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Vers un rebond puissant de l'économie mondiale ?

Publié le lundi 8 mars 2021 . 5 min. 13

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Y a-t-il encore place pour un scénario rose de croissance après la crise sanitaire ? Au commencement de la crise, il était clair que son étirement, et que la succession de rechutes ne pouvaient que miner un peu plus le potentiel de croissance, d’économies déjà fragilisées, hantées par le spectre de la stagnation séculaire. Et la succession des chocs depuis les années 70, nous a enseigné un certain fatalisme. Décennies après décennies, la croissance tendancielle de l’Ocde tend à s’étioler, sur fond d’un ralentissement de la productivité. Avec un fardeau social et financier qui s’est encore alourdi, et des secteurs moteurs, à échelle mondiale aéronautique, automobile, tourisme, faisant face à une remise en cause profonde de leur modèle d’affaires, difficile dès lors de pressentir autre chose qu’un scénario noir ou gris au-delà du rebond technique induit par la levée des restrictions sanitaires. Ce rebond, s’il est synchrone peut susciter une euphorie temporaire. Mais cette dernière risque de rapidement être rattrapée par des forces plus puissantes et constantes : le vieillissement et le déclin démographique, les pressions salariales et sur l’emploi, et une compétition internationale exacerbée, où la Chine ne cesse de renforcer son ascendant.


Il est toujours bon néanmoins de malmener nos évidences économiques. Ne serait-ce que parce que la communauté des économistes  a déjà péché par excès de pessimisme dans l’analyse du choc sanitaire. Le décrochage de 5% du PIB des pays de l’OCDE en moyenne en 2020 est presque deux fois moindre que les pronostics sombres du printemps, alors même que les hypothèses sanitaires étaient moins alarmantes. Nous avons sous-estimé notamment la vitesse et l’ampleur de la réponse des politiques de soutien public, et la d’adaptation des agents privés. Toute cela relève de l’artifice penseront certains, d’un argent magique injecté massivement mais qu’il faut rembourser et qui voile momentanément la cassure profonde des moteurs réels de la croissance. Il faut néanmoins s’intéresser aux circuits de cet argent facile. L’argent facile a aussi par le passé armé de vrais mouvements de croissance de l’économie réelle.  


Or force est de constater que le monde n’a jamais été soumis à un plan de soutien public aussi massif et synchrone. Et si les pays européens se sont battus sur la ligne de crête pour juste maintenir à flot le revenu des ménages, il est frappant de constater à quel point cette stratégie de préservation du revenu des ménages est présente partout à travers le monde. Il est surtout frappant de constater à quel point ce qui fait figure de transgression et d’audace en France, paraît timoré au regard de l’ampleur du soutien que l’on observe en Amérique du Nord, en Australie, où dans le nord de l’Europe. A tel point que l’on pressent un sur ajustement des politiques publiques par rapport à la réalité du choc. En France, la grande interrogation est de savoir ce que les ménages feront de leur excès d’épargne accumulé durant la crise. Avec le vague espoir que ce déversement consolidera transitoirement la reprise de la consommation. Or dans certains pays, les ménages aborderont l’après crise avec un revenu qui surplombe ses niveaux d’avant crise et de surcroît une réserve de cash en bonus. Toutes les conditions sont dès lors réunies pour allumer un très puissant mouvement de reprise par la consommation.


Ajoutons à cela le prisme déformant européen concernant la croissance mondiale. La réalité est en définitive très hétérogène. L’Asie de l’Est a clairement vécu une crise bien moins pénalisante que l’Europe. Les États-Unis, de leur côté, forts de deux plans de relance gigantesques n’ont dévissé que de 3,5% et disposent d’un  potentiel de rebond très supérieur à l’Europe. Résultat, le commerce mondial a déjà récupéré son niveau d’avant-crise, et les marchés des matières premières sont déjà soumis à des tensions qui surpassent la plupart des pronostics.


Bref, une partie du monde vit sous l’impulsion d’un plan de relance par la consommation massif, qui donnera son plein effet lorsque toute la sphère de la consommation des services sera libérée des contraintes sanitaires. Cela ne remet pas en cause les freins structurels que nous avons mentionnés plus haut, mais peut assurer plus qu’un rebond technique éphémère s’il se convertit en investissements. Avec un gros bémol cependant pour l’Europe, qui devra tenter de monter dans le train de cette reprise, avec des prix des matières premières, des taux d’intérêt et une devise en hausse. Une histoire que l’on connaît déjà… d’un retard à l’allumage même lorsque les vents sont porteurs. Et qui minent plus surement sa croissance potentielle que les réformes qu’elle n’aurait pas faites.


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