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Crise aux Etats-Unis : un effet de longue traine pire qu'ailleurs

Publié le jeudi 9 juillet 2020 . 4 min. 32

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Les avions cloués au sol, c’est tout un symbole d‘une Amérique au ralenti. Le transport aérien, c’est un maillage indispensable et un poids un lourd du tissu économique qui contribue directement à plus de 2% du PIB et emploie plus de 4 millions de personnes.


Or, les 5 000 aéroports sont en partie désertés, les avions sont parqués et le nombre de vols commerciaux quotidiens est tombé de 100 000 environ à 25 000 au plus profond de la crise. Certes, le niveau remonte depuis, mais à peine plus de la moitié du trafic habituel est assurée et aucun retour à la « normale » n’est attendu à court terme alors même que l’épidémie reste hors de contrôle. Une calamité pour les compagnies aériennes déjà minées par une concurrence acharnée. American Airlines a annoncé devoir se séparer de 20 000 salariés à elle seule dès l’automne prochain. Les licenciements massifs, ses concurrents n’y échapperont pas non plus.


La crise se propage bien sûr aux constructeurs et à leurs équipementiers. Il faut le savoir, Boeing, c’est le 1er exportateur du pays, c’est 137 000 emplois directs sur le territoire américain sans compter les sous-traitants et les emplois induits. Bien sûr, le gouvernement ne le laissera pas tomber Boeing. C’est une entreprise stratégique, notamment dans le domaine militaire. Mais il y aura de la casse comme chez Airbus qui dispose aussi de lignes de production aux États-Unis et qui partage souvent avec Boeing les mêmes équipementiers.


Autre secteur emblématique en panne, l’industrie touristique. C’est 2,7% du PIB américain, 256 Md$ dépensés par les 79 millions de visiteurs étrangers soit l’équivalent de 10% des exportations totales de biens et services. C’est aussi plus de 5 millions d’emplois. Un secteur en plein boum ces 10 dernières années avec un afflux de plus en plus massif de visiteurs étrangers et des recettes touristiques au diapason. Ce secteur a aujourd’hui totalement décroché. Les arrivées de touristes étrangers se sont effondrées en avril dernier de plus de 96%. Les quelque 54 000 hôtels sont en première ligne. Le groupe Hilton va licencier plus de 2 000 personnes.


Jetons un regard sur l’énergie : la production s’est effondrée de plus de 2 millions de barils jours entre début mars et la fin juin et compte tenu de la baisse du nombre de tours de forage, la remontée n’est pas d’actualité. Quant au cours du WTI, il a dégringolé, jusqu’à devenir négatif, avant de se reprendre, tout en restant inférieur à son niveau d’avant crise. Des évolutions fatales : un simple flashback pour en prendre la pleine mesure. Entre juin 2014 et janvier 2016, le cours du baril a cédé 76% de sa valeur précipitant la perte de 300 000 emplois dans le secteur. Au 1er trimestre 2020, ExxonMobil, 1re société pétrolière américaine, a annoncé une perte de 610 M$ et ConocoPhillips de 1,7 Md$. Plus significatif encore : la compagnie Chesapeake, 2e producteur de gaz des États-Unis et pionnière dans la fracturation hydraulique, a déposé le bilan.


Ces coups de projecteurs révèlent l’impact sectoriel large et profond de la crise du Covid-19 : que l’on pense au plongeon de l’automobile jusqu’aux difficultés financières des 4 000 universités, y compris les plus prestigieuses comme Harvard ou Stanford. On pourra cependant s’étonner que ce panorama très sombre soit en contradiction avec l’évolution du Dow Jones qui est déjà remonté proche de ses niveaux d’avant-crise. Il est vrai que la santé-pharmacie, les technologies de l’information et les télécoms demeurent très peu affectées par la crise, voire en tirent profit.


Ces secteurs stars pondèrent fortement la cote américaine aujourd’hui, mais ils reflètent bien mal la situation profonde de l’économie. Bilan, le nombre de chômeurs a explosé passant de 3,5% à près de 15% à l’acmé de la crise et plus de 20 millions d’emplois ont été détruits entre février et mai dernier. Depuis, la situation s’est certes améliorée. En juin, le taux de chômage est revenu à 11,1% et l’emploi s’est redressé. Mais il manque toujours à l’appel près de 16 millions d’emplois avec des conséquences en cascades dans un pays où la consommation est le moteur de l’économie avec des ménages chroniquement surendettés.


On comprend pourquoi l’administration Trump a mis sur la table un gigantesque plan de soutien de 2 000 Md$ destiné à atténuer l'impact de la crise. Mais avec un déconfinement trop hâtif dans de nombreux États, le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint avec déjà plus de 55 000 cas nouveaux par jour selon l’institut John Hopkins. Aux États-Unis, le Covid-19 risque d’avoir un effet de longue traine bien pire qu’ailleurs.


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