Les opportunités sur le marché du diagnostic in vitro à l’horizon 2023

Côté pile, le marché du diagnostic in vitro connaît une belle croissance au niveau mondial. En hausse de plus de 5% par an depuis 2015 pour un chiffre d’affaires total de plus de 57 Md€ en 2019, ces produits bénéficient de fondamentaux sociodémographiques solides. Certains créneaux se révèlent très dynamiques comme la biologie moléculaire, la microbiologie, les immuno-essais et le point-of-care, ces diagnostics réalisés à proximité du patient. Si l’Europe et les États-Unis demeurent les principaux débouchés, l’Asie et l’Amérique du Sud affichent les croissances les plus fortes. Côté face maintenant, le marché européen et français restent à la peine suite au durcissement des politiques de santé qui freinent les dépenses en biologie médicale. En France, le marché du DIV progresse sur un rythme proche de 1% par an sur moyenne période. Et le contexte ne va guère s’améliorer avec les économies prévues par le nouvel accord triennal 2020-2022 entre les biologistes et l’Assurance-maladie.

Si les conditions de marché se révèlent difficiles dans l’Hexagone, les acteurs devraient toutefois bénéficier de l’impulsion donnée au point-of-care par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2020. Dans ce cadre, le groupe français Stago a d’ores et déjà créé Stago BioCare, une entité dédiée à la commercialisation des produits de point of care en France et en Belgique. À l’international, les groupes investissent en particulier sur le segment porteur de la biologie moléculaire. Pour ce faire, Roche, Qiagen, bioMérieux ou encore Abbott multiplient les lancements de nouveaux automates et menus de tests ou nouent des partenariats pour se positionner sur ce créneau. Les grands acteurs du DIV se sont notamment associés à la société américaine Illumina, leader incontesté des NGS ou technologies de séquençage nouvelle génération dont le potentiel est considérable en biologie moléculaire. Dernièrement, Qiagen et Roche ont respectivement passé un accord stratégique sur une durée de 15 ans avec Illumina.

Sur un marché déjà très concentré, où les dix premiers acteurs réalisent plus des trois quarts du chiffre d’affaires, les opérations de grande envergure sont rares depuis les rachats d’Alere par Abbott et de Cepheid par Danaher. Les grands conglomérats industriels sont toutefois à l’affût. Thermo Fisher Scientific était entré fin 2019 en discussion pour acquérir Qiagen, avant que ce dernier ne renonce au projet pour rester indépendant. L’Américain PerkinElmer a pour sa part mis la main sur la PME tricolore Cisbio Bioassays en avril 2019. Côté français, le spécialiste du DIV bioMérieux, qui se positionne à la 8e place mondiale tous segments confondus — mais à la 1ere place en microbiologie et en applications industrielles —, mène une politique active d’acquisitions. Le groupe a racheté l’américain Astute Medical, le chinois Hybiome Biomedical sur le segment des immuno-essais ainsi que la société américaine Invisible Sentinel, spécialisée dans les solutions de diagnostic moléculaire pour l’industrie agroalimentaire. Pas de fusacq d’envergure donc, mais des opérations qui indéniablement renforcent le pouvoir de marché des acteurs en place.