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L’euro pour tous… et chacun pour soi !

Publié le lundi 25 novembre 2013 . 3 min. 54

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

L'Euro a été conçu à l'origine comme le préalable d'un gouvernement économique. Il devait pour ses promoteurs produire de manière quasi-automatique les corollaires de son succès. 1/ une politique de transferts et un policy mix efficace à échelle européenne. 2/ Une gouvernance économique débouchant sur une convergence sociale et fiscale renforcées. 3/ Une intensification des flux commerciaux croisés sur le grand marché unique, bénéficiant à tous. 4/ La disparition du risque de change facilitant le drainage des capitaux vers les régions en retard de développement? autrement dit l'euro devait produire de manière quasi automatique de la convergence réelle. Que reste-t-il de tout cela presque 12 ans après :

Des règles contraignantes qui se substituent au rééquilibrage par des transferts. Autrement dit, une Europe de la règle qui se substitue à une Europe du choix et de la démocratie comme le pointait déjà en 2002 Jean-paul Fitoussi dans son ouvrage « la règle et le choix ».

Ensuite, un processus de rattrapage qui s'est enrayé depuis 10 ans et qui  vire peu à peu en un engrenage de divergence. Les écarts de PIB par habitant se creusent de façon alarmante entre c?ur et périphérie depuis 2005.

Une divergence réelle qui se double d'une polarisation industrielle sur les régions les plus avancées et une destruction accélérée de capacités pour la périphérie. En témoigne aujourd'hui les écarts de production industrielle avec les niveaux d'avant crise. En témoigne aussi le mouvement d'exode des cerveaux des pays périphériques.
Que voit-on encore ? Des disparités de taux réels qui aggravent la divergence réelle puisque le coût du capital est plus élevé dans les pays les moins avancés ; c'est-à-dire ceux qui auraient le plus besoin de capital.

Un affaissement des coûts unitaires du sud, qui accélère sa mise en orbite dans le système de sous-traitance des donneurs d'ordre du centre.

Enfin, une croissance européenne qui se bâtit hors Europe, tandis que le marché intérieur se paupérise et devient un piège pour les petites entreprises ancrées sur le territoire.

Face à cela, les quelques avancées en matière d'union bancaire ou l'affirmation du rôle d'assureur en dernier ressort de la BCE sont présentées comme un aboutissement. L'Europe a non sans mal réussi à mettre en place les digues qui sauvent l'intégrité de sa monnaie. Mais en sauvant l'euro, techniquement, elle a enterré l'euro idéal. Le sauvetage monétaire est devenu une fin en soi quitte à inverser toute la problématique qui motivait son avènement. L'économie réelle a été mise au service de l'euro, quand l'euro devait être l'instrument de l'économie réelle. Le marché intérieur a lui-même été sacrifié pour se muer en zone de concurrence âpre, plaçant la concurrence salariale, sociale et fiscale aux commandes.

Face à cette perte de sens, l'absence de vrai débat, ou du moins sa capture pas les seuls partis populistes est un désastre. Non que la solution soit nécessairement une explosion de la zone. Mais éluder le problème est sans conteste le pire des services à rendre à l'euro et à l'Europe. En mythifiant les super pouvoirs présumés d'un super Draghi qui sauve l'euro sans sauver l'Europe, la seul chose que l'on sème c'est une crise politique qui se greffe sur une crise sociale. Pour plagier le titre d'un autre ouvrage de Jean-paul Fitoussi, il est des débats qu'il vaudrait mieux ne pas interdire.

Olivier Passet, L'euro pour tous... et chacun pour soi !, une vidéo Xerfi Canal


Mots clés :

Europe / Zone euro

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