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C'est l'Allemagne qui surmontera mieux les temps difficiles

Publié le jeudi 28 mai 2020 . 4 min. 45

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Moins immédiatement impactée par la crise du Covid-19 que ses plus proches partenaires, l’Allemagne dispose aussi de la capacité de rebond la plus importante des 5 économies majeures européennes. En jeu, les caractéristiques propres de son économie et la force de sa réponse budgétaire. Le choc Covid-19 a ceci d’unique qu’il ébranle avec la même ampleur et de façon synchrone l’industrie et les services... Services qui au lieu de jouer leur rôle traditionnel d’amortisseur ont été un facteur aggravant de la crise. En outre, à l’heure de la reprise, les services vont rester à la traîne.


À court terme, la puissance industrielle fait la différence


La première raison, c’est qu’il n’y aura pas de retour rapide à la vie d’avant. Les contraintes de distanciation sociale pèseront encore longtemps et vont continuer de peser sur toutes les activités qui impliquent de la promiscuité et des contacts interpersonnels, autrement dit pratiquement tous les services. Le rattrapage but ensuite sur l’impossibilité fonctionnelle de certaines activités à rattraper l’activité perdue. Dans beaucoup de services, ce qui est perdu à un moment donné n’est tout simplement pas rattrapable et les effets saisonniers interdisent toute seconde chance. La vitesse de la sortie de crise, l’ampleur du rebond dépendent donc en partie de la spécialisation sectorielle des pays.


L’Allemagne dispose ici d’un atout majeur. Les services en « premières lignes » de la crise — commerce, transport, hébergement-restauration, art, spectacles, activités récréatives et autres services aux ménages — c’est juste 20% de la valeur ajoutée totale générée par l’ensemble des branches d’activité en Allemagne. C’est comparable à la France qui est à un peu moins de 21% ou le Royaume-Uni à 21,2%. Mais c’est près de 26% en Italie et même 28,5% en Espagne. En regardant de plus près ces services, c’est le poids du tourisme qui est le plus gros handicap. Leur redémarrage sera lent et l’avenir du tourisme de masse est incertain. Or les recettes touristiques représentent à peine plus de 2% des exportations allemandes, contre 7,5% en France et en Italie et plus de 16% en Espagne.


C’est donc le poids et la puissance industrielle qui feront la différence en sortie de crise. Et dans ce domaine, l’Allemagne est moins pénalisée que ses voisins. Elle bénéficie en plus d’un double atout : 1) moins confinée que ses partenaires, l’industrie outre-Rhin a pu repartir plus tôt que ses concurrentes ; 2) ensuite, l’automobile allemande, qui était en souffrance avec une demande mondiale en perte de vitesse pourrait tirer parti d’un renversement de tendance lié à la défiance envers les transports en commun, surtout dans les grandes agglomérations, et à l’aversion contre le transport aérien de masse pour le tourisme.


Cela pourrait bien donner un nouvel élan à l’automobile, pour s’échapper des centres-villes trop denses, en Allemagne comme ailleurs. Bien entendu, l’industrie allemande ne rayonnera pas sur l’électrique comme sur le diesel ou l’essence. De même, la production industrielle mondiale migre d’un modèle de segmentation des chaînes de valeur vers un « nearshoring », c'est-à-dire une relocalisation ou régionalisation des chaînes de production près des marchés de consommation avec à la clé une baisse des échanges commerciaux ce qui affecte les économies les plus ouvertes comme l’Allemagne. Mais ces tendances s’inscrivent dans un temps long, pas à court terme.


Deux autres appuis : ses ETI et son excédent budgétaire


L’Allemagne va pouvoir ensuite s’appuyer sur la structure spécifique de son système productif. Ce sont les TPE-PME qui dominent souvent l’économie au sud de l’Europe, et qui sont globalement plus exposées à la crise actuelle. Elles sont souvent sous-capitalisées et leurs trésoreries sont aussi moins solides que celles des ETI, les entreprises de taille intermédiaire, et les grands groupes. Or, les ETI et les grands groupes industriels, c’est justement le point fort de l’Allemagne. Le travail temporaire y est ensuite moins développé. Or, c’est dans cette catégorie que les dégâts sur l’emploi sont les plus importants : la part des CDD dans l’emploi total est de 9,3% outre-Rhin et seul le Royaume-Uni est en dessous. Pour le reste, la part des CDD est de 13% environ en France comme en Italie et s’approche des 22% en Espagne.


Reste l’appui budgétaire. Tous les pays ont rapidement répondu en multipliant les aides, mais aucun n’a la puissance de feu de l’Allemagne héritée des années de vaches grasses. En comptabilisant les dépenses directes et les garanties bancaires, les mesures prises dans le cadre du Covid-19 représentent une enveloppe de plus de 1 100 milliards d’euros en Allemagne. Elle est deux fois plus importante que celle de l’Italie, trois fois plus que celle de la France, 8,5 fois celle de l’Espagne. L’Allemagne peut prendre appui sur une accumulation d’excédents budgétaires importants et dispose de marges de manœuvre que les autres n’ont pas.


Une conclusion s’impose : alors même que son économie tournait au ralenti avant la crise du Covid-19, et qu’elle semblait condamnée à remettre en cause son modèle productif, force est de constater que c’est l’Allemagne qui dispose aujourd’hui des meilleurs atouts pour surmonter les temps difficiles.


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