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Chaque semaine, depuis le début de l’année, un millier de PME environ disparaissent dans l’indifférence générale, trop petites pour faire les gros titres. C’est pourtant une véritable hécatombe. Près de 16 600 sont ainsi entrées en procédure collective au premier trimestre, qu’il s’agisse, selon la gravité des situations, d’une procédure de sauvegarde, d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation… la plus radicale des issues (7 cas sur 10). En hausse de 2,4% par rapport aux trois premiers mois de 2024, le nombre de défauts explose, ce qui inscrit ce début d’année parmi les plus sombres jamais enregistrés depuis 1991. En élargissant l’échelle du temps à douze mois glissants, le seuil des 67 000 se profile. Record historique.

L’effet boomerang des créations d’entreprises

La remontée des défaillances s’explique d’abord par un facteur mécanique : le niveau toujours très élevé de créations d’entreprises. Même si l’élan entrepreneurial s’essouffle légèrement, on en dénombre encore environ 400 000 par an. Or, 4 sur 10 échouent dans les cinq premières années. Ce flux nourrit inévitablement une vague de défaillances quelques années plus tard. Autre facteur déterminant : le retrait des aides liées à la crise sanitaire. Le « quoi qu’il en coûte » — fonds de solidarité à destination des TPE et PME indépendantes, PGE, chômage partiel, reports, voire exonérations de charges sociales et fiscales — a permis de maintenir à flot des entreprises qui, pandémie ou pas, étaient vouées à disparaître. Beaucoup ont fait défaut une fois les dispositifs retirés d’autant plus qu’il a fallu encaisser les conséquences de la flambée des matières premières, de l’énergie en particulier, consécutive à la guerre en Ukraine.

L’engrenage du remboursement des aides

Cette phase n’est pas encore achevée car une partie des aides accordées n’était qu’un simple différé de paiement : soit un échelonnement des charges, soit, comme le PGE, un prêt à rembourser. Cinq ans après son lancement, 71% des TPE-PME sont encore engagées dans son remboursement, avec comme date butoir fin 2026. En intégrant les ETI, l’encours résiduel atteint 37 milliards d’euros, soit 25% des volumes empruntés. Si la conjoncture venait à se durcir, ces sommes à décaisser pourraient rapidement devenir un boulet car, pour les entreprises concernées, leur accès au financement bancaire est déjà restreint.

Vulnérabilité sectorielle accrue

Quoi qu’il en soit, les PME sont sorties fragilisées de cette séquence. Or, la situation se tend, tant sur le plan de la trésorerie que de l’activité. Dans l’industrie, le solde d’opinion des PME sur leur situation de trésorerie est préoccupant et continue de se détériorer. Les services marchands ne sont pas beaucoup mieux lotis. La situation apparaît notamment très dégradée dans l’hôtellerie-restauration, secteur qui a largement eu recours au PGE et qui représente aujourd’hui l’un des principaux foyers de défaillances. Le commerce et la construction sont également touchés, même si les niveaux y sont moins alarmants. Un signe ne trompe pas : les délais de paiement s’allongent, chacun tentant de refiler la « patate chaude ».

Une visibilité à court terme compromise

Côté activité, les PME sont plus particulièrement exposées au marché intérieur. Or, les ménages réduisent leurs dépenses et privilégient l’épargne. Ce n’est pas bon pour le commerce, les services aux ménages, récréatifs et leurs fournisseurs. Les entreprises, elles, doivent composer avec le manque total de visibilité sur le plan budgétaire et fiscal et coupent dans toutes leurs dépenses. Ce à quoi s’ajoutent les incertitudes sur le plan international qui affectent indirectement les PME via leurs donneurs d’ordres : quand les gros maigrissent, les maigres meurent. Et il ne faudra pas compter sur la dépense publique pour relancer la machine. Les défaillances de PME ne sont plus des accidents passagers : elles s’installent.


Publié le mercredi 04 juin 2025 . 3 min. 53

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