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Il faut renégocier les traités, sinon la zone euro explosera

Publié le lundi 9 janvier 2017 . 4 min. 45

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Etre ou ne pas être dans l’euro. Etre ou ne pas être dans l’UE. C’est en termes radicaux et binaires que se pose aujourd’hui le débat européen. Une alternative qui s’apparente à bien des égards à celle du choix entre la peste et le choléra. Comme s'il était définitivement acté, que l’euro ne peut pas être réformé.


Les perdants de l’euro intériorisent le fait qu’ils ne sont plus en position de faire amender les traités. Les gagnants de leur côté, n’y trouvent aucun intérêt. Et c’est ainsi que l’arche européen, prend l’eau. Que les populismes instrumentent la colère des peuples. Et que le débat se clive entre partisans du « in » et partisans de « l’exit » sans qu’aucune autre option ne soit avancée.


Les choses sont pourtant aujourd’hui manifestes. L’euro, tel qu’il fonctionne aujourd’hui est bel et bien en train de sculpter une géographie des problèmes. Regardons quatre indicateurs éloquents. L’endettement international net des pays (d’origine privée ou publique) à l’égard du reste du monde, ce que l’on appelle plus précisément la position extérieure nette. En bleu sur la carte, les pays en position positive, autrement dit, créanciers du reste du monde. En rouge ceux dont la position est alarmante et dépasse 80% du PIB. D’un côté, le noyau rhénan, et les économies en synergie positive avec ce dernier, et/ou des économies du nord, qui n’ont pas opté pour l’euro. De l’autre, sans surprise, la périphérie du Sud, Espagne, Grèce, Portugal, ainsi que l’Irlande. Focalisons nous maintenant sur la dette publique. Avec en bleu, les pays qui naviguent sous 75 % du PIB d’endettement et de l’autre ceux qui flirtent ou dépassent plus nettement les 100 %. Là encore, le même type de clivage apparaît. Et il est clair que de s’inscrire dans la zone d’influence économique de l’Allemagne, facilite l’équation budgétaire. Même chose lorsque l’on fait une photographie des déficits publics fin 2015. Entre d’un côté les pays qui naviguent sous la barre des 2% de déficit et ceux qui peinent à passer sous le seuil de 4%. Et lorsque l’on visualise les situations extrêmes concernant le taux des créances douteuses qui gangrène le bilan des banques européennes, le même clivage apparaît.


Cette grille financière ne dit pas tout de l’Europe et de ses problèmes de divergence. Loin de là. Mais elle nous dit avec une quasi-certitude qu’en cas de prochain choc récessif, certains pays sont armés pour mener des politiques contra-cycliques et d’autres condamnés à agir sur un mode pro-cyclique. Ce qui signifie toujours plus de divergence, toujours plus de fuite des compétences, toujours plus de sous-investissement.


Et entre ces deux espaces qui deviennent l’ébauche de deux Europes, l’une UE ou euro-compatible et l’autre pas, il y a l’Italie et la France, économies généralistes chancelantes dont le basculement parachèverait la fracture.  Pour ces deux économies, l’appartenance à l’euro les expose à un autre dilemme entre la peste et le choléra. Soit maintenir le statuquo, et décrocher lentement mais sûrement, se faisant évincer par le noyau dur Rhénan. Soit, miser sur l’ajustement par les coûts, réduire le poids de l’État et tirer vers le bas l’ensemble de la croissance européenne dont ils représentent 36% du PIB et décrocher en termes d’investissement et de demande, pour maintenir leur part dans un commerce intra-européen toujours plus étriqué.


Face à cela, réformer l’euro, ne veut pas seulement dire réformer le pacte de stabilité. Qui à l’épreuve de la crise s’est avéré finalement plus flexible et moins brutal dans son application que ne le suggéraient les textes. Cela veut dire d’organiser sur un mode volontariste des transferts d’épargne massifs du Nord vers le sud. Le terme est flou. Mais si l’on veut lui donner de la chaire dans une Europe dont les flux d’investissement tendent à amplifier l’agglomération des avantages sur le cœur, cela veut dire qu’il existe une entité légitime sur le plan démocratique, capable de lever des fonds par l’impôt ou par l’émission d’euro-bonds, et de drainer de l’investissement ou des dépenses sociales vers le sud. Sans cela, autrement dit, sans ce gouvernement économique fait aujourd’hui figure de lubie, l’euro est condamné tôt ou tard à exploser.

 

Olivier Passet, Il faut renégocier les traités, sinon la zone euro explosera, une vidéo Xerfi Canal TV


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