étant débitrice de ses voisins, en accroissant son attractivité et en dégageant des excédents hors Europe pour ne pas compromettre sa soutenabilité financière. Son atout démographique se transforme en astreinte et lui impose un modèle de croissance sur lequel elle n’a pas prise.

 

 

Olivier Passet, Allemagne et Japon : baisse démographique et comportements économiques, une vidéo Xerfi Canal TV


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