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Les effets pervers de la politique de l'emploi

Publié le mardi 24 juin 2014 . 4 min. 02

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

 

La politique de soutien à l’emploi peu qualifié pourrait être assimilée à court terme à une politique de soutien à la demande. Procurer un petit job à la population la plus difficilement employable procure un revenu à ceux qui ont la plus forte propension à consommer. Mais ce qui est vrai à court terme, n’est pas vrai à long terme. La concentration des créations d’emploi dans le bas de la distribution des revenus, altère au contraire le pouvoir d’achat des économies développées et participe à la déflation larvée qui ronge leur potentiel de croissance.


Pour un « effet de composition » évident que chacun peut saisir. Lorsque la part des emplois à faible salaire, à durée courte et intermittents augmente dans une économie,  le salaire par tête diminue mécaniquement. Les partisans de la réduction du coût du travail sur les moins qualifiés rétorqueraient néanmoins que si l’emploi augmente plus que le salaire diminue, si par exemple l’emploi augmente de 2 % lorsque le salaire diminue de 1 %, l’effet dépressionnaire est plus que neutralisé et au total, l’activation de cette main d’œuvre marginalisée est bénéfique à la consommation et à la croissance.


Même en acceptant cette idée d’une élasticité de l’emploi au salaire est particulièrement élevée, il faut pourtant s’interroger sur la dynamique d’une telle économie, chargée en petits jobs sous-qualifiés. Les emplois de très faible qualité, fractionnés, intermittents et à durée courte se concentrent on le sait dans les services personnels (soins aux personnes âgées, petite enfance…) ou dans l’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail, la construction. Mais c’est aussi là que l’on trouve les plus faibles gains de productivité. Et donc les plus faibles potentiels de hausse des salaires à terme.


C’est surtout là que l’on trouve la plus forte proportion de salariés sans perspective de carrière. Les salaires y restent collés au SMIC tout au long de la vie, sans accès à la formation. Edmond Malinvaud s’était déjà inquiété à la fin des années 1990 de l’impact de politiques qui concentrent l’emploi là où l’incitation à investir dans le capital humain est moindre, puisque la forte rotation de la main d’œuvre diminue l’incitation des entreprises à investir dans la formation. Il voyait là un risque de dégradation potentielle de la productivité et évoquait cela comme une limite des stratégies de baisse de charges centrées sur les moins qualifiés.


Tous les pays développés, on le sait, sont confrontés aujourd’hui, à des degrés divers, à des phénomènes importants de trappe à pauvreté qui deviennent un élément clé du creusement des inégalités et de dépression de la consommation. Les études longitudinales menées par l’OCDE montrent notamment que la probabilité de sortie d’un emploi à bas salaire est faible partout.


Or la racine des problèmes de déflation ne sont pas monétaires. Les liquidités abondent. L’absence d’inflation sur le marché des biens provient de causes bien plus profondes : d’abord de notre exposition trop frontale à la concurrence des économies émergentes à faible salaires et maintenant avec des économies du sud en Europe, qui ont pratiqué la déflation salariale. Les métiers exposés à cette concurrence. Elle provient aussi d’un déversement massif des emplois les moins qualifiés de l’industrie sur des secteurs à faibles salaires et surtout à faible potentiel de hausse des salaires. Elle provient enfin de l’érosion des qualifications intermédiaires et de la polarisation de l’emploi sur les métiers les moins qualifiés d’un côté, et les plus qualifiés de l’autre. Or la hausse des revenus du haut de la distribution gonfle les patrimoines plus que la consommation.


La délation au final a pour racine la panne d’une boucle prix salaire qui emportait dans son mouvement la classe moyenne. Et c’est bien en recréant cette boucle que les économies développées remettront en marche un cercle vertueux de croissance sans addiction à l’endettement.

 

Olivier Passet, Les effets pervers de la politique de l'emploi, une vidéo Xerfi Canal

 


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