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2008-2018 : sous la reprise, les dégâts de la crise

Publié le mercredi 28 mars 2018 . 4 min. 15

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La France n’a pas plus perdu pendant la crise que les autres grands pays avancés. Elle n’est pas non plus la laissée-pour-compte de la reprise. Pourtant la hiérarchie des chiffres de la croissance pour 2017 montre une économie française à la traine, loin de la moyenne de la zone euro et en-dessous de la performance américaine bien installée dans sa 8ème année de croissance. Quant aux perspectives officielles pour 2018, elles placent à nouveau la France en queue de peloton aux côtés, une fois de plus, du Royaume-Uni, de l’Italie et du Japon.


Mais à trop se focaliser sur les derniers points, on perd de vue la perspective, notamment comment ces pays ont traversé la pire récession de l’après-guerre et avec quels dégâts sur leur économie.


Qui a rattrapé son trend de croissance ? Qui a décroché ?


C’est un fait, l’Espagne caracole en tête de la croissance européenne depuis trois ans et le niveau de son PIB est supérieur à son dernier pic du 2ème trimestre 2008. Fin 2018, il surplombera même son ancien record de 4,2%. C’est pourtant une erreur d’en conclure que le PIB espagnol a retrouvé puis dépassé le niveau qui aurait été le sien s’il n’y avait pas eu de crise. Il est possible de l’illustrer par un graphique qui montre l’évolution du PIB en volume depuis 2000 et la tendance calculée sur la période allant de 2000 au 2ème trimestre 2008, pic de la série avant la crise, puis prolongée après jusqu’à fin 2018. Le dernier point de cette tendance est le niveau du PIB espagnol qui aurait prévalu en fin d’année s’il avait suivi sa tendance d’avant crise : l’écart est considérable (27%).


Le même calcul pour la France donne une autre vision de l’économie française, soi-disant l’une des lanternes rouge de la croissance européenne. Non seulement la France restaure son niveau de PIB d’avant crise bien avant l’Espagne, mais l’écart entre le niveau réel du PIB et sa tendance est nettement plus réduit (11%).


En répétant ce calcul pour l’ensemble des pays analysés, la hiérarchie s’en trouve bouleversée : l’Allemagne a quasiment tout rattrapé ; le Japon n’en est pas très loin non plus ; les Etats-Unis, la France et les Pays-Bas sont dans le même wagon ; le Royaume-Uni, l’Italie et encore plus l’Espagne sont décrochés.


Dix ans après la crise, aucune grande économie avancée n’a donc totalement raccroché le niveau de PIB qui aurait été le sien sans la grande récession. Et le chemin pour y parvenir est chaotique même pour ceux qui semblent proche du but.


Revenir aux fondamentaux : les moteurs endogènes et la démographie


Pour effacer le retard accumulé lors de la décennie perdue consécutive à la crise de 2007-2008, il faut revenir sur les deux fondamentaux de la croissance. Le premier : l’état des moteurs endogènes de la croissance. Le second : la démographie.


Pour mesurer le premier, le plus simple est de suivre l’évolution du PIB par personne en âge de travailler (par convention les 15-64 ans) et de la comparer à sa tendance de longue période. Trois groupes de pays se détachent assez nettement. Le premier, emmené par le Japon, est formé des pays où le moteur endogène de la croissance accélère et passe même au-dessus de sa tendance de longue période. L’Allemagne et les Etats-Unis font partis de ce club. La France est, elle, emblématique du deuxième groupe c’est à dire ceux qui recollent plus ou moins à leur tendance de long terme. C’est le cas aussi aux Pays-Bas, en Espagne ou au Royaume-Uni. Reste l’Italie, unique pays dont le moteur endogène de la croissance est en panne. Autant dire qu’aucun effet rattrapage n’y est envisageable.


Coté démographie, les inflexions liées au vieillissement sont là. On en parle depuis longtemps, mais c’est seulement depuis quelques années que l’évolution de la population en âge de travailler, qui est le socle de la croissance, en porte la marque. Cette inflexion générale coïncide avec la crise de 2008. Depuis cette date, le mouvement de baisse, déjà bien engagé, s’est accéléré au Japon. En zone euro, il s’agit plutôt d’une molle érosion, quelque peu masquée ces deux dernières années par le flux de migrants, principalement en Allemagne. Aux États-Unis, on s’achemine vers une quasi-stagnation. La démographie, c’est le principal point de blocage qui écarte la possibilité d’un rattrapage total excepté en Allemagne.


Mais qu’on se le dise, la France ne mérite pas le bonnet d’âne que certains lui décernent.


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