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Retraites : non, la France ne va pas dans le mur

Publié le lundi 23 mai 2016 . 5 min. 10

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Nous aimons en France nous décrire en pays inapte à la réforme. Les blocages autour de la loi El Khomri en offre un nouvel exemple. Mais est-ce si vrai ? Prenons l’autre cas d’espèce de notre incurie. La réforme des retraites, où nos avancées à petits pas et toujours dans le psychodrame, contrasterait avec le réalisme de nos voisins.

 

Pour ceux qui aiment pointer l’aveuglement hexagonal, les chiffres ne manquent pas. J’en citerai 3 parmi les plus édifiants. Le poids des dépenses de retraites dans le PIB. La France possède bien l’un des systèmes aujourd’hui parmi les plus coûteux en % de PIB. Mais pour des raisons institutionnelles d’abord. Ce ratio porte d’abord la marque de la nature des systèmes. Plus ils sont de nature publique et par répartition, plus ce ratio est important. Or de nombreux pays ont réduit la part relative des régimes publics par répartition, à l’instar de l’Allemagne, en y ajoutant une dose de capitalisation. 

 

L’âge effectif de la retraite ensuite. La France possède on le sait un âge effectif de départ à la retraite parmi les plus faibles de l’OCDE. Ce qui ne veut pas dire âge de départ à plein droit cependant. Chose que l’on peut voir également dans le faible taux d’activité des tranches d’âge 60-64 ans ou 65-69 ans. Mais bémol là encore, tous ces indicateurs n’intègrent pas les effets des réformes de 2010 et 2013. L’âge moyen de départ  à la retraite serait aujourd’hui légèrement supérieur à 62 ans (Caisse nationale d'assurance vieillesse). Et le système français, qui réforme de préférence la durée de cotisation permettant d’accéder à une retraite à taux plein, est profilé aujourd’hui pour amener l’âge effectif moyen aux alentours de 64 ans dans les 15 ans qui viennent.

 

Pour ceux qui pensent que toutes ces réformes sont homéopatiques et ne mordent pas sur les comportements, qu’ils se détrompent. Il suffit alors de regarder l’évolution du taux d’activité depuis 5 ans, sur les tranches d’âge candidates à la retraite. Ces taux ont considérablement augmenté, et ils devraient continuer à progresser dans les 10 ans qui viennent, aux alentours de 45 % pour les 60-64 ans et de 15 % pour les 65-69 ans.  Selon l’INSEE, c’est l’ensemble du taux d’activité des 15-69 ans qui en portera la trace dans la décennie qui vient. Ce qui pose d’ailleurs de redoutables problèmes d’intégration des seniors, comme le montre l’explosion du taux de chômage sur ces tranches d’âge.

 

Pour ceux qui pensent que ces réformes sont tardives. Là encore il faut avoir en tête que tous les pays ne s’équivalent pas du point de vue de la fécondité et que les ratios de dépendance entre seniors et actifs en portent fortement la marque. Nous ne sommes pas dans la même chronique d’urgence. Et d’avoir en tête que le nombre de cotisants par retraité en France en 2060 sera de 1,4, alors qu’il sera de 1,1 en Belgique, 1 en Allemagne et 1,3 en Espagne, selon l'OCDE. Nous n’avons donc pas à nous aligner sur tout ce qui se fait chez les autres.

 

Pour ceux qui pensent que tout est sous maîtrise chez les autres, bien mieux que chez nous. Je les invite à jeter un œil sur le rapport sur le vieillissement de la commission datant de 2015. Non le système n’est pas programmé pour partir dans le décor. Et les règles d’indexation soulèvent d’ailleurs plutôt un problème de paupérisation relative des retraités qui pourrait devenir problématique à terme.

 

La particularité du système français est qu’il est visible comme le nez au milieu de la figure dans le cadre de la comptabilité nationale. Faut-il pour autant en conclure que la visibilité et la traçabilité  des déséquilibres que couve le système en font un système plus malade que les autres ? Le fait que la France soit restée arcboutée sur un certain nombre de grands principes pourraient en fait s’avérer payant: 1/ Les systèmes plus parcimonieux en apparence, comportent  des coûts cachés qui ne seront révélés qu’à terme : la sous-assurance de certaines catégories précaires, source d’économies aujourd’hui, pourrait notamment engendrer des coûts d’assistance (en Espagne, ou en Allemagne par exemple), qui ne sont pas provisionnés. 2/ Le contexte de faible rendement des actifs, pourrait faire l’effet d’une bombe à retardement sur les systèmes par capitalisation qui vivaient jusqu’ici sur l’illusion que les effets de richesse suffiraient à provisionner le risque, à moindre coût. Sans compter la fragilité financière actuelle des fonds de pension et de placement, dont le modèle d’affaires est mis à rude épreuve par l’affaissement des rendements financiers. Bref, on peut reprocher au système français d’assez mal réduire les inégalités ou la pauvreté au regard des masses qu’il brasse. Il comporte en revanche des éléments de robustesse, trop souvent sous-estimés aujourd’hui.

 

Olivier Passet, Retraites : non, la France ne va pas dans le mur, une vidéo Xerfi Canal TV


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