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La passion des libraires au déni de rentabilité

Publié le lundi 24 juin 2013 . 3 min. 35

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Boulègue, directeur d'études Xerfi

On peut résumer assez simplement la situation économique de la librairie indépendante : elle est critique et ne cesse de se dégrader.

Un chiffre suffit à l'illustrer : 0,6%. C'est le taux résultat net des librairies en 2011, c'est à dire le bénéfice dégagé par l'ensemble de la profession. C'est évidement extrêmement faible. A l'échelle d'un secteur, c'est même une performance quasi inédite. Chez Xerfi, on étudie beaucoup de secteurs d'activité et un résultat net de 0,6% c'est pratiquement du jamais vu.

D'ailleurs, si on compare à d'autres types de commerce, la vente de livres apparaît clairement comme l'un des secteurs les moins rentables. C'est ce qu'on voit sur ce graphique : le résultat net des libraires est 5 fois inferieur à celui de l'ensemble du commerce de détail qui s'est établi à 3,2%.

En affinant l'analyse, le constat est encore plus inquiétant. Car si les grandes et les moyennes librairies limitent la casse avec un taux de résultat situé entre 0.6 et 0.8%, les petites affichent un taux négatif de -0,6% ! Un résultat là encore impensable et a priori intenable dans le temps !

Ces chiffres laissent même penser à une anomalie économique. Car avec un résultat net proche de 0, voire négatif pour les petites, on devrait assister à une véritable saignée dans le secteur et à la réduction du tissu d'entreprises. Or la librairie survit.

Bien sûr, des boutiques mettent la clé sous la porte, mais les défaillances sont globalement compensées par la création de nouveaux points de vente, permettant le maintien d'un réseau dense de magasins. C'est ce qu'on voit sur ce graphique. Depuis 2007, le nombre d'établissements spécialisés dans la vente de livres est globalement stable.

Ce qui peut être considéré comme une anomalie économique, montre simplement qu'être libraire ne répond pas qu'à des objectifs financiers. C'est avant tout un métier de passionnés qui sont parfois prêts à sacrifier jusqu'à leur propre rémunération. Mais la survie de la librairie s'explique aussi par la bienveillance dont bénéficie la profession.

Au nom de l'exception culturelle française, la librairie est tout d'abord un secteur soutenu depuis longtemps par les autorités. Historiquement avec la loi sur le prix unique du livre, plus récemment avec le retour de la TVA à 5,5% ou l'annonce d'un plan d'aide de 9 millions d'euros.

Les éditeurs, eux aussi, semblent avoir pris conscience de la situation critique de leurs partenaires libraires et de l'importance de disposer d'un réseau de distribution efficient pour le maintien de leur propre activité. Plusieurs concessions ont ainsi été faites aux librairies : des réévaluations de remises, l'allongement des délais de paiement, et il y a quelques jours, l'annonce de la mise en place d'un fonds complémentaire d'aide à la librairie de 7 millions d'euros financé par le Syndicat national de l'Édition.

Attendre le soutien des pouvoirs publics ou des éditeurs ne suffira toutefois pas à sauver la profession. Car le premier défi qui s'impose aux librairies est d'arrêter l'hémorragie en termes de fréquentation et de chiffre d'affaires. Sans cela, elles ne pourront pas éternellement défier les lois de l'économie.

Alexandre Boulègue, La passion des libraires au déni de rentabilité, une vidéo Xerfi Canal


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