Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Boulègue, directeur d'études Xerfi
La compétitivité française est en chute libre. Selon le Forum économique mondial, la France a même reculé au-delà du 20ème rang mondial. Il nous reste pourtant un avantage compétitif essentiel : celui du coût de l'électricité. La France est un des pays européen où le kilowattheure est le moins cher. En Allemagne, l'électricité coûte par exemple 50% plus cher aux entreprises. Et pour des secteurs gourmands en énergie comme la chimie ou la métallurgie, cela n'a rien d'anecdotique. Pour certaines entreprises, l'électricité peut en effet représenter jusqu'à 40% du coût de revient. C'est alors un critère déterminant dans les décisions d'implantation et d'investissement. Malheureusement, même ce dernier atout est menacé. Car les prix de l'électricité vont inexorablement augmenter dans les prochaines années. Trois raisons à cela. Un, il faut financer le développement des énergies renouvelables. Deux, les réseaux actuels nécessitent de lourds investissements, notamment sur les lignes haute tension. Enfin trois, la maintenance et les travaux exigés par l'Autorité de sûreté nucléaire dans les centrales vont coûter de plus en plus cher. Selon la Commission de la régulation de l'énergie, les tarifs de l'électricité devraient ainsi grimper de 30% d'ici à 2016, soit 6% par an. Et les conséquences pour l'industrie française ne vont pas se faire attendre. L'actualité récente nous en a d'ailleurs donné un avant-goût. Le géant minier Rio Tinto Alcan est en effet engagé dans un bras de fer avec EDF pour tirer vers le bas le prix de l'électricité pour son usine de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie. S'il n'obtient pas gain de cause, le groupe a déjà annoncé son intention de fermer le site en 2014. Avec à la clé près de 500 suppressions d'emplois. A plus long terme, la situation pourrait même s'aggraver. Pour 2 raisons. D'abord parce que le gouvernent s'est engagé à réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française d'ici 2030. Or selon l'Union Française de l'Electricité, un tel changement se traduirait par une hausse de 65% du prix de l'électricité en 20 ans contre une hausse de seulement 41% avec une part de nucléaire à 70%. Deuxièmement, la France a fait le choix de ne pas exploiter ses ressources en gaz de schistes. Mais d'autre pays ne se privent pas de le faire. .C'est notamment le cas de la Pologne ou des États-Unis où le recours au gaz de schiste a permis de faire baisser de 28% le prix de l'électricité pour les industriels en 2012. Alors que le déficit abyssal de notre déficit extérieur exige une relocalisation décisive des activités industrielles sur notre territoire, se priver d'une électricité compétitive serait suicidaire. Mais on est en train de faire tout le contraire.
Alexandre Boulègue, Coût de l'électricité : un avantage compétitif menacé, une vidéo Xerfi Canal
Publié le mardi 22 mai 2012 . 3 min. 10
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