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La France aurait-elle perdu son génie en matière de productivité ? C’était jusqu’à peu un des rares, voire l’unique, points forts que lui concédaient les institutions internationales. La France était décrite dans les années 2000 comme une économie ankylosée par sa protection de l’emploi, le poids élevé de sa fiscalité sur le capital, le poids des charges sociales pesant sur le travail et sa moindre durée du travail, mais sauvée par sa productivité horaire parmi les plus élevées au monde. En 2015, The Economist pointait même le fait que si la semaine d’un Français s’arrêtait le vendredi, il produirait toujours plus qu’un salarié britannique ! Ce récit n’est-il pas devenu caduc ? La question se pose, car la tendance de la productivité horaire hexagonale n’a cessé de décélérer au fil des décennies, jusqu’à basculer en territoire négatif depuis la crise sanitaire, sans signe tangible de redressement à ce jour.


Un phénomène global mais plus marqué en France


Cette perte d’efficacité du travail n’est pas un problème franco-français. La zone euro connaît aussi une inflexion, mais elle est moins brutale. La baisse de productivité en France est complexe, multifactorielle ; son explication ressemble plus à un inventaire à la Prévert qu’à une démonstration rigoureuse, mais il est possible de sérier quatre ensembles de facteurs. Le reflux récent de la productivité est, entre autres, une histoire de circonstance liée à la Covid. Les aides de toutes sortes déployées pendant et juste après la crise sanitaire ont eu un effet négatif sur la productivité en stoppant les défaillances d’entreprises sous-productives et les emplois liés, on parlait alors de la « zombification » de l’économie française.


Autre explication, en sortie de crise, les difficultés de recrutement ont été exacerbées et ont atteint des niveaux historiquement élevés. L’impact des difficultés de recrutement est double. En cas de sous-activité, les chefs d’entreprise préfèrent maintenir leurs salariés en place plutôt que de les licencier, au risque sinon de ne pas retrouver le même profil. Faute de postulants, les employeurs sont contraints d’accepter des candidats correspondant partiellement aux postes recherchés, donc moins productifs.


Les causes structurelles à la baisse de la productivité


Toutefois, si zombification et difficultés de recrutements ont amplifié la tendance au tassement de la productivité, elles n’en sont pas à l’origine. Il y a des causes plus profondes. Il y a d’abord un effet de structure lié à la nouvelle accélération de la baisse de la part de l’emploi industriel dans l’emploi total et l’augmentation concomitante de celle des services peu sophistiqués (distribution, transports, hébergement-restauration, loisirs, services aux ménages) dont la productivité est structurellement plus faible. Autre point structurel, la bascule vers la politique de l’offre. Ces 15 dernières années, la France s’est largement inspirée du modèle anglo-saxon et sa productivité « s’anglo-saxonnise » : plus d’emplois cadres non directement productifs, qui viennent épaissir les coûts fixes ; plus de services externalisés à bas salaire et travail dégradé ; financiarisation des stratégies industrielles qui privilégie les effets de levier par la croissance externe au détriment du développement organique des entreprises.


L’apprentissage et l’absentéisme en cause


Le troisième élément est spécifique à la France et renvoie à la conséquence comptable de l’explosion de l’alternance. Encouragé par le gouvernement, l’apprentissage connaît un succès historique et le nombre d’alternants voisine le million, avec cette triple conséquence :


1. Leur substitution partielle aux stagiaires. Or, par convention comptable, un apprenti est salarié de l’entreprise, pas le stagiaire qui reste comptabilisé comme lycéen ou étudiant même s’il travaille et produit de la richesse.
2. Autre biais, les alternants sont considérés comme des salariés à temps plein alors qu’ils passent une partie de leur temps en cours.
3. Enfin, en formation, un apprenti a une productivité horaire moyenne inférieure à celle d’un salarié.


Pour terminer, il faut mentionner la forte augmentation et le maintien à haut niveau du taux d’absentéisme, conséquence de l’explosion des arrêts maladies. Autrefois championne de la productivité, la France perd pied et c’est bien pourquoi son potentiel de croissance est de plus en plus raboté.


Publié le mercredi 09 octobre 2024 . 4 min. 23

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