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Les lourds défis du retour au pari européen.

Publié le mardi 16 mai 2017 . 4 min. 50

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Avec Emmanuel Macron, l’axiome européen est réaffirmé. Il l’a redit avec netteté lors de son discours d’investiture. « L’Europe dont nous avons besoin sera refondée et relancée car elle nous protège et nous permet de porter dans le monde nos valeurs ». Mais cette refondation a un préalable : les réformes internes. C’est ainsi que l’on peut entendre un autre passage de son allocution : « la France n’est un modèle pour le monde que si elle est exemplaire. Parce que nous aurons rendu aux Français le goût de l’avenir et la fierté de ce qu’ils sont, le monde entier sera attentif à la parole de la France ».


On le sait depuis ce choix fondateur de François Mitterrand en 1983, les astreintes sur la façon de concevoir la politique hexagonale ne peuvent être sous-estimées. Jouer le jeu de l’ouverture économique, de la concurrence et de la coordination a des conséquences fortes. Cela implique de renforcer les fondements réels de notre compétitivité, en s’interdisant les artifices monétaires. Le choix européen est clairement un aiguillon en faveur des politiques de l’offre. Il est loin le temps où l’on pensait que la concurrence rapprochée entre systèmes sociaux similaires serait un jeu gagnant-gagnant et que l’accès à un vaste marché unifié renforcerait de façon quasi-automatique la puissance du tissu productif hexagonal par les économies d’échelle.

 
Le gros du problème est intra-européen : sans coopération, point de salut


Les choses ne se passent pas ainsi. Le gros du déficit et des pertes de part de marché est intra-européen pour la France, qui souffre finalement autant de la concurrence rapprochée de l’Italie et de l’Allemagne que de la concurrence lointaine des émergents. L’Allemagne tire aujourd’hui les plus gros dividendes du marché unique, compte tenu notamment de son accès privilégié aux ressources de la frange orientale de l’Europe élargie.


La géographie de nos déficits montre aussi que tout ne relève pas de la compétitivité prix. Le poids des Pays-Bas dans nos pertes, ou de l’Irlande, est le signe des ravages de l’optimisation fiscale et de l’intérêt pour les grands groupes de facturer en dehors du territoire. Elle porte aussi la marque de nos problèmes de gamme.


Face à cela, la France est objectivement dans une impasse. Elle peut rendre sa fiscalité plus attractive, faire basculer l’impôt sur les ménages, réduire les cotisations sociales, et stimuler les investissements stratégiques dans l’éducation, la formation, la recherche, etc. Mais difficile alors pour elle de satisfaire les critères budgétaires. Ou difficile, dans le même temps, de ne pas creuser ses fractures sociales qui font le lit du populisme.

 
Tout le danger du préalable de l’exemplarité française que propose Macron est là. Elle suppose que la France peut reprendre pied sans coopération européenne.


Une politique de l’offre ne porte ses fruits que dans la durée


Or, si dans le programme Macron, il y a d’abord des éléments qui favorisent la compétitivité coût, et qui peuvent remettre en selle la France par rapport à l’Espagne assez rapidement, il y a surtout des éléments qui s’attaquent à la compétitivité hors coût : tout ce qui relève de la formation, de la fiscalité du capital, etc., dont les dividendes ne peuvent être retirés que dans la durée.


Et puis il y a le non-dit du coût à court terme des réformes. Notamment de la volonté présidentielle de relancer l’investissement, de renforcer les moyens humains de certains ministères, d’élargir à tous la couverture chômage. Tout cela ne facilite pas l’équation budgétaire. Ces nouveaux coûts doivent être gagés sur des baisses de dépenses toujours conflictuelles et à haut risque sur la conjoncture.


Croire alors que l’Allemagne sera prête à faire des concessions à la France, sur le terrain des Eurobonds, sur l’ébauche d’un gouvernement économique, ou sur la rigueur, au regard de son exemplarité, a dès lors quelque chose de candide. Vu le déséquilibre de la relation aujourd’hui, on peut craindre que la France ne sera jamais en position, sur la durée du mandat, d’ébranler le monolithe germain.


La France a besoin d’un miracle conjoncturel


Cette ambiguïté doit rapidement être levée. La réforme de l’Europe ne peut être pré-conditionnée.


Mais avant toute réforme ou refondation européenne, la France a surtout besoin a minima d’une véritable locomotive allemande, d’une reprise forte dans ce pays, sans laquelle elle n’aura pas les moyens de sa politique de l’offre. Sans ce miracle conjoncturel, il sera très difficile d’écrire la   prochaine page européenne.

 

Olivier Passet, Les lourds défis du retour au pari européen, une vidéo Xerfi Canal.


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