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Italie : un déclin sans limite ?

Publié le jeudi 14 avril 2022 . 4 min. 30

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Le mix énergétique et la géographie des approvisionnements de l’Italie : ce sont autant de handicaps supplémentaires pour la croissance. Dépourvu d’énergie nucléaire et produisant encore peu d’énergies renouvelables, le pays dépend pour sa consommation primaire à 83,5% du pétrole, du gaz et du charbon, c’est 11 points au-dessus de la moyenne européenne. Avec de surcroît une dépendance envers la Russie qui s’est renforcée au fil du temps, si bien que les importations russes couvraient, avant le conflit ukrainien, près de 50% de la consommation nationale de charbon. Un record parmi les grandes économies européennes, mais aussi plus de 40% du gaz naturel consommé et 17% du pétrole. Le bilan c’est près d’un quart du mix énergétique italien assuré par la Russie.


Un pays en souffrance depuis la crise de 2008-2009


Outre les conséquences de l’envolée des cours de l’énergie sur la balance commerciale italienne, se passer rapidement de la Russie semble compliqué, voire hors de portée. Un ennui de plus pour un pays en souffrance. L’Italie ne s’est en effet toujours pas remise de la crise, non pas celle de la Covid-19, mais celle de 2008-2009, avec un PIB toujours en dessous de plus de 5% de son pic historique.


Le déclassement de l’économie italienne ces dernières années, c’est d’abord celui de son industrie manufacturière. Or, aucune correction n’est encore perceptible, bien au contraire. Les performances extérieures italiennes restent notamment dégradées. Il ne faut pas se laisser abuser par le rebond de 2021, c’est un simple effet d’optique après le décrochage de 2020 lié à la pandémie. La tendance sous-jacente, c’est bien celle de la poursuite du recul des parts de marché de l’Italie dans le commerce mondial. En cause, une productivité qui recule depuis plus de 15 ans. L’Italie s’est montrée incapable de procéder aux investissements nécessaires pour inverser la tendance et s’est faite débordée par ses voisins alors qu’elle faisait jeu égal jusqu’au début au milieu des années 2000. Depuis le fossé avec le reste de la zone euro s’est creusé et ne se comble toujours pas. Non seulement l’Italie décroche par rapport à ses voisins, mais cette absence de gains de productivité conduit à une croissance potentielle très faible. Et difficile de voir comment la tendance pourrait s’inverser à court terme. Côté capital physique, l’investissement, hors logement, reste faible signe que la modernisation des entreprises prend du retard. Le taux d’investissement des sociétés non financières italiennes est à la traîne notamment vis-à-vis de la concurrence française.


L’Italie a besoin plus que d’autres du parapluie de la BCE


Côté capital humain, notamment les jeunes, il existe une grande faiblesse, celle du système éducatif. Les formations existantes sont trop éloignées du besoin des entreprises et la proportion des 15-29 ans déscolarisés sans emploi est nettement supérieure à la moyenne de la zone euro. Une très faible employabilité qui se traduit par un taux de chômage des moins de 25 ans au-dessus de la moyenne européenne, un écart qui ne se réduit toujours pas avec ses principaux voisins. Cette incapacité générale à mobiliser sa main-d’œuvre et à se moderniser altère sa performance économique. Mesurée par le rapport entre le PIB et le nombre de personnes en âge de travailler (par convention les 20-64 ans), l’Italie se situe nettement en dessous de ses partenaires de la zone euro, signe du déclassement relatif du pays, combinant faible productivité et mobilisation de la main-d’œuvre.


Ce manque d’efficacité se traduit par un niveau de production et des revenus attenants anormalement faibles. L’assiette fiscale s’en retrouve atrophiée, ce qui n’est évidemment pas bon pour les finances publiques. À près de 155% du PIB, l’endettement public italien est près de deux fois lourd de celui du reste de la zone euro. C’est un point de fragilité en cas de remontée brutale des taux souverains et de défiance des investisseurs comme ce fut le cas en 2011 et 2012. Plus que d’autres, l’Italie a besoin du parapluie de la BCE pour éviter qu’un emballement de son spread ne mine sa solvabilité.


C’est très clair, l’Italie ne peut pas se passer de la solidarité européenne. Elle est d’ailleurs la principale bénéficiaire avec l’Espagne du plan de relance européen Next Generation. Des 807 Md€ mobilisés par l’UE pour les années 2021-2027, plus de 190 Md€ sont destinés à l’Italie, dont 65 Md€ sous la forme de subventions et le reste sous forme de prêts, soit l’équivalent de près de 11% du PIB réparti sur 7 ans.


Un plan qui s’apparente de plus en plus à un plan de sauvetage des pays du Sud. Or, l’Italie éprouve des difficultés mêmes à trouver des projets à financer. Le pays accumule les difficultés et les conséquences de la guerre en Ukraine sont un caillou de plus dans la botte italienne… qui n’avait vraiment pas besoin de cela.


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