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Et si l'Allemagne avait mangé son pain blanc ?

Publié le jeudi 13 juin 2013 . 3 min. 53

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

Il est de bon ton de voir dans le modèle économique allemand la source d'inspiration majeure de l'efficacité. Ce serait LE modèle à suivre. Son bilan est, il est vrai, flatteur. Seul grand pays européen à accumuler des montagnes d'excédents courants, près de 800 milliards d'euros sur les 5 dernières années. Seul grand pays européen à dépasser son pic de PIB d'avant crise. Seul pays d'Europe enfin, doté d'une croissance suffisante pour quasiment assurer le plein emploi et contenir ainsi le taux de chômage à un niveau plancher. Pourtant, ce tableau idyllique ne doit pas en masquer les fragilités. Des points faibles extérieurs mais aussi domestiques. Examinons d'abord ce qui se passe au plan du commerce extérieur.
La vulnérabilité de ce modèle ? C'est bien sûr l'envers de son point fort, sa trop forte dépendance aux exportations, et notamment vers des voisins  européens affaiblis. C'est pourquoi l'Allemagne a pris le large et opéré un déplacement géographique spectaculaire de son commerce extérieur. Résultat : l'excédent alimenté aux 2/3 par l'Union européenne en 2007 est aujourd'hui généré aux ¾ en dehors. Alors l'Allemagne peut-elle se passer du quart de ses excédents européens ? A l'évidence, non.
Du reste, une Europe à la dérive tire l'ensemble de la croissance mondiale vers le bas. En conséquence, c'est la croissance mondiale et donc les nouveaux eldorados  des exports allemands qui s'affaiblissent aussi. Mais ce n'est pas le seul problème. L'Allemagne voit s'ouvrir trois nouveaux fronts.
D'abord, la Chine qui monte en gamme et vient titiller les industriels allemands sur plusieurs de leurs pré-carrés. Ensuite, il y a la nouvelle agressivité du Japon, lancé dans une guerre totale des changes. Or Japonais et Allemands sont souvent en compétition sur les marchés extérieurs. Et avec un yen qui a chuté de presque 22% depuis l'élection du nouveau premier ministre fin décembre, les industriels japonais redeviennent de sacrés challengers. Japonais d'un côté et come-back industriel des Américains de l'autre. Des Américains qui affichent des coûts unitaires parmi les plus faibles des pays industrialisés et utilisent l'arme du change pour renforcer leur position relative. Sans oublier un coût de l'énergie en baisse grâce à l'exploitation des gaz de schiste, au moment même où les choix énergétiques allemands renchérissent les leurs. C'est ainsi que le prix du kilowattheure pour l'industrie est de 10 cents aux Etats-Unis, contre 16 en Allemagne. Un avantage de 60%, insurmontable pour des secteurs très énergivores comme la chimie ou la métallurgie.
Examinons maintenant les points faibles internes à l'Allemagne. Il y a d'abord les revendications salariales. Après des années de vaches maigres, les salariés allemands sont devenus plus revendicatifs sous l'effet de la publication des bons résultats financiers de leurs entreprises. Mais le plus inquiétant, c'est sans doute l'accélération de la hausse des prix de l'immobilier et des loyers depuis des mois. Une hausse d'environ 7% depuis 2010 dans le neuf comme dans l'ancien. Et dans un pays de locataires, les loyers flambent encore plus, avec des hausses selon l'institut berlinois DIW de 28% à Berlin de 23% à Hambourg ou de 16% à Munich. Or, la modération salariale, au cour de la compétitivité allemande, a notamment été rendue possible grâce à un coût très bas du logement. On le voit à travers ces observations, il y a de quoi s'inquiéter pour l'Allemagne. Sa stratégie mercantiliste va subir de grosses turbulences dans les années à venir.

Alexandre Mirlicourtois, Et si l'Allemagne avait mangé son pain blanc ?, une vidéo Xerfi Canal


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