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Petit à petit, l'économie américaine coule. Et faute d'un pouvoir exécutif capable d'imposer une vraie politique budgétaire, c'est la Fed qui a dû prendre les devants. Après avoir ramené les taux à zéro et procédé à deux opérations d'assouplissement quantitatif en faisant tourner la planche à billets, la Fed a tenté un ultime recours avec l'opération Twist. L'objectif est de réinvestir 400 milliards de dollars en obligations à long terme pour en faire baisser les taux afin de sauver un secteur immobilier sinistré. La Réserve fédérale est sans ambigüité dans son discours : l'état d'urgence est déclaré tant les chiffres font froid dans le dos. Le premier de ces chiffres est celui de la croissance américaine. Depuis le début de l'année, le PIB des Etats-Unis ne s'est accru que de 0,1% puis 0,3% seulement. Une misère. Au total, nous n'attendons plus qu'une hausse de 1,5% cette année, loin très loin des 3% enregistrés l'année dernière. Et l'année prochaine ne s'annonce guère meilleure. Au mieux, nous nous attendons à une progression de 1,6% sur l'ensemble de 2012 à moins d'une nouvelle avarie. Il ne faut pas aller bien loin pour trouver les raisons de cette subite baisse de régime : les ménages américains vont mal. Cela s'est très rapidement traduit dans leur comportement puisque la consommation a stagné au deuxième trimestre 2011, mettant fin à une hausse qui durait depuis la mi-2009 et la fin de la récession. Au-delà des atermoiements politiques et des turpitudes financières, ce qui inquiète les ménages c'est la perspective d'un chômage durablement haut et d'un marché immobilier qui plombe leurs finances. C'est bien simple, en août, 14 millions d'Américains recherchaient un emploi, soit un taux de chômage de 9,1%. Et dans le nombre, 42,9% étaient considérés comme chômeurs de longue durée. Pour qui connaît les fondements mêmes du way of life américain (accepter de beaucoup travailler, en étant flexibles avec la garantie d'une grande fluidité du marché du travail), voilà qui est insupportable. Surtout si l'on considère la maigreur des filets de protection d'un Etat pas spécialement providentiel. L'autre grand socle de la prospérité des ménages, l'immobilier, est tout autant ébranlé. Faute d'acquéreurs solvables, les prix se sont remis à dégringoler. A la fin du deuxième trimestre, l'indice Case Shiller, qui fait référence dans le secteur, était inférieur de 4,6% à son niveau de l'année passée à la même époque. Et il faut désormais remonter à septembre 2010 pour trouver trace de la moindre progression en glissement annuel. Pire, les saisies immobilières continuent de se multiplier : en août sur les quelque 5 millions de transactions effectivement réalisées, 31% l'étaient à la suite d'une procédure de foreclosure. Les banques qui se retrouvent avec des maisons sur les bras font de leur possible pour s'en séparer quitte à brader les prix et enfoncer un peu plus le marché. Du côté des entreprises, le tableau n'est guère meilleur. Certes, leurs comptes restent plutôt sains, mais les chefs d'entreprise restent d'une prudence extrême. Prudents en matière d'embauches d'abord, le secteur manufacturier ayant imité le secteur public en août en détruisant des emplois. Prudents également en matière d'investissement. Bien entendu, les dépenses d'équipement des entreprises augmenteront de 6,3% en 2011, mais ce n'est qu'une paille après les 17,9% de baisse enregistrés en 2009 suivis d'un maigre regain de 4,4% constaté l'an dernier. Au total, l'investissement des entreprises ne représente désormais plus que 10,5% du PIB américain, soit deux points de moins qu'avant la crise amorcée fin 2008. On pourra toujours se consoler en constatant que le commerce extérieur fournira une contribution légèrement positive à la croissance cette année. Mais c'est un simple effet d'optique comptable : les importations décélèrent simplement plus rapidement que les ventes à l'étranger, reflétant une baisse de régime de la demande intérieure. Aujourd'hui l'économie américaine prend l'eau de toute part. Elle ne dispose ni d'autorité ni de capacité de décision politique. Elle ne bénéficie plus de la confiance des marchés financiers. Elle n'a plus le soutien de la consommation des ménages. Et elle ne peut pas compter non plus sur la dynamique d'investissement de ses entreprises. Au fond, il ne lui reste plus qu'une seule arme pour colmater les brèches : le dollar. Mais cette arme monétaire ne peut servir qu'à écoper. Surtout, elle ne permettra pas, seule, aux Américains de mener à bien la nécessaire et inéluctable refonte d'un modèle de croissance qui a fini par s'échouer.


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