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L’économie allemande, c’est une avalanche d’excédents commerciaux, une croissance solide, le plein emploi ou presque, des finances publiques saines et un socle industriel qui résiste aux assauts de la concurrence. Des réussites donc, mais aussi des failles, des défis à relever et révélées autour de quatre séries de graphiques.


L’ex-RDA à la remorque de l’Ouest


L’Allemagne, c’est d’abord un pays encore fracturé. 30 ans environ après la chute du mur de Berlin, le rattrapage économique entre l’Est et l’Ouest n’est toujours pas achevé. Avant la pandémie, les écarts de chômage entre les « Länder » de l’ex-RDA (6,9%) et ceux de l’Allemagne de l’Ouest (4,8%) étaient encore bien marqués. Le revenu disponible moyen (qui prend en compte prestations sociales et impôts) est également plus faible à l’Est d’environ 3 000 euros par an.


De même, malgré le rayonnement économique de Berlin, la richesse produite par habitant dans l’ex-RDA accuse un retard de plus de 13% avec l’Ouest. Autre indicateur de la suprématie de l’ex-RFA, 463 des 500 plus grandes entreprises allemandes ont leur siège social situé à l’Ouest, contre seulement 37 dans l’autre partie du pays, dont 20 uniquement à Berlin. C’est un signe, aucune entreprise du Dax, l’indice-phare de la Bourse de Francfort, n’a son siège à l’Est. Bref, les Länder d’ex-RDA restent en partie à la remorque des régions de l’Ouest, même si le fossé a été en partie comblé.


Le solde migratoire, un filon qui s’épuise


L’Allemagne est également un pays au pied du mur démographique. Au tournant des années 2010-2012, elle est pourtant bel et bien parvenue à enrayer la baisse de sa population pourtant jugée inéluctable. À plus de 83 millions de personnes, l’Allemagne s’est enrichie de quasiment 3 millions d’habitants en à peine 10 ans ! C’est un million de plus qu’en France. Une progression portée par de grandes vagues migratoires avec cette conséquence : sa population en âge de travailler (les 15-64 ans par convention) a bondi de près de 1 million de travailleurs depuis 2011 quand les autres pays de la zone euro en perdaient près de 1,8 avec notamment pour la France une perte de 500 000 travailleurs.


Toutefois, la dynamique démographique allemande s’essouffle. L’essentiel de la poussée s’est concentré sur deux années (2015 et 2016) avec près de 1,4 million d’individus supplémentaires liés à l’accueil d’une grande vague de réfugiés. Et c’est bien là une source d’instabilité. Comme c’est le solde migratoire qui fait la démographie allemande, elle dépend de la capacité du pays à attirer les jeunes talents, principalement ceux venus des pays situés sur sa partie orientale. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes, car les populations de ses pays baissent. En outre, ce siphonnage est de plus en plus vécu comme une agression. Le solde migratoire est un filon qui s’épuise et la population allemande devrait baisser en 2021.


Un coup de canif dans le consensus social


La montée de la précarité est également un autre défi à relever. Derrière le secret de la chute du chômage, se trouve notamment les « mini jobs ». Ces contrats à 450 euros par mois, que les salariés peuvent cumuler, se sont multipliés : le nombre de salariés allemands cumulant deux emplois a presque doublé depuis 2005. Ils étaient près de 2,4 millions fin 2019, contre 1,4 million de Français. Le risque est donc grand en cas de crise, comme en 2020, de perdre l’un de ces deux emplois et de tomber dans la précarité. En moyenne, entre 2014 et 2019, un travailleur allemand sur 10 était pauvre. C’est presque deux fois plus par rapport à 2005 et nettement supérieur à la France où le taux de risque de pauvreté au travail était de 7,6%.


L’Allemagne est aussi devenue le pays de la folie immobilière. Après être restés très sages, les prix des logements se sont envolés de plus de 65% depuis 2010, soit au rythme de 5,2% l’an. Autant dire qu’aucune des grandes économies européennes ne suit la cadence : en 2e position, le Royaume-Uni se situe loin derrière. Sans évoquer la France avec qui le ratio varie du simple au quadruple. C’est un grand coup de canif dans le consensus social allemand qui s’articulait notamment entre progression salariale modérée et prix du logement mesuré.


Enfin, derrière la sobriété publique se cache le vieillissement des infrastructures. Un manque d’investissement public depuis 10 ans. L’Allemagne est le pays d’Europe qui consacre la plus faible part de son PIB à l’investissement collectif. Et c’est surtout un des rares pays, avec la Grèce, l’Italie ou le Portugal, dont l’effort d’investissement depuis 10 ans ne compense même pas l’usure des infrastructures installées.


La réussite économique allemande est une réalité qui ne doit pas occulter le revers de la médaille.


Publié le mardi 21 septembre 2021 . 4 min. 23

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