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Agroalimentaire : le fiasco français

Publié le vendredi 19 janvier 2018 . 3 min. 20

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Lactalis qui tombe de son piédestal, c’est un peu à l’image de la filière alimentaire française qui perd pied. L’évolution du solde des échanges extérieurs rend parfaitement compte de l’ampleur de cette descente aux enfers.


Excédentaire à la fin des années 90, il plonge sous la ligne de flottaison à partir de 2006 sous l’impact d’une double offensive. La première, allemande, dans la viande au milieu des années 2000. Des concurrents très déterminés qui ont usé et abusé de la directive de 1996 sur les "travailleurs détachés" pour faire chuter leur coût du travail et évincer les producteurs français.


Plus de 10 ans de solde commercial négatif


La seconde vague, peu après la grande récession, vient d’Espagne et submerge cette fois-ci les secteurs du grain, de la panification, des fruits et légumes et enfonce un peu plus encore la filière viande. Des industriels ibériques qui engrangent les dividendes de la "dévaluation interne", autrement dit de la forte baisse des salaires.


Bilan, cela fait plus de dix ans maintenant que le solde commercial alimentaire est négatif et le déficit se creuse années après années. Il a atteint un niveau record de près de 5 milliards d’euros en 2017. C’est donc bien un nouveau bastion industriel qui sombre.


Ce diagnostic est confirmé par les écarts de performance depuis dix ans avec nos plus proches voisins et concurrents : entre 2007 et 2017, la production de produits alimentaires en volume s’est envolée de 17% aux Pays-Bas et de plus de 10% au Royaume-Uni. Ce duo devance l’Allemagne et l’Espagne dont les résultats sont très proches, légèrement supérieurs à 4%. Un cran encore en dessous vient l’Italie, puis enfin la France, seule grande puissance agro-alimentaire à afficher un résultat négatif sur la période.


Des marges minées par la grande distribution


Mais cela serait une erreur de limiter nos déboires à la seule concurrence étrangère. Deux éléments sont à prendre en compte. D’abord, les relations houleuses entre la grande distribution et les industriels. En axant d’abord leur stratégie sur celle des petits prix, les grands distributeurs exercent une forte pression sur le tissu productif en amont. Pas sur les grandes marques nationales, avec qui le rapport de force n'est pas forcément favorable, mais sur les producteurs de second rang.


Conséquence, depuis 2000, le taux de marge de l’agroalimentaire (donc en intégrant les boissons) a chuté de plus de 7 points et se retrouve à son plus bas niveau. Une situation qui tranche avec celle des autres activités manufacturières qui sont parvenues à redresser la barre depuis 2009 pour finalement afficher un bilan légèrement positif avec un taux de marge en hausse de 2 points environ sur la période. Cela pèse mécaniquement sur la capacité des entreprises à investir, alors même que la concurrence se renforce.


Un tissu productif archaïque


Second élément, en lien avec le précédent : l’archaïsme du tissu productif. L'absence de restructuration a freiné l'industrialisation de nombreux secteurs. Or les investissements ne peuvent pas s'amortir sur des structures qui sont restées trop modestes pour affronter la concurrence internationale. De même, la montée en gamme est restée insuffisante pour s'arracher de la seule concurrence par les coûts.


L’industrie alimentaire, notre fameux pétrole vert, est de plus en plus mal exploitée et le fiasco n’est plus très loin.


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