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Italie, Espagne, Allemagne : leurs gros bugs à eux

Publié le mercredi 27 juin 2018 . 4 min. 32

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À force de sans cesse matraquer l’économie française, s’ancre dans nos esprits que nous somment les cancres de la zone euro et tous les autres de bons élèves. Pourtant, nos chers voisins ont eux aussi leurs propres tares qui affectent structurellement leurs performances économiques et sociales.

 

Le problème de productivité de l’Italie

 

En Italie, la productivité est flat depuis 20 ans environ et l’économie italienne est incapable de mobiliser les ressources pour inverser la tendance. Il en résulte une érosion quasi-structurelle de la compétitivité des entreprises italiennes et de leur profitabilité. La faiblesse des profits conduit directement à celle de l’investissement productif qui, en 2017, restait inférieur de 20% à son pic de 2007. Le bilan sur les 22 dernières années s’est un investissement productif en hausse de 0,6% en moyenne par an. Pour la France depuis 2015, c’est une progression annuelle moyenne de 2,4%, c’est quatre fois plus ! C’est donc un véritable cercle vicieux qui est enclenché en Italie : la faiblesse de la productivité conduit à celle de la compétitivité qui enclenche celle de la profitabilité qui entraine celle de l’investissement ce qui renforce la faiblesse de la productivité, ainsi de suite.

 

Les tares du marché du travail en Espagne

 

L’Italie, c’est aujourd’hui l’homme malade de l’Europe, donc facile de trouver ce qui ne va pas, mais qu’en est-il de l’Espagne, le champion actuel de la croissance économique eurolandaise. C’est du côté du marché du travail que cela pèche vraiment avec une triple tare. La première : le taux de chômage est structurellement très élevé : depuis 1990 il a atteint en moyenne 16,7% de la population active. La France qui ne fait pourtant vraiment pas office de bon élève s’en sort beaucoup mieux avec un taux de chômage à 9,5%. La deuxième, l’ampleur des variations. L’écart type, une mesure de dispersion, est supérieur à 5 de l’autre côté des Pyrénées contre moins de 1, ici. En d’autres termes, les ajustements sont d’une violence extrême. Troisième et dernier défaut majeur, En lien avec le précédent, l’intérim, c’est-à-dire l’intermittence dans l'emploi, est surreprésentée : plus d’un salarié sur 4 est intérimaire en Espagne, ce qui fait du pays le vice-champion d’Europe devancé seulement par le Monténégro. La France suit plus loin derrière avec 16,5% des emplois concernés. Dualité du marché du travail, chômage structurel élevé et risque important de pauvreté. Au seuil de 60% du revenu médian, le taux de risque de pauvreté après transferts sociaux est de 22,3%, ce qui place l’Espagne dans le top 5 des pays européens coincé entre la Bulgarie et la Lituanie. Nombre important de petites entreprises peu productives, paysage politique morcelé sont autant d’autres points faibles.

 

Le risque de pauvreté en Allemagne

 

Mais même l’Allemagne a aussi sa part d’ombre. La première c’est son vieillissement démographique. L’immigration peut bien sûr être une réponse mais si l’Allemagne veut garder sa force de travail, il lui faudra accueillir de 400 à 500 000 travailleurs qualifiés chaque année selon le calcul d’économistes allemands. Sur 20 à 30 ans, c’est 10 à 15 millions d’étrangers à intégrer ce qui est impensable. L’autre solution est d’accroitre le taux d’activité, notamment des femmes, mais cela serait une véritable révolution culturelle, toujours difficile à mener. Les points faibles allemands ne sont pas seulement à venir. La société allemande est aujourd’hui de plus en plus fragmentée. C’est la conséquence directe des reformes Hartz, mises en œuvre entre 2003 et 2005, articulées notamment autour du développement de mini-jobs et de coupes drastiques dans l’indemnisation du chômage. Revers de la médaille de la formidable amélioration du marché du travail, la montée du taux de risque de pauvreté des personnes en emploi : inférieur à 5% au milieu des années 2000, il est proche de 10% depuis de 2014. Autre chiffre choc, parmi les Etats membres de l’UE, l’Allemagne est le pays qui connait la plus forte proportion de chômeurs en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, devant la Bulgarie et la Lituanie. La moyenne de la zone euro est beaucoup plus basse, sans parler de la France.

 

Bien entendu l’économie française n’est pas sans reproche, loin s’en faut, mais à la manière de Talleyrand « Quand je me regarde je me désole. Quand je me compare je me console ».


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