Des contracycliques aux offensifs : qui résiste bien à la crise ?

En période de crise, il y a les secteurs d'activité qui sombrent, emportés par la conjoncture, et il y a tous ceux, moins nombreux, qui prospèrent. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici une grille d’analyse forte de trois grandes catégories d’activité qui sortiront gagnantes en 2025 d’une France en récession.

Le premier ensemble est composé des secteurs contracycliques. Ces professionnels répondent aux besoins spécifiques créés ou accentués par les difficultés économiques. S’y retrouvent pêle-mêle tous les spécialistes de la gestion du poste client/fournisseur : affacturage, assurance-crédit, recouvrement, etc. Au moment où les trésoreries sont sous pression, où le cash se fait rare, les chefs d’entreprise sont à la recherche de solutions.

La crise génère aussi son lot de plans de restructuration et de rationalisation, mobilisant les spécialistes du restructuring, tout comme l’explosion des plans de sauvegarde de l’emploi (plus communément appelés plans sociaux) est favorable aux cabinets d’outplacement qui accompagnent les salariés à la suite d’un licenciement. La flambée des défaillances en général, et des liquidations en particulier, est également profitable aux administrateurs et mandataires judiciaires.

Davantage en prise directe avec les particuliers en proie aux difficultés financières, les huissiers et les professionnels du rachat de crédits font partie de ce groupe. Il faut aussi adjoindre les secteurs qui "surfent" sur la crise. Certes, à la différence des autres, ils progressent même en période d'expansion économique, mais la crise booste encore plus leur performance. Il s'agit notamment de tous les secteurs liés à la sécurité, car le sentiment d’insécurité s’accroît avec les difficultés économiques.

Les résistants, ces secteurs qui traversent les crises

La deuxième catégorie est celle dite "des résistants" ou "acycliques". Il s'agit notamment des secteurs imperméables en partie à l'état de la conjoncture, parce que leur activité est récurrente, voire rendue obligatoire par la réglementation ou dictée par la loi : contrôle technique de véhicules, syndic d’immeuble, commissaires aux comptes. Même si, en l’occurrence, la hausse de la sinistralité des entreprises diminue de facto le nombre de leurs clients, cette liste n’est pas exhaustive.

En jargon économique, l’élasticité (la sensibilité) de leur activité à la crise est nulle. C’est pourquoi il faut aussi mentionner l’ensemble des professionnels dont la fonction répond à la satisfaction de besoins élémentaires comme se nourrir. Pris dans son ensemble, l’activité en volume du commerce de détail alimentaire est très peu sensible aux chocs économiques.

En revanche, il faut aller piocher dans les différents circuits de distribution pour faire le partage entre perdants et gagnants, avec le prix comme facteur clé de succès. C’est le cas aussi d’une partie des produits d’hygiène. Avec un peu de cynisme, dans un tout autre registre, les services funéraires en font aussi partie : une dépense incontournable et non reportable.

Les secteurs à fabrication longue, une force dans la crise

Dans cette même catégorie viennent s’ajouter toutes les professions dont l'activité implique une fabrication longue générant un phénomène de file d'attente : ferroviaire, naval, aéronautique. Airbus a livré 766 avions commerciaux en 2024, soit 8% de plus qu’en 2023. Le nombre de commandes accumulées lui assure plusieurs années d’activité.

Les offensifs d'avenir, les gagnants de demain

Ultime catégorie : les "offensifs d’avenir", qui regroupent les secteurs d'activité qui, malgré la crise, progressent en profitant des transformations structurelles de la société. Le vieillissement de la population booste le secteur de l'aide à domicile et des résidences médicalisées.

Par ailleurs, la brutale percée d’une nouvelle technologie, comme l’IA, s’étend à tous les domaines : santé, finance, logistique, éducation, énergie et même création artistique. Finalement, la crise ne fait pas que des malheureux.