Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Hausse du pouvoir d'achat : pourquoi les Français n'y croient pas

Publié le lundi 26 février 2018 . 4 min. 17

Voir plus tard
Partager
Imprimer

L’incompréhension est grande entre l’Insee et les Français. Le premier estime à 1,6% la hausse de pouvoir d’achat en 2017, quand 68% des seconds ont le sentiment qu’il a baissé. Quant aux études portant sur la consommation, elles montrent une insatisfaction croissante.

 

Le pouvoir d‘achat, c’est la quantité de biens et de services qu’un ménage peut consommer avec l’argent dont il dispose. Il dépend donc de deux facteurs : l’inflation et le revenu disponible.

 

Le revenu disponible est un indicateur créé par la Comptabilité nationale destiné à mesurer le PIB. Il ne correspond pas à la comptabilité des individus. Il comptabilise les revenus primaires, constitués des salaires bruts, des revenus mixtes (notamment les sommes perçues par les entrepreneurs individuels) et des revenus nets du patrimoine (dividendes, intérêts et loyers).

 

Le calcul des revenus du patrimoine entraîne trois incompréhensions. D'abord, la majorité des ménages sous-estime ses revenus financiers. Ensuite, sont intégrés dans les revenus du patrimoine les loyers imputés. De même que le loyer payé par un locataire abonde le revenu de son propriétaire, en Comptabilité nationale le revenu des ménages propriétaires occupant leur logement est rehaussé en leur imputant un loyer fictif qu’ils se verseraient à eux-mêmes. Sans ce tour de passe-passe, le PIB baisserait avec l’augmentation de la proportion de propriétaires. Mais ce n’est pas neutre dans le calcul du revenu, dans une France où 58% des ménages sont propriétaires. Les loyers imputés gonflent aujourd’hui le revenu disponible de 12,5%, et la tendance est à la hausse depuis 20 ans. Enfin, dernier écueil, la convention comptable veut que l’achat d’un logement soit considéré comme un investissement. Le remboursement du capital d’un emprunt immobilier n’est donc pas décompté puisqu’il contribue à se constituer un patrimoine et les intérêts sont considérés comme une dépense.

 

Les revenus primaires sont ensuite diminués des cotisations sociales et des impôts courants sur le revenu et le patrimoine, et sont augmentés des prestations sociales en espèces. En bout de course, le revenu disponible brut est ainsi formé. Un revenu dont la hausse sur les dix dernières années surprendrait bien des Français : +16,1%.

 

La principale explication est démographique. Une fois prise en compte l’évolution du nombre de ménages et de leur composition, la progression du revenu disponible brut par unité de consommation est amortie et ressort à 9,5%.

 

Le revenu déterminé, il faut lui ôter l’inflation pour passer au pouvoir d’achat. Sur cet indicateur, Insee et ménages sont sur la même longueur d’onde : l’écart entre l’opinion des ménages sur l’évolution passée des prix et l’inflation réelle est réduit, et depuis 2015, les ménages ont même tendance à sous-estimer l’inflation. En bout de course, le pouvoir d’achat par unité de consommation est en progression de 1,4% sur les dix dernières années, un chiffre plus proche du ressenti, mais en accélération depuis 2015.

 

Reste la consommation et deux nouveaux hiatus. Le premier, une part croissante de la consommation est socialisée (éducation, santé, culture…) : dit autrement, un quart des dépenses des Français est financé par l’impôt. Et l’accès à ces services est d’abord perçu comme une hausse de la pression fiscale par les ménages.

 

Le second, la sous-estimation par les ménages des améliorations de qualité des biens et des services, à juste titre considérées par la Comptabilité nationale par une progression des volumes. Et encore, il est probable que l’Insee en sous-estime elle aussi l’ampleur, comme elle n’intègre pas la montée de la gratuité ou de la quasi-gratuité dans la consommation.

 

Il suffit de rapporter la consommation en volume au nombre de ménages pour s’apercevoir que le pouvoir de consommer s’élève au fil du temps, qu’il est à un sommet, et que ce sommet est en partie sous-évalué.

 

Mais je passe sous silence ici un dernier écueil bien connu. Le fait que lorsque les choses progressent en moyenne, cela ne signifie pas qu’elles progressent pour le plus grand nombre.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :