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Macron face à l'ubérisation et la précarisation du travail

Publié le mercredi 10 mai 2017 . 5 min. 07

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Le président Macron serait le président de l’ubérisation, qui enterrera le salariat et avec lui les astreintes et les protections qui lui sont attenantes. C’est un procès qui lui est fait de façon récurrente, basé d’abord sur son abord optimiste de la transformation numérique de nos économies, qu’il considère comme une opportunité ouvrant des possibilités de reconversion dans les bassins d’emploi sinistrés. Basé aussi sur sa conception souple du droit du travail, dont les principaux paramètres pourraient être négociés au niveau de l’entreprise, permettant de la sorte du sur-mesure, au cas par cas. Cela en fait-il pour autant le promoteur d’une nouvelle forme de travail précaire qui devrait chasser le salariat ?

 


L’ubérisation remet en cause le rôle de l’entreprise

 

Notons d’abord que l’ubérisation n’est pas choisie. C’est une transformation en partie inévitable du tissu productif, liée à l’irruption de nouvelles solutions technologiques et avec elles, de nouveaux acteurs, les fameuses plateformes qui remettent en cause l’entreprise comme acteur central de l’organisation du travail et de la production. L’entreprise comme acteur pérenne, qui investit en amont dans du capital matériel et immatériel et qui a besoin de relations stables et contractualisées pour sécuriser sa prise de risque.


La plateforme, c’est tout autre chose. C’est un acteur qui met en vis-à-vis les prestataires et les utilisateurs, les rapproche et mobilise du capital déjà installé, des savoir-faire disponibles. Une sorte de cherry-picking sur lequel il se rémunère via une commission. Avec cette évolution, c’est le travail à façon ou à la tâche qui revient sur le devant de la scène et le risque d’enchères inversées concernant la rémunération du travail. Tout cela met en péril la stabilité de l’emploi et la garantie d’une rémunération décente.

 

Le gros risque, c’est qu’elle mine les moteurs de la croissance

 

Cette tendance menace toutes les économies aujourd’hui. Elles sont pour l’instant confrontées à l’ubérisation stricto-sensu dans un nombre restreint d’activités (le transport, la livraison, l’hébergement, le conseil, etc….). Mais elle déborde en fait bien au-delà. Car partout la pression à plus d’agilité entraine le développement des formes intermittentes de travail, via les CDD courts, le free-lance, le temps partiel court, l’intérim, l’auto-entrepreneuriat, les contrats zéro heures, etc.


Le gros risque, c’est que l’entreprise, acteur responsable socialement, conçu pour accumuler du capital humain et participer à la production et au financement des biens collectifs, se fasse évincer par des acteurs purement opportunistes puisant dans le capital formation déjà accumulé, sans participer à son financement. Qu’ils désocialisent les individus, et qu’ils minent en définitive les moteurs de la productivité et de la croissance.

 

L’attitude d’Emmanuel Macron est ambivalente


Face à cela, l’attitude d’Emmanuel Macron est ambivalente. Il entend favoriser l’auto-entrepreneuriat en doublant les seuils de chiffre d’affaires, qui autorisent le régime de la micro-entreprise, et en exonérant de charges sociales leur première année d’activité. A travers l’auto-entrepreneuriat, c’est bien un travail intermittent de prestataire qui est favorisé, régi par le droit commercial.


Il entend mettre aussi le cap sur la sécurisation des parcours, en étendant aux salariés démissionnaires, aux indépendants ou aux micro-entrepreneurs le droit au chômage et à la formation professionnelle. Un droit à la formation professionnelle dont l’individualisation serait encore renforcée. Il entend également sécuriser pour l’entreprise le moment de la rupture et de l’après-rupture d’un CDI.


Rendre l’ubérisation socialement acceptable


A travers cela, il décharge l’entreprise d’une partie de ses responsabilités en matière d’investissement dans le capital humain, et de sécurité de la relation d’emploi. Il facilite l’ubérisation rampante de la relation de travail en la rendant socialement acceptable. Mais il réduit aussi la concurrence déloyale entre entreprises et plateformes… laissant plus de chance de survie au business model des premières.


 

Tout n’est pas résolu pour autant. Car en laissant l’ubérisation se déployer, quitte à la sécuriser collectivement, se pose la question du coût d’un tel compromis. Or la flexicurié est coûteuse. A laisser proliférer les formes dépréciées de travail, le risque est de voir l’assiette fiscale se réduire. A ne pas fixer de règles aux plateformes, le risque est de ne pas pouvoir les taxer… et de voir la mauvaise entreprise chasser la bonne. Bref, qu’on le veuille ou non l’ubérisation devra aussi être contenue par des règles contraignantes.

 

Olivier Passet, Macron face à l'ubérisation et la précarisation du travail, une vidéo Xerfi Canal.


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