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Des statistiques tronquées : 3 exemples significatifs

Publié le vendredi 3 mai 2019 . 4 min. 21

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Voici, trois exemples où les chiffres mis en scène conduisent à des erreurs d’interprétation.


Variations saisonnières


Le premier, c’est celui de l’inflation. Forte hausse des prix en mars dernier selon un hebdomadaire, +0,8%. Rien à redire, c’est vrai la hausse des prix à la consommation ressort bien à +0,8%. C’est même la première donnée du tableau fournit par l’Insee. A ce détail près : ce chiffre est à manier avec précaution, faute d’être corrigé des variations saisonnières. Or les prix évoluent au gré des saisons. Comme chaque année à la sortie des soldes d’hiver, les prix augmentent en mars, notamment  sur le poste « habillement et chaussures », avec +11,5% enregistré cette année. Rien de plus normal. Et tous les ans, à la même date, on aura l’impression que « ça monte » ou, au début des soldes, que « cela baisse ». Ce qui importe c’est de savoir si c’est plus — ou moins — que d’habitude, c’est-à-dire évaluer la tendance de fond en procédant à une correction des valeurs saisonnières. L’Insee fait ce travail à la deuxième ligne du tableau, « ensemble CVS ». Et comme par enchantement, la hausse des prix a complètement disparu ou presque avec seulement +0,1%. Le diagnostic change alors radicalement.


Parité de pouvoir d’achat


Catastrophe, la France serait tombée de la 6ème à la 10ème place entre 2000 et 2018 de l’économie mondiale selon le classement du FMI souvent repris tel quel. Une preuve de plus, s’il en fallait, de notre décrochage. Encore une fois, aucune malhonnêteté dans le classement publié. Ce qui aurait dû mettre la puce à l’oreille, c’est la place de la Chine, devant les Etats-Unis, et aussi celle du trio brésilien, indonésien, russe qui devance le Royaume-Uni et la France. En fait, le diable se cache dans les détails et dans ce cas dans l’astérisque. Celui-là renvoie à la parité de pouvoir d’achat. Un indicateur qui prend en compte le coût de la vie de chaque pays pour en calculer la richesse. Par exemple, avec un dollar, on ne peut pas acheter autant de choses en France qu'en Chine. Une fois ajusté en fonction de son pouvoir d’achat, le PIB d’un pays où la vie est chère est diminué, tandis que celui d’un pays où la vie est plus abordable est augmenté. C’est bien pour comparer les niveaux de vie. En revanche, c’est un indicateur très discutable pour mesurer la puissance d’une économie. La vraie puissance, c’est la capacité à vendre ses produits à prix élevés dans un contexte concurrentiel, ce n’est pas valoriser, par exemple, une automobile allemande aux prix pratiqués par une entreprise chinoise. En effectuant simplement le classement aux cours des devises sur le marché des changes, la France reste bien callée dans le top 6.


Échelle de temps


Dernier écueil : l’échelle du temps. L’incapacité du secteur privé à créer des emplois est souvent pointer du doigt. Et pour preuve, la France n’a pas fait beaucoup mieux que l’Italie en 2018 alors que celle-ci est entrée en récession sur la seconde partie de l’année. Et pour un emploi créé en France, il y en a eu deux en Espagne. La France cancre en matière d’emploi c’est donc vérifier. Les chiffres le prouvent. Charges sociales trop importantes, obésité et complexité du code du travail, profusion des normes sont mises en avant pour expliquer ces écarts. Mais avant d’établir un diagnostic définitif, il est bon de rappeler que si certains font mieux, c’est qu’ils ont d’abord massivement détruit des emplois pendant la récession. Malgré son bilan étincelant en 2018, l’emploi en Espagne reste inférieur de près de 2 millions à son niveau d’avant-crise. Des grandes économies européennes, c’est le plus mauvais résultat. En France, il est en hausse de 637 000 ! C’est moins bien que l’Allemagne, certes. Mais voilà de quoi relativiser un peu avant de se faire traiter de cancre sans oublier ce que disait Churchill : « je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées ».


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