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La guerre des brevets dans l’économie numérique

Publié le lundi 9 décembre 2013 . 4 min. 34

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Xerfi Canal a reçu Vincent Lorphelin, dirigeant fondateur de Venture Patents

Le monde du numérique est divisé en deux camps : d'un côté ceux qui sont pour la propriété intellectuelle. Ils pensent que le brevet est le meilleur moyen de protéger les efforts de recherche et de soutenir l'innovation.

De l'autre, ceux qui sont pour la gratuité de l'information. Ils pensent que le brevet est nuisible à l'industrie du logiciel, et que la dynamique de l'open source, comme Android ou Linux, facilite au contraire la création d'entreprises et l'innovation.
Ces visions diamétralement opposées sont à l'origine de la guerre des brevets d'Apple contre Samsung, dans laquelle se sont engagées maintenant plusieurs dizaines de sociétés. Les Etats eux-mêmes prennent ouvertement position : les Etats-Unis soutiennent Apple, la Corée du Sud soutient Samsung.
Comment tout cela va-t-il finir ? Pour le savoir, la dernière révolution industrielle peut nous éclairer.

Les grandes inventions de l'automobile, l'avion, le cinéma ou l'ampoule électrique ont en effet déjà été le terrain d'une guerre de brevets qui s'est progressivement mondialisée. En réaction, des mouvements de révolte contre la propriété industrielle ont séduit la France et l'Angleterre, et ont même abouti à l'abolition complète du brevet aux Pays-Bas. C'est la raison principale du formidable succès des ampoules électriques de Philips qui, contrairement à ses concurrents, n'a pas eu besoin de se soucier du brevet de Thomas Edison.

A l'époque, les brevets clés étaient des brevets d'usage, souvent non technologiques. Celui de Selden, par exemple, qui protégeait la combinaison d'une calèche et d'un moteur à essence, s'est avéré stratégique pour le secteur automobile. Cette guerre a duré 10 ans pour ce secteur ainsi que pour celui de l'aviation, et 20 ans pour le cinéma.

Elle a finalement abouti à des licences croisées dans des pools de brevets, et au renforcement international du droit de la propriété intellectuelle. La Hollande elle-même a fini par revenir dans le système des brevets.

Aujourd'hui, on observe de la même manière une extension de la guerre des brevets : Facebook a été attaqué par Yahoo juste avant son introduction en bourse. C'est maintenant au tour de Twitter d'être poursuivi par IBM. Le nombre de procès a déjà augmenté de 80% en deux ans.

Les brevets d'usage sont de nouveau prépondérants: les brevet les plus stratégiques du monde sont ceux du rebond et du zoom sur l'iPhone. A l'issue du procès, ces brevets pourraient représenter une valeur économique globale se chiffrant en milliards de dollars.

On observe également une augmentation sensible des pools de brevets et un renforcement du droit des brevets affermi par une jurisprudence abondante. En revanche des tendances inédites se dégagent:

1ère tendance : la convergence des stratégies. Les figures emblématiques de l'open source, Facebook et Google, ont déjà dépensé plus de 5 milliards de dollars pour acheter les portefeuilles de brevets qui leur faisaient défaut. Symétriquement, le premier inventeur mondial, IBM, investit 2 milliards de dollars dans l'open source. Même l'ennemi historique de l'open source, Microsoft, a fait volte-face pour s'engager dans cette voie.

2ème tendance : la marchandisation des brevets. Le développement de fonds de brevets indépendants, dont la capitalisation totale dépasse déjà 12 milliards de dollars, provoque l'émergence d'un nouveau marché de brevets. Ceux-ci valent en moyenne un million de dollars, soit 20 fois plus qu'avant. Les brevets qui étaient jugés chers, compliqués, inutiles et indéfendables deviennent ainsi des actifs non seulement stratégiques, mais aussi financiers.

En conclusion, la guerre des brevets s'étendra encore pendant plusieurs années. Elle continuera à déplacer les positions stratégiques au profit simultané des acteurs de l'open source et des inventeurs des nouveaux usages.

Or il s'avère que la France est au premier rang européen de l'open source, avec 30.000 employés, et au troisième rang mondial de l'invention selon Thomson Reuters. Comme elle cherche depuis toujours des moyens de transformer son génie créatif en valeur économique, voilà d'excellentes opportunités en perspective !

Vincent Lorphelin, La guerre des brevets dans l'économie numérique, une vidéo Xerfi Canal


 



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