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Services à la personne : sortir par le haut du gouffre financier

Publié le mardi 17 septembre 2013 . 4 min. 06

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Notre politique des services à la personne est symptomatique des errements de notre politique industrielle, ou disons plutôt de notre conception orthogonale des politiques de l'offre et de celle de l'emploi. Une politique qui pourrait à nouveau passer sous le rabot du gouvernement à l'heure du débat budgétaire.

Grand sujet de ralliement de la gauche et de la droite, elle a atteint son apogée entre 2005 et 2007 à l'initiative de J.L. Borloo et la promesse de créer 500 000 emplois équivalent temps plein en 3 ans : crédit d'impôt, exonération de TVA, d'impôt sur les sociétés, de cotisations sociales : ce sont près de 6 milliards d'euros qui étaient accordés en 2010 aux employeurs, particuliers, entreprises ou associations. Une politique de solvabilisation à tout va qui est depuis sous le feu de la critique de la Cour des comptes ou du Sénat. Pour un secteur qui peine toujours à trouver son autonomie et à se professionnaliser comme en témoigne encore la dernière étude Precepta sur le secteur.

Le but n'est pas ici de nous attarder sur les éléments qui constituent le bilan à charge de cette grande croisade consensuelle en faveur de l'emploi. Faibles résultats sur l'emploi , effets d'aubaine, chaque emploi couterait entre 30000 et 50 000 euros annuel à l'État, iniquité de la répartition des aides, travail morcelé, précarité, mauvais ciblage qui désarme nos politiques de la dépendance. Une politique qui a néanmoins à son actif l'entrée en grand nombre de petites entreprises et le blanchiment d'un emploi jusqu'ici sous-terrain.

Le plus grave n'est probablement pas là. Cette politique est d'abord révélatrice de cette mauvaise dichotomie entre politiques de l'emploi et politiques de l'entreprise, qui amène nos stratégies publiques à marcher sur la tête : à l'heure où la bataille économique se gagne sur la capacité de nos entreprises à s'insérer dans des chaînes de valeur mondiale, en enrichissant les produits de services, d'applications, de composants de haute qualité ou en investissant de nouveaux champs de services exportables dans la santé, l'ingénierie, voire même la dépendance, le gouvernement français s'est battu pour le déversement de nos emplois industriels détruits, dans des services à faible valeur ajoutée. Il s'est battu pour un déversement qui se fait quoi qu'il arrive, mais qui ne positionne en rien nos entreprises sur de nouvelles lignes de front gagnantes. 

Cette politique est aussi révélatrice de notre approche mécanique et pauvre des enjeux industriels. Car il ne faut pas s'y tromper. Ce secteur n'est pas dénué d'ambitions industrielles comme en témoigne par exemple les travaux de Michelle de Bonneuil. L'essor des réseaux numériques, la puissance nouvelle des plateformes, la rencontre de nouvelles applications et de l'ouverture des données laisse entrevoir un véritable projet industriel : avec un appariement plus efficace de l'offre et de la demande, une meilleure consolidation des emplois aujourd'hui morcellés, avec la possibilité de construire de la réputation et de la notation comme cela se fait aujourd'hui sur certains sites de E-commerce. Mais il ne suffit de mettre des incitations fiscales pour cela, le grand rêve des économistes selon lequel tout se règle par quelques signaux bien choisis, le marché faisant le reste est bien en échec sur ce dossier. Une politique industrielle passe par des initiatives de proximité, de la formation, une amélioration de nos réseaux, une démocratisation du haut débit etc.

Il n'y a pas de politique industrielle sans vision. C'est bien le sens que doit prendre l'initiative France 2025. Non pour que l'État choisisse nos spécialisations en lieu et place du marché. Mais pour qu'il favorise ainsi une véritable coordination d'acteurs, publics, associatifs et privés.

Olivier Passet, Services à la personne : sortir par le haut du gouffre financier, une vidéo Xerfi Canal


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