Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Boulègue, directeur d'études Xerfi
Vous pensez que l’arrivée de la TNT a remis en cause l’hégémonie des chaînes historiques ? Vous avez raison. Mais une nouvelle menace plane déjà sur le paysage audiovisuel français. Celle de l’arrivée des géants américains du web sur le champ de bataille de la télé connectée. Mais de quoi parle-t-on ? La télé connectée c’est simplement le mariage entre le web et le petit écran. Avec ce nouvel outil vous pouvez zapper de TF1 à YouTube, regarder un film sur une plate-forme de VOD, revoir à tout moment une émission sur M6 Replay ou réagir en direct à un programme sur twitter. Le tout confortablement installé dans votre canapé. En France, où les box de Free, Orange ou SFR permettent déjà de gouter à la TV connectée, l’offre n’apparait pas forcement révolutionnaire. Mais là où la donne change c’est sur le paysage concurrentiel. Car la TV connectée ouvre la porte à de nouveaux acteurs : aux fabricants de télévisions comme Samsung ou Sony, aux fournisseurs d’accès Internet comme Free mais surtout aux géants américains de l’informatique et du web. Apple, Microsoft, Google et son bras armé YouTube, Netflix ou Amazon, tous tentent leur chance. L’Apple TV et la Google TV sont déjà commercialisées en France. YouTube a lancé 13 nouvelles chaînes thématiques cet automne. Et des rumeurs circulent quant à la sortie d’un boiter télé connecté Microsoft. Quant à Amazon et Netflix, leurs offres de VOD, au succès planétaire, pourraient être lancées en France dès 2013. Pour les chaînes historiques, l’impact de cette nouvelle concurrence est double. D’abord elle entraîne une dispersion de l’audience. Et qui dit dispersion de l’audience, dit dispersion des recettes publicitaires. De quoi remettre en cause l’équilibre financier des chaînes gratuites. L’autre impact c’est la remise en cause du modèle des chaînes payantes. Car certaines offres très compétitives de VOD pourraient s’imposer comme des alternatives crédibles à Canal +. Avec son offre à 8 € par mois permettant de visionner à volonté films et séries, Netflix est par exemple parvenu à conquérir 1 million d’utilisateurs au Royaume-Uni 7 mois après son lancement. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle concurrence est perçue comme déloyale par les acteurs en place. Car les nouveaux entrants ne sont pas soumis aux mêmes contraintes réglementaires, tant au niveau de la diffusion que du soutien à la production audiovisuelle. Bref, les chaînes traditionnelles doivent se presser d’agir pour maintenir leur avance. En perfectionnant leurs services de VOD et de télé de rattrapage, en renforçant l’interactivité avec le téléspectateur mais surtout en restant des éditeurs incontournables de contenus originaux.
Soit en faisant évoluer leur modèle économique. C’est en partie le choix de Canal + qui s’aventure dans la télé gratuite avec D8 et D17 et mise sur Canal Infinity pour contrer Netflix. Car la télé connectée multiplie les options et les contenus pour le téléspectateur et favorise au final de nouvelles façons de consommer la TV.
Pour la simple et bonne raison que cet outil correspond en tous points aux nouveaux modes de consommation des contenus audiovisuels : dématérialisation, consommation à la demande, nomadisme, multitasting, etc.
Alexandre Boulègue, TV connectée : le web attaque la télé, une vidéo Xerfi Canal
Publié le mardi 18 décembre 2012 . 3 min. 06
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d'Alexandre Boulègue
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