Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi
Examinons trois graphiques, trois seulement, qui à eux seuls permettent de prendre la mesure des perspectives économiques des Etats-Unis. Le 1er concerne le très court terme. C’est une estimation de la falaise budgétaire. La falaise budgétaire c’est quoi ? C’est la combinaison, au 1er janvier 2013, d’une brutale réduction des dépenses publiques et de la fin des abattements fiscaux introduits par l'administration Bush. Et les sommes en jeu sont colossales. Selon le Congrès, le choc serait de 607 milliards de dollars sur la seule année 2013. C’est 4% du PIB. Cela conduirait de facto la croissance en territoire négatif sur les 2 premiers trimestres de l’année. Ce scénario est peu probable. Il n’y a certes aucune décision à espérer avant les élections du 6 novembre. Mais, le pragmatisme mènera ensuite à un accord entre Républicains et Démocrates pour atténuer ce choc.
Car contrairement à l’Europe, les Etats-Unis ne sont pas loin d’avoir trouvé le bon tempo dans la conduite de leur désendettement. L’administration Obama a bel et bien réussi à ranimer les moteurs autonomes de la croissance américaine. Pour faire bref, la construction et la production marchande sont en passe de prendre le relai de l’Etat. Le 2è graphique porte donc sur le marché immobilier. Et il se redresse. Alors c’est vrai, le lent réveil des prix immobiliers signifie que la purge n’est pas totalement terminée. Mais les bonnes nouvelles s’accumulent : baisse des défauts hypothécaires, recul des saisies, taux d’intérêt historiquement bas. C’est donc le retour très progressif des effets richesse. C’est bon pour les finances des ménages. C’est bon aussi pour le secteur de la construction, grand pourvoyeur d’emploi. L’investissement résidentiel constituera donc un soutien à la croissance d’abord modeste mais qui prendra de l’ampleur.
L’économie américaine peut aussi s’appuyer sur un second socle qui marque la transformation profonde du pays, je veux parler de sa réindustrialisation. C’est le 3e graphique. Comme vous pouvez le voir, le redressement de l’activité de l’industrie manufacturière est spectaculaire. Ce qui contraste avec le recul persistant de la zone euro Et les preuves sont là : hausse du taux d’utilisation des capacités de production, relance de l’investissement productif, amélioration des performances à l’export. Sans oublier les créations d’emplois dans l’industrie manufacturière.
Bref, tout converge. Bien sûr, le rétablissement des Etats-Unis n’est pas terminé. Et nul doute que l’économie ralentira nettement début 2013. Ce qui limite la croissance à espérer l’an prochain à 1,3% seulement selon notre scénario. Mais le prochain président des Etats-Unis héritera aussi d’un pays doté d’un sérieux avantage structurel sur les autres pays développés : la fin de sa purge immobilière et sa ré-industrialisation. De quoi envisager 2014 et les années suivantes avec un certain optimisme.
Alexandre Mirlicourtois, Etats-Unis : redécollage en vue, une vidéo Xerfi Canal
Publié le lundi 22 octobre 2012 . 2 min. 52
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