Pendant la crise du Covid, beaucoup de postulats ont été affirmés comme des vérités. Quatre ans plus tard, 5 certitudes qui ont volé en éclats. C’est la fin des métropoles : retour à la campagne, à la nature.
Il faut se souvenir : rues vides, commerces fermés, silence pesant, confinement dans des espaces étriqués… C’était sûr, les urbains fuiraient cet enfer pour de bon, les entreprises, suivant, déserteraient aussi les lieux. Alors certes, Paris intramuros a perdu des habitants : 45 500 de moins entre 2021 et 2024 pour une population totale de 2 087 000 personnes, ce n’est pas neutre. Cette baisse s’inscrit toutefois dans un temps long, débuté bien avant la crise sanitaire.
La première variable explicative : des prix des logements, prohibitifs pour les familles qui cherchent plus d’espace. De son côté, l’Ile de France gagne globalement des habitants signe d’un rééquilibrage plus qu’une désertion. Même constat pour Marseille, Toulouse devenue la 2ème ville de France, et de Bordeaux. La population baisse à Lyon mais progresse dans la métropole lyonnaise, à Villeurbanne. Le grand départ n’a pas eu lieu.
Deuxième idée forte, le développement du télétravail allait tuer les bureaux. C’est indéniable la pratique du télétravail s’est développée avec la crise sanitaire, mais : le pic du mouvement est passé et le soufflé retombe ; cela concerne à peine plus du quart des emplois ; les bienfaits sur la productivité sont contestables, surtout les études montrent, sans contestation possible, que cela nuit à la créativité et à l’avancement des salariés. Le télétravail n’est pas une révolution, mais une adaptation. Et comme souvent, plus pragmatique que spectaculaire.
Troisième idiotie, l’État peut tout financer, la dette ne coûte rien. Avec les taux à zéro, certains pensaient qu’on pouvait s’endetter sans limite. Le fameux « quoi qu’il en coûte » semblait sans conséquence. Mais les taux sont remontés. Vite et fort. Résultat, en 2025, la France dépensera 67 milliards d’euros rien que pour payer les intérêts de sa dette. C’est plus que le budget de l’Éducation nationale, un chiffre en hausse qui pourrait atteindre 100 milliards si rien n’est fait. L’argent facile n’était pas gratuit. Il était temporaire. Aujourd’hui, il pèse lourd. Et l’heure des comptes a sonné.
Quatrième idée fausse, le monde d’après sera plus local. On promettait un retour aux circuits courts, une consommation plus raisonnée. Bilan, le marché de la fast voire de l’ultra-fast fashion, caractérisé par des prix extrêmement bas, des nouvelles collections quasi-quotidiennes fabriquées et importés d’Asie, n'a cessé de croître. Le chinois Shein a concentré 12% de la hausse des dépenses de vie courante en 2024, devançant son compatriote, Temu. La concurrence est distancée. Les chaines de hard-discount comme le néerlandais Action ou le danois Normal où l’on trouve un peu de tout, mais surtout très peu de « made in France » ne cesse d’étendre leur emprise en France.
Dernière certitude qui a volé en éclat. C’en est fini du tourisme de masse et des destinations lointaines. Faux. Selon les statistiques de l’Association internationale du transport aérien), le trafic aérien mondial devrait en 2025 pour la première fois dépasser la barre des 5 milliards de passagers, avec un total de 5,2 milliards de passagers, soit une croissance de 6,7% par rapport à 2024. Les grandes certitudes de la crise ont mal vieilli. L’émotion et l’urgence ont dicté des récits séduisants, mais déconnectés des faits. La réalité a été plus nuancée, plus complexe. Comme souvent.
Publié le mardi 22 avril 2025 . 3 min. 49
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