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Choc énergétique et retour de la stagflation ?

Publié le jeudi 24 mars 2022 . 4 min. 11

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Forte poussée des prix d’un côté et de l’autre perspective d’une croissance au ralenti. Le retour de la stagflation menace. La stagflation, c’est ce mot-valise créé à partir de la contraction de « stagnation » économique et « inflation », utilisée pour la première fois au milieu des années 1960 pour décrire la situation économique du Royaume-Uni puis, après le 1er choc pétrolier, de l’ensemble des pays industrialisés.


L’embrasement cette fois-ci est général


Il faut se replonger dans le contexte de l’époque. Nous sommes au début des années 70. En représailles de la guerre du Kippour, l’OPEP contingente son offre et le prix du baril de moins de 3 dollars à l’approche de l’été 1973 s’approche des 11 dollars à l’automne, soit une multiplication par 4 environ. Deux ans plus tard, la France, comme tous les pays européens et les États-Unis, est dans une situation critique : la consommation, l’investissement, les exportations sombrent. Le pays est en récession avec un PIB en recul de 1%, l’inflation frôle de son côté 12% et le nombre de chômeurs s’envole de 33% sur l’année. La barre du million est alors sur le point d’être franchie pour la première fois. On ne le sait pas encore, mais c’est le clap de fin des Trente Glorieuses.


La question est bien de déterminer si l’histoire bégaie. En amont, comme au début des années 1970, il y a un choc pétrolier. Ce n’est pas une augmentation progressive, mais bien une envolée brutale à laquelle sont soumises les économies avec un baril passé de 70 dollars en début d’année à près de 140 à l’acmé de la flambée après l’entrée des troupes russes en Ukraine le 24 février dernier. Si les prix se sont un peu détendus par la suite, le répit a été de courte durée. C’est violent, mais finalement moins qu’au début des années 1970, où le prix du pétrole avait explosé de près de 400% entre janvier 1973 et décembre 1975, contre 66% depuis le début de l’année. Avec deux nuances à apporter :


- La première : la dépendance au pétrole des économies des pays avancés s’est réduite au fil du temps. C’est notamment le cas de la France où la consommation primaire de pétrole est passée d’un point haut de 135 million de tonnes équivalent pétrole en 1973 a à peine plus de 50 avant la pandémie, soit une division par près de 3, c’est plutôt un élément modérateur.


- En revanche, l’embrasement cette fois-ci est général et ne se limite pas à l’énergie. Les cours mondiaux des métaux et des produits agricoles s’envolent eux aussi, poussant l’inflation bien au-delà des cibles des Banques centrales : de 4,4% pour la France en passant par 6,2% en Italie jusqu’à atteindre 7,9% aux États-Unis, du jamais vu depuis janvier 1982.


La consommation peut décrocher


L’impact est double :


- Côté ménages, le pouvoir d’achat est attaqué. Certes, les salaires progressent et accélèrent même nettement aux États-Unis, au Royaume-Uni et généralement dans les pays à faible taux de chômage et nourrissent une boucle prix-salaire. Mais cela n’est pas suffisant. Pour les salariés américains par exemple, les pertes de pouvoir d’achat s’accumulent déjà depuis près d’un an. En France, où les mécanismes d’indexation des salaires ont été débranchés en 1983, la hausse des prix va aussi miner les revenus. Le pouvoir d’achat diminuerait au premier trimestre de 1,4% (dont toutefois un point de pourcentage expliqué par le contrecoup de la comptabilisation au quatrième trimestre 2021 de l’indemnité inflation). À ce rythme-là, les réserves d’épargne accumulées ces deux dernières années s’épuiseront très vite et le risque c’est de voir la consommation décrochée.


- Côté entreprises, la pression est mise sur les marges, donc sur l’investissement, les embauches. Et comme le choc sur les matières premières est mondial, les exportations sont également impactées.


Consommation, investissement, exportations ce sont bien trois des fondamentaux de la croissance en France, en Europe et aux États-Unis qui sont affaiblis dans un contexte d’inflation élevée lié à un choc exogène sur les matières premières. La configuration actuelle s’approche ainsi dangereusement de celle de 1975, de 1980-82, de 2008-2009 et de 2012 où à la suite d’une forte augmentation des prix de l’énergie, la croissance s’est systématiquement dérobée. L’impact est d’autant plus fort que cela double parfois d’erreur de pilotage monétaire ou économique.


Les mécanismes de la stagflation se mettent progressivement en place et il suffit que la hausse des matières premières s’étire quelque peu pour que la menace devienne réalité.


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