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La France est au sommet et figure dans le trio de tête mondial des destinations de ski. La crise de la COVID-19 ayant brisé dans son élan la saison 2019/2020 un peu partout dans le monde, les chiffres les plus représentatifs concernent la saison précédente. En tête de classement, les États-Unis avec 59 millions de journées-skieur, l’étalon officiel des comparaisons internationales — qui comptabilise les personnes ayant skié dans la journée indépendamment du prix payé et du temps passé sur la piste. L’Autriche suit avec 54,1 millions de journées-skieur et devance la France, 53,4. Si ces trois-là se tiennent, les suivants sont loin derrière : l’Italie pointe à la 4e place avec 33 millions de journées-skieur, suivi du Japon, qui complète le top 5, avec près de 29 millions.


La montagne française, star déchue


Ce palmarès flatteur masque une réalité qui l’est beaucoup moins. Car si la France est confortablement installée dans le top 3 mondial, il ne faut pas oublier qu’elle a longtemps dominé ce podium. La part de la France dans le top 15 des principales destinations de montagne en hiver permet de mieux appréhender ce déclassement. Avec plus de 55 millions de journées-skieur sur la saison 2011/2012, la montagne française représentait 18% de la fréquentation totale du top 15. Sept ans plus tard, cette part est tombée à 15% environ. Et pour cause, alors que les autres domaines skiables progressaient de près de 17% sur la même période, la France était en baisse de quasiment 3,5%.


Skieurs nationaux : le vivier se renouvelle peu


Le mal est profond et peut-être sérié en quatre catégories.


Il y a d’abord un problème de clientèle. Elle est française à 72%. C’est plutôt un avantage, car la clientèle domestique est plus fidèle que la clientèle étrangère qui met plus facilement en concurrence les différents domaines skiables des pays. C’est un avantage si la pratique du ski ou des sports de glisse est répandue et progresse. Ce n’est pas le cas. Moins de 15% des Français s’y adonnent et encore pas de façon régulière. En se limitant simplement aux pays alpins, c’est très loin des niveaux des grands pays comme la Suisse ou l’Autriche qui sont nettement au-delà des 30%, c’est même derrière la Slovénie.  Si certains scores sont hors d’atteinte et s’expliquent simplement par le poids de la population locale vivant près des massifs, il n’en demeure pas moins que c’est un obstacle et l’on perçoit mal comment la tendance pourrait s’inverser à court terme. La destination "neige" est considérée comme trop onéreuse et les pratiquants réguliers vieillissent, la faute en partie à la réduction du nombre des classes de neige qui initiaient une partie de la jeunesse aux sports d’hiver. Bref, le vivier de skieurs nationaux se renouvelle trop partiellement.


Le ski version HLM ne fait plus rêver


Deuxième insuffisance, l’hébergement avec une double problématique vieillissement et évasion. L’essentiel des hébergements date des années 65-85. Les stations sont donc confrontées au vieillissement de leurs infrastructures. Surtout, historiquement, la France a choisi de développer les stations avec copropriété dont les acheteurs bénéficiaient d’avantages fiscaux à condition de les louer pendant 10 ans minimum. Peu à peu, ces logements sont sortis du circuit et nombre d’entre eux restent vides soit parce que les propriétaires ne souhaitent pas les louer, soit parce qu’ils ne trouvent pas preneurs. Trop petits, trop chers, le ski version « HLM » au détriment de l’authenticité du produit « neige » et de l’identité montagnarde ne correspond plus aux attentes actuelles de la clientèle et, d’après les estimations, entre 30 et 40% des capacités d’hébergement dans les massifs français seraient jugées « froides », c’est-à-dire occupées moins de trois semaines par an.


Troisième écueil, le manque d’investissements dans les installations. Au cours des années 2000 et 2010, l’Autriche a investi en moyenne 500 M€ par an dans ses stations, contre 300 en France alors que son domaine skiable est plus vaste. Ce sous-investissement se traduit notamment par une plus faible capacité à produire de la neige artificielle. Le taux de couverture des domaines skiables en neige artificielle est ainsi de 37% en France. C’est 11 points en dessous de la Suisse, près de deux fois moins qu’en Autriche sans même parler de l’Italie du Nord.


La concurrence s’accentue de toute part


Enfin dernier élément, l’accentuation de la concurrence. Renforcement de la concurrence des grandes destinations « neige », mais pas seulement. Il faut désormais compter sur les stations des PECO (Bulgarie, Slovaquie notamment) qui mènent une politique de développement très dynamique ainsi que les destinations « soleil d’hiver » qui fournissent une alternative aux sports d’hiver.


Faute d’adaptation, le filon de l’or blanc s’est peu à peu épuisé alors que la France bénéficie pourtant d’un avantage géographique incroyable. Dans ce contexte, ce n’est pas tant le manque à gagner de la crise sanitaire, aussi abyssal soit-il, qui doit nous préoccuper, que l’accélération d’un déclassement déjà entamé et qui peut laisser des traces longues.


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