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Le risque bancaire majeur est en Allemagne !

Publié le mardi 18 septembre 2018 . 4 min. 39

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Nos voisins d’outre-Rhin se sont taillés une telle réputation de rigueur et de solidité que beaucoup ne veulent pas y croire : le risque systémique bancaire majeur est en Allemagne ! 10 ans après la faillite de Lehman Brothers, on a totalement oublié que deux très grandes banques privées allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank, se sont effondrées à la suite du déclenchement de la crise financière il y a dix ans, même si elles n’ont pas été les seules : la banque immobilière Hypo Real Estate a été touchée de plein fouet par la crise des subprimes et ne doit son salut qu’aux 50 milliards d’euros mobilisés par l’Etat pour son sauvetage, de même que plusieurs banques publiques régionales ont bénéficié du plan de sauvetage public, à l’instar de la première d’entre-elle, celle du Bade-Würtenberg. Ce n’est pas nouveau : la fragilité des banques régionales défraie l’actualité allemande depuis le début des années 2000, mobilisant les pouvoir publics, au niveau fédéral ou des Länder.

 

Vers un mariage de raison

 
Un état fédéral allemand qui est aujourd’hui toujours très inquiet : les spéculations autour d’un éventuel rapprochement de la « Deutsche » et de la « Commerz » ont été catalysées par les déclarations du ministre des finances Olaf Scholz, rapportées par le magazine Der Spiegel fin août. Le Vice-chancelier avait déjà avancé en juin l’idée d’un rapprochement germano-allemand pour constituer un champion bancaire avec une rhétorique sur le soutien à l’export, et la constitution d’un grand champion européen. Mais, en vérité, s’agit-il de fabriquer un champion, ou un mariage de raison entre deux canards boiteux ? Pour le quotidien des affaires Handelsblatt, il n’y a pas photo : la Deutsche Bank et la Commerzbank ne sont plus que « l’ombre d’elles-mêmes ». Et leur union ne serait motivée que par « la peur de mourir », renchérit l’éditorialiste Stefan Kaiser, du magazine Der Spiegel.

 

De fait, les pertes et les litiges se sont accumulées ces dernières années pour la Deutsche Bank, lui valant notamment une amende de près de 7 milliards d’euros pour son rôle dans la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle paie cher sa diversification aventureuse dans les activités de banque d’affaires et sur les marchés financiers. L’action Deutsche Bank, qui vaut cinq fois moins en Bourse qu’avant la faillite de Lehman Brothers, devrait sortir prochainement de l’indice EuroStoxx des 50 premières valeurs de la zone euro.

 

La situation de la Commerzbank est encore pire. Il y a dix ans, elle n’avait pas résisté au krach financier alors qu’elle venait de racheter sa concurrente Dresdner Bank. Il a fallu que l’Etat allemand injecte  en urgence 18 milliards d’euros de capitaux publics pour la sauver de la faillite.  Berlin conserve encore une participation de plus de 15% au capital, ce dont il est bien mal récompensé : la chute de la valeur de l’action Commerzbank l’a faite sortir, début septembre, de l’indice Dax des 30 premières valeurs boursières allemandes.

 

Le contribuable allemand paiera la note

 
Et pourtant : en rapprochant Dresdner + Deutsche + Commerzbank, qui sont les piliers du système financier allemand, on n’obtiendrait qu’une banque dont la taille resterait inférieure à celle de BNP Paribas, selon les calculs du magazine Der Spiegel !

 

Avouez qu’il est difficile de présenter cette opération comme une stratégie offensive ! Elle ressemble à s’y méprendre à la recomposition du paysage bancaire effectuée au Japon après la crise immobilière, où les établissements ont été consolidés par des fusions, sans jamais rebondir. Mais la question intéresse bien au-delà du gouvernement allemand. La  Deutsche Bank fait en effet partie de la liste des 30 banques dites « systémiques » à l’échelle mondiale, celles dont un défaut aurait des effets en chaîne sur l’ensemble du système financier international, selon le conseil mondial des régulateurs, le Financial stability board. En novembre 2017, ce dernier classait ainsi la Deutsche Bank parmi les 5 grandes institutions financières ayant le plus besoin d’un renforcement de leurs fonds propres. D’ailleurs l’agence Standard & Poor’s a dégradé sa note de solvabilité financière à long terme en mai dernier au médiocre niveau BBB+, une évolution qui pèse sur ses coûts de refinancement.

 

Alors, en cas d’accident, qui paierait la note ? Les actionnaires et les créanciers de la banque seraient bien sûr en première ligne. Mais on ne prendra plus le risque d’une faillite à la Lehman dont on connait le choc systémique pour ceux qui sont « too big to fail ». L’Etat fédéral se verrait alors contraint de puiser dans ses poches, c’est-à-dire celles du contribuable. Un seul soulagement : l’Allemagne a les poches très profondes.


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