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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

 

Lorsqu’Arnaud Montebourg a élargi en avril dernier le champ des activités stratégiques, sur lesquels le gouvernement avait un droit de regard à l’occasion d’un investissement étranger, nombre de commentateurs se sont inquiétés de l’effet répulsif de la mesure. La défense de l’intérêt national ne pouvait que desservir sa propre cause.

 

Pourtant, les enjeux entourant le contrôle d’un grand groupe stratégique appartient bien à cette zone grise de l’économie, où l’intervention de l’État reste conforme à la doxa libérale. Dans une récente note du CAE, l’économiste Lionel Fontagné considère que les fusions-acquisitions transfrontières font partie de cette zone ou le marché est défaillant. Pour le citer : « le marché ne sait pas toujours distinguer les opérations internationales qui sont souhaitables du point de vue social de celles qui ne le sont pas. La puissance publique, valorisant des objectifs qui lui sont propres (emploi, transfert de technologie, prestige) peut alors filtrer les opérations ou participer à des montages. »

 

Peugeot et Alstom constituent deux cas d’école emblématiques en la matière. Le gouvernement, après plusieurs fiasco, est peut-être être en train d’inventer, en marchant ce qui pourrait tenir lieu de doctrine. Dans les deux cas, il est confronté aux difficultés de deux entreprises, grandes à échelle nationale mais moyennes à échelle européenne. Dans les deux cas, il peut être soupçonné de se livrer à un combat d’arrière-garde, défensif et vain pour protéger les intérêts d’industries de technologie intermédiaire, vouées à un déclin inexorable. Dans les deux cas, il recherche une issue en jouant la mondialisation sous tutelle de l’État. Dans les deux cas, il privilégie in fine une alliance extra-européenne. Et si l’intérêt national a été décliné de la sorte, ce n’est pas pour forcément pour de mauvaises raisons.

 

La participation de l’État dans la recherche des alliances et dans le financement de l’opération n’est pleinement compréhensible que si l’on prend la mesure des déséquilibres de rapport de force qu’a pu générer la crise. En sortie de crise, les entreprises en position de force cherchent à accroître leur pouvoir de marché et à faire main basse sur les portefeuilles de brevets de leurs concurrents. Pour les entreprises affaiblis, le risque est maximal car c’est à leurs dépens que s’opère le mouvement de concentration. Dans ce contexte, l’appui financier de l’État et la recherche de garanties fait sens pour que nos savoir-faire restent ancrés sur le territoire national. Il ne faut pas interpréter alors le renforcement de la part de l’État dans le capital de ces entreprises comme une mise sous tutelle datant d’un autre temps, mais bien comme l’affirmation de son rôle de « capital investisseur », de « cofinanceur » aux côtés de capitaux privés, dans une phase de risque et d’incertitude particulièrement aigus. Et par son intervention il contribue justement à réduire le risque. Cette mission de l’Etat doit renforcer nos capacités de négociation pour assurer le développement de la valeur ajoutée produite sur le territoire et le rapatriement des bénéfices.

 

Pourquoi l’Etat parraine-t-il ensuite des alliances extra-européennes ? Avec un équipementier chinois dans le cas de Peugeot. Avec un énergéticien américain dans le cas d’Alstom. Pour comprendre cette préférence, il faut prendre toute la mesure des forces d’agglomération industrielle qui redessinent le paysage  productif européen et affaiblissent la périphérie. De fait, les groupes français font aujourd’hui face à une impasse stratégique en Europe qui les condamne à une disparition lente mais certaine, s’ils ne bâtissent pas de nouvelles alliances. Ce n’est qu’en se tournant délibérément vers l’échiquier mondial que le tissu productif français peut s’extraire du piège. Comme l’ont révélé les affaires Peugeot et Alstom, la meilleure issue est souvent de s’allier à un partenaire extra-européen qui offre des complémentarités industrielles et financières, une ouverture à de vastes marchés et de véritables perspectives de développement, en contrepartie de notre apport technologique.
En définitive, derrière l’archaïsme de façade, que les commentateurs sont si prompts à dénoncer, Il y a bien une véritable nécessité.

 

Olivier Passet, Peugeot, Alstom : la France a-t-elle trouvé la bonne méthode pour sauver ses champions ?, une vidéo Xerfi Canal   

 


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