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Comment fait la Suisse pour s'enrichir autant ?

Publié le lundi 19 octobre 2015 . 4 min. 16

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

« Si vous voyez un banquier suisse sauter par la fenêtre, suivez-le, il y a certainement de l’argent à se faire. » aurait dit Voltaire. C’est dire que certaines idées reçues ont la vie dure. Et dans notre cas, celle d’une Suisse qui s’en tire en siphonnant l’épargne du monde entier, principalement celle des riches Européens, grâce à une fiscalité attractive et au secret bancaire. Sauf que cela ne cadre pas totalement avec une donnée macro-économique majeure : la balance commerciale. Elle est excédentaire alors que le pays n’a ni ressources naturelles, ni accès à la mer et doit composer avec une monnaie forte et un coût du travail élevé. Les excédents extérieurs sont pourtant bien là. Ils n’ont cessé d’augmenter depuis le début des années 2000, pour représenter quasiment 5% du PIB. Bien sûr, la Suisse profite, elle aussi, de la baisse du prix du pétrole. Mais ses excédents s’expliquent d’abord par les performances exceptionnelles de quelques secteurs phares. En disant cela, je pense notamment à l’industrie pharmaceutique (emmenée par Novartis ou Roche) dont les ventes à l’étranger ont plus que triplé entre 2000 et 2014 pour atteindre 71 milliards de francs. Je pense aussi aux positions fortes de la Suisse dans l’industrie des machines et de l’électronique, dans l’horlogerie, dans les instruments de précision, la métallurgie, la bijouterie-joaillerie et les IAA avec le géant Nestlé. De surcroît, au-delà de ses grands groupes emblématiques, la Suisse, dispose surtout d’un tissu très dense de PME tournées vers l’extérieur : 12,3% d’entre elles exportent contre 4,6% en France. C’est quasiment 3 fois plus. Avec ce souci permanent : développer des produits de niche, haut de gamme, permettant de pratiquer des prix élevés. C’est une absolue nécessité lorsque l’on sait que le coût du travail est de près de 50 euros de l’heure dans l’industrie manufacturière : soit environ 40% de plus qu’en France ou en Allemagne et plus du double qu’au Royaume-Uni ou en Espagne. Pourtant, malgré un coût du travail élevé, la Suisse reste ultra-compétitive. Selon le World Economic Forum, elle serait même la plus compétitive au monde depuis 7 ans, devançant Singapour et les Etats-Unis. Et de citer parmi ses principaux atouts : la transparence des institutions, la capacité d’innovation et de recherche, l’excellence de la coopération entre le privé et le public, l’efficacité du marché du travail, le système éducatif, les infrastructures. J’y ajouterai pour ma part la fiscalité des entreprises et le développement des marchés financiers. Car s’il faut tordre le cou aux idées reçues, ne soyons pas naïf. La Suisse s’en tire aussi grâce à la force de son système bancaire. Le secteur financier contribue directement à la création de plus de 10% du PIB et emploie 6% environ de la population active. C’est deux fois plus qu’en France. Et encore ces chiffres ne mesurent pas les effets d’entrainement sur les autres secteurs. Sans oublier qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Le total des avoirs sous gestion dans les banques suisses était de 6 150 milliards de dollars en 2012, soit le tiers du PIB des Etats-Unis ! Une belle enveloppe pour moitié entre les mains d’investisseurs résidant à l’étranger, qui font de la Suisse le leader dans le domaine de la gestion de fortune transfrontalière dite offshore. Bref, ce n’est pas un mythe, les riches Européens font bien aussi la richesse de la Suisse. Selon l’Association des Banques Privées Suisses, la place financière apporterait entre 14 et 18 milliards de francs d’impôts directs et indirects. En jeu : 12 à 15% des rentrées fiscales. Des recettes qui permettent de financer les infrastructures, le système éducatif, la recherche, etc. Loin de s’opposer, la place financière et l’industrie sont complémentaires et se renforcent mutuellement. C’est ainsi que la Suisse s’en tire et continuera de prospérer, malgré la levée prochaine du secret bancaire (prévue en 2018) et le franc fort. En un mot, la Suisse, c’est l’histoire d’une rente financière, peut-être indue, mais parfaitement utilisée pour bâtir de véritables avantages compétitifs.

 

Alexandre Mirlicourtois, Comment fait la Suisse pour s'enrichir autant ?, une vidéo Xerfi Canal TV


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